Actualités Météo Paris 1er site météo pour Paris et sa région https://www.meteo-paris.com/actualites Sat, 04 May 2024 04:11:20 +0200 <![CDATA[À quand le retour d'un vrai beau temps durable ?]]> Encore de l'humidité dans les prochains jours :

Le temps humide et perturbé ne semble pas vouloir quitter durablement notre pays depuis la seconde moitié de l'automne 2023 avec des perturbations s'enchaînant à un rythme effréné, apportant d'abondantes précipitations et même parfois des inondations majeures.

 

Ce type de temps persiste en ce début mai 2024 sur notre pays avec là encore des pluies, averses et orages fréquents sur de nombreuses régions, entraînant parfois des inondations une nouvelle-fois, le tout accompagné d'une fraîcheur indigne de la période depuis les environs de la mi-avril.

Crue de la Vie à Vimoutiers (61) au matin du jeudi 2 mai 2024 - photo Gilles Boivent

 

Notre pays reste en effet sous l'influence de petits creux dépressionnaires et gouttes froides stagnant sur l'Ouest de l'Europe cette semaine, une situation qui devrait perdurer au moins jusqu'en début de semaine prochaine.

Animation des géopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 3 au 8 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Ainsi, les pluies et averses vont rester fréquentes dans les prochains jours sur notre pays, notamment entre dimanche et lundi avec le passage d'un front actif entre le Sud-Ouest et le Nord-Est du pays, apportant des précipitations parfois fortes et des cumuls de nouveau notables sur ces secteurs.

Animation des cumuls de précipitations sur la France du 3 au 8 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Pas d'amélioration à attendre durant ce laps de temps donc avec un temps restant humide et perturbé sur la France, de façon similaire à ce que nous avons connu ces derniers mois.

 

Vers le retour du beau temps la semaine prochaine ?

Une lueur d'espoir pour le retour du beau temps semble toutefois se présenter à partir du milieu de semaine prochaine. En effet, les hautes pressions devraient se propager de l'Atlantique vers l'Ouest de l'Europe en passant par la France, assurant le retour d'un temps plus calme et surtout plus sec sur notre pays.

 

Animation des géopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 8 au 12 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Cette hausse des pressions devrait d'ailleurs être accompagnée d'une hausse des températures sur notre pays, le flux s'orientant en effet plus au Sud/Sud-Ouest en altitude, repoussant de ce fait l'air frais plus à l'Est du continent. Ainsi, les températures devraient nettement se radoucir en seconde partie de semaine prochaine, repassant de nouveau au-dessus des normales de saison sur la majorité du pays.

Animation des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 8 au 12 mai 2024 – Via TropicalTidBits

 

La semaine prochaine devrait donc se dérouler en deux phases. En première partie de semaine, le temps resterait généralement humide et instable sur de nombreuses régions avant le retour d'un temps plus sec, calme et progressivement plus doux sur la totalité du pays à partir de mercredi (plutôt à partir de jeudi sur l'extrême Sud-Est).

 

Le beau temps va-t-il persister par la suite ?

Les hautes pressions vont donc s'imposer sur notre pays à partir du milieu de semaine prochaine, persistant au moins jusqu'en début de semaine du 13 au 19 mai, en témoignent les anomalies de précipitations durant la période du 9 au 16 mai envisagées par le modèle de prévisions à long terme CFS.

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 9 au 16 mai 2024 – Modèle CFS via TropicalTidBits

 

Toutefois, la situation semble plus indécise à partir de la mi-mai. En effet, le modèle américain entrevoit le retour d'une influence océanique plus humide après le 15 mai sur la France avec de ce fait des conditions devenant de nouveau plus perturbées sur notre pays.

 

Selon ce modèle, ce retour de l'influence océanique serait précédé par une possible dégradation orageuse en début d'échéance avant un temps de nouveau plus humide et perturbé par la suite, accompagné d'une baisse des températures. Ce type de temps pourrait d'ailleurs perdurer jusqu'à la fin du mois selon le scénario de ce modèle.

 

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 16 au 30 mai 2024 – Modèle CFS via TropicalTidBits

 

Cette tendance restera toutefois à confirmer car son compère européen est bien moins humide sur notre pays, notamment durant la semaine du 13 au 19 mai sur le Nord et l'Est de la France.

Aucune tendance véritablement très humide ne se dégage d'ailleurs jusqu'à la fin du mois sur ce modèle, même si le temps ne se montrerait pas totalement sec et anticyclonique pour autant selon ce scénario avec un risque d'averses ou d'orages plus ou moins franc selon les jours, un temps de saison somme toute.

 

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 13 au 27 mai 2024 – Modèle ECMWF

 

Dans tous les cas, même si un temps plus perturbé reprendrait le dessus sur notre pays à partir de la mi-mai, la fraîcheur marquée que nous connaissons ces derniers jours ne serait toutefois plus d'actualité, les principaux modèles de prévision à long terme n'envisageant pas d'anomalies fraîches jusqu'à la fin du mois sur notre pays.

 

Anomalies de températures à 2m sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 13 au 27 mai 2024 – Modèle ECMWF

 

Ainsi , le retour du beau temps printanier attendu à partir du milieu de semaine prochaine sur la France devrait rester assez temporaire avec la probable mise en place d'un temps de nouveau plus instable et/ou perturbé à partir de la mi-mai. Toutefois, l'ampleur de ce temps perturbé/instable restera à confirmer dans les prochains jours, tout comme sa durée.

 

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<![CDATA[Violents orages du 1er mai 2024 : 1 victime, de la grêle et des dégâts]]>

La soirée du mercredi 1er mai 2024 fut très électrique entre la Bourgogne et la Picardie avec des orages producteurs de chutes de grêle parfois dommageables. Une personne a perdu la vie.

 

Conflit de masses d'air et orages très électriques

Dans un contexte dépressionnaire, un important conflit de masses d'air s'est produit au dessus de la France ce mercredi 1er mai 2024. Dans l'ouest, un air océanique très frais s'est installé, propulsé par un flux d'ouest à nord-ouest. À l'avant de cette dégradation, un flux de sud-est chaud concernait l'Europe Centrale et débordait sur le nord-est de la France où la température de la masse d'air en altitude était 15°C supérieure à celle observée dans le sud-ouest ! Au sol, le contraste fut encore plus impressionnant avec une maximale de 28,6°C à Strasbourg contre 9,6°C à Tarbes !

Température de la masse d'air vers 1500 mètres ce mercredi 1er mai 2024 - via wxcharts.com

 

 

Avec un tel conflit de masses d'air, tous les ingrédients étaient réunis pour l'éclosion de violents orages au niveau de la zone de rencontre entre les deux masses d'air. Ces puissants orages ont éclaté sur un axe allant du nord de la Bourgogne jusqu'à la Seine-Maritime en passant par le sud-ouest de la Champagne, le nord et l'est de l'Île-de-France et le sud de la Picardie. Plus de 23.000 éclairs ont été détectés en l'espace de quelques heures ! Cette vague orageuse a ensuite traversé la Manche et terminé sa course en Angleterre.

Éclairs détectés en soirée du mercredi 1er mai 2024 et nuit suivante - via blitzortung.org

 

 

Le choc des masses d'air a entraîné une forte instabilité responsable d'une activité électrique particulièrement soutenue au passage des orages. Si Paris a été épargnée par les phénomènes les plus violents, de nombreux éclairs ont tout de même zébré le ciel de la capitale en fin de soirée de mercredi. La foudre a frappé le paratonnerre situé au sommet de la Tour Eiffel, comme le montre cette superbe photo de Lauriane Galtier. La Seine-et-Marne et l'Oise ont été les départements les plus électriques avec respectivement 4.100 et 4.256 éclairs !

Impact de foudre sur la Tour Eiffel en soirée du mercredi 1er mai 2024 et nuit suivante - photo Lauriane Galtier @GalLaurianeoff

 

 

Grêle dévastatrice dans les vignes de l'Yonne

Plusieurs orages de nature supercellulaire se sont déclenchés en soirée du mercredi 1er mai 2024 dans le nord de la Bourgogne. Ils ont notamment affecté l'ouest de la Côte-d'Or et le nord-est de l'Yonne. Ces supercellules orageuses ont produit d'importantes chutes de grêle, dont le diamètre a pu atteindre 4 à 5 centimètres dans certaines localités. Ce fut notamment le cas au nord de Pouilly-en-Auxois (Côte-d'Or) où a été prise la photo ci-dessous. Quelques dizaines de minutes plus tard, ce fut au tour du département de l'Yonne d'être frappé par ces violentes chutes de grêle.

Gros grêlons à quelques kilomètres de Pouilly-en-Auxois (21) ce mercredi 1er mai 2024 - photo Isabelle Lauti via OrMeteo

 

 

La photo ci-dessous témoigne de la virulence des orages qui ont affecté une partie de la Bourgogne en soirée du 1er mai 2024. L'orage ci-dessous est une supercellule, identifiable par sa bande nuageuse en forme de queue de castor et qui est associée au courant ascendant alimentant l'orage. Par ailleurs, les teintes verdâtres visibles dans le ciel sur la droite de la photo sont caractéristiques de la présence de grêle.

Supercellule dans le secteur de Chablis (Yonne) ce mercredi 1er mai 2024 - photo Yannick Devesvre @chasseur_dorage

 

 

Malheureusement, ces orages supercellulaires ont transité au dessus des vignobles de la région. La carte ci-dessous montre l'estimation du diamètre des grêlons au passage des orages. On constate qu'ils ont pu atteindre 3 à 5 centimètres dans certains secteurs, parfois directement au dessus du vignoble de Tonnerre et du vignoble de Chablis, qui ont été fortement impactés.

Estimation de la taille des grêlons dans l'Yonne ce mercredi 1er mai 2024 - carte meteologix.com via Serge Zaka

 

 

L'heure était à la constatation des dégâts ce jeudi 2 mai 2024 et ces derniers s'avèrent lourds. Bien évidemment, toutes les parcelles n'ont pas été touchées de la même façon. Si les plus chanceuses ont été épargnées par la grêle, d'autres ont été littéralement hachées, induisant des pertes de 80 à 100% dans certains secteurs ! Les quantités de grêle ont parfois été si importantes qu'il en restait au sol jeudi matin, 12 heures après les orages ! Pour certains viticulteurs, la récolte 2024 est d'ores et déjà perdue...

Les vignes de Chablis (Yonne) ravagées par la grêle en soirée du mercredi 1er mai 2024 - photo C. Poullet via Météo 89

 

 

Inondations locales en Île-de-France, Normandie et Picardie

En plus de l'activité électrique soutenue et de la grêle, les orages se sont également accompagnés d'intenses pluies tombant en peu de temps. Des inondations ont été observées dans plusieurs localités. Dans la partie sud du département de l’Aisne, une coulée de boue s’est produite à Courmelles. Sous la pression de l’eau, la façade d’une maison s’est effondrée et une femme de 57 ans (habitante de la maison) est morte après avoir été emportée par le courant. Son mari a été grièvement blessé.

Coulée de boue meurtrière à Courmelles (Aisne) en soirée du mercredi 1er mai 2024 - via l'Union

 

 

Si Paris est restée en marge des orages les plus violents, une supercellule particulièrement vigoureuse a circulé à l'est et au nord de la capitale. La Seine-Saint-Denis a été particulièrement touchée avec d'importantes chutes de grêle et des précipitations diluviennes. Le secteur de Tremblay-en-France fut l'un des plus affecté avec des rues transformées en torrents et de nombreuses caves inondées. Les aéroports de Roissy et d'Orly ont aussi été touchés par la grêle et les inondations. Plusieurs vols ont dû être déroutés.

Déluge de pluie et de grêle à Tremblay-en-France (93) le soir du mercredi 1er mai 2024 - via Thérèse Larock Valissant

 

 

En marge des orages, ce sont surtout les précipitations abondantes qui ont posé problème en Normandie. Il est souvent tombé entre 30 et 50 mm de pluie en moins de 24 heures. Dans un contexte durablement instable et avec des sols gorgés en eau, plusieurs cours d'eau de la région ont réagi et ont débordé durant la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 mai 2024. Ce jeudi matin, les secteurs de Livarot et de Vimoutiers (à la frontière entre l'Orne et le Calvados) se sont réveillés les pieds dans l'eau suite à la crue de la Vie. Les pompiers normands ont procédé à des évacuations.

Crue de la Vie à Vimoutiers (61) ce matin du jeudi 2 mai 2024 - photo Gilles Boivent

 

 

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<![CDATA[Météo maussade : pourquoi une telle différence par rapport aux années précédentes ?]]>

Depuis le début de l'année, les conditions dépressionnaires dominent largement et les périodes de temps stable se font discrètes. Comment expliquer une telle différence avec les années précédentes ?

 

Blocages anticycloniques à répétition ces dernières années

Si les derniers mois ont été agités, il faut se souvenir que nous sortions de plusieurs années marquées par des périodes sèches répétées et parfois durables, responsables de sécheresse. Ci-dessous, une carte de la pression moyenne en Europe de janvier à décembre 2022. S'il est normal de voir des pressions moyennes supérieures à 1020 hPa vers les Açores, voir ce seuil être approché sur 12 mois sur une partie de la France et l'Europe Centrale l'est beaucoup moins. 2022 avait été marquée par l'extension récurrente de l'anticyclone des Açores vers la France, résultant d'une année beaucoup trop sèche.

Pression moyenne enregistrée sur le continent européen en 2022 - via NOAA

 

 

Depuis 2015, on a pu constater une augmentation assez sensible des blocages anticycloniques concernant la France et plus particulièrement entre 2019 et 2022. Ainsi, les périodes sèches et ensoleillées avec ont été nombreuses durant ces dernières années. En témoigne les taux d'ensoleillement assez nettement supérieurs à la normale. En 2019 et en 2020, l'anomalie nationale était de +12%, très prononcée sur la moitié nord où elle dépassait parfois les 20% sur l'année (+25% à Paris en 2020) ! L'excédent national fut de +6% en 2021 avant une année 2022 remarquable avec un excédent national de +16%, atteignant localement les +30% sur 12 mois dans le nord du pays ! Nous nous sommes donc habitués à voir souvent le soleil...

Anomalies annuelles d'ensoleillement en France de 2019 à 2022 - Météo Villes

 

 

Retour en force du courant océanique depuis l'automne 2023

Bien discret jusqu'en février 2023, le courant océanique perturbé s'est de nouveau montré plus franc au cours du mois de mars 2023. Après un printemps et un été 2023 encore trop peu arrosés, ce flux d'ouest dépressionnaire a repris du poil de la bête à compter de la mi-octobre 2023. Depuis, la France a connu une succession de périodes perturbées avec des basses pressions souvent positionnées entre les Îles Britanniques et l'Europe Centrale, ne laissant que peu de place aux hautes pressions.

Anomalie de pressions en Europe de novembre 2023 à mars 2024 - via climatereanalyzer.org

 

 

Cette reprise du courant océanique dépressionnaire a marqué un véritable tournant dans la pluviométrie en France. Alors que nous ne comptions plus les mois beaucoup trop secs depuis août 2021, les précipitations ont souvent été abondantes depuis octobre 2023. Sur les trois dernières années, les trois seuls mois à avoir enregistré un excédent pluviométrique supérieur à 50% sont tous récents : novembre 2023 avec +51% puis février 2024 avec +68% et mars 2024 avec +98% ! Alors que nous étions habitués à de longues périodes sèches, nous voici soumis à une longue séquence copieusement arrosée.

Anomalies pluviométriques mensuelles en France d'août 2021 à mars 2024 - Météo Villes

 

 

D'ailleurs, le contraste est encore plus marquant si l'on se focalise sur les quatre premiers mois de l'année. Entre janvier et avril, il tombe en moyenne 255 mm de pluie à échelle nationale. En cette année 2024, nous en sommes déjà à 323,5 mm, une valeur assez nettement supérieure à la normale. Si l'on se penche sur les 5 années précédentes, toutes avaient été plus sèches que la normale avec un manque d'eau atteignant son pic en 2022 où il n'était tombé que 176,8 mm en moyenne durant les quatre premiers mois de l'année. Difficile de vivre un printemps très arrosé après avoir enchaîné les printemps cléments...

Pluviométrie moyenne en France du 1er janvier au 30 avril de 2019 à 2024 - graphique infoclimat.fr

 

 

D'un extrême à l'autre

Le temps maussade au printemps est souvent très mal perçu, pour diverses raisons que nous évoquons dans notre article >>> Il faut dire que nous sommes littéralement passés d'un extrême à l'autre. Après s'est montré beaucoup trop discret, le courant océanique perturbé s'est montré très insistant depuis l'automne dernier. La bonne nouvelle est pour les nappes phréatiques. Au 1er mars 2024, près de la moitié des nappes phréatiques de France affichaient des niveaux supérieurs à la normale. Nous revenons de très loin : à la même date en 2023, la plupart des nappes étaient en déficit.

Niveau des nappes phréatiques au 1er mars en 2023 et en 2024 - via BRGM

 

 

Si cette reprise de la circulation océanique dépressionnaire fut très bénéfique pour les nappes phréatiques, elle possède évidemment des inconvénients. Le premier étant les nombreuses inondations qui sont survenues au cours des derniers mois un peu partout en France. Certaines régions ont été sinistrées à plusieurs reprises et nous avons pu assister à de multiples épisodes méditerranéens en hiver et au printemps, des saisons où ils sont normalement rares. Bien évidemment, ce temps dépressionnaire va de paire avec un ensoleillement déficitaire qui dure. Après une succession d'années bien ensoleillées, le contraste est difficile à vivre...

Crue de l'Ardèche à Saint-Martin-d'Ardèche ce dimanche 10 mars 2024 - photo Élisabeth Goussard

 

 

À quand l'amélioration ?

Le temps instable va perdurer jusqu'au terme de cette semaine. Toutefois, des signaux vers une amélioration se dessinent pour la semaine prochaine. En effet, les projections pour la semaine du lundi 6 au dimanche 12 mai 2024 envisagent le retour de pressions plus élevées entre les Îles Britanniques et la Méditerranée, repoussant les basses pressions vers les Açores et la Russie. Si ces projections venaient à se vérifier, il faudrait donc patienter une petite semaine avant de profiter d'une amélioration bienvenue.

Écart à la normale des pressions en semaine du 6 au 12 mai 2024 - via ECMWF

 

 

Toutefois, cette amélioration reste soumise à des incertitudes qu'il convient de ne pas négliger. Le graphique ci-dessous montre que la majorité des scénarios s'accordent sur une hausse nette des pressions autour des 7-8 mai 2024. En revanche, les scénarios divergent fortement dès le début de la deuxième décade de mai. Si certains se maintiennent à des niveaux anticycloniques, d'autres repartent à la baisse. L'inconnue principale reste d'éventuelles gouttes froides : de petites anomalies dépressionnaire de petite échelle qui pourraient transiter dans les parages de notre pays et venir gâcher la fête. Pour l'heure, une amélioration semble bien se dessiner mais il faudra la confirmer dans les prochains jours.

Différents scénarios de pression atmosphérique à Paris du 1er au 17 mai 2024 - via meteociel.fr

 

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<![CDATA[Risques de forts orages ce 30 avril et pour le 1er mai]]>

Au sein d'un conflit de masses d'air, de forts orages sont redoutés ces mardi 30 avril et mercredi 1er mai 2024. Les régions du quart nord-est sont les plus exposées.

 

Important conflit de masses d'air

Les basses pressions centrées sur l'Irlande sont actuellement en train de s'étendre vers la Méditerranée. Ainsi, un flux de secteur sud-est se met en place avec la remontée d'une masse d'air très doux à chaud sur l'Europe Centrale, débordant sur le nord-est de la France et le Benelux, tandis que l'air océanique très frais s'apprête à plonger sur le Portugal et l'Espagne en concernant aussi l'ouest et le sud de l'hexagone. Ce choc de deux masses d'air va créer un contexte très instable, propice à des pluies copieuses et de forts orages.

Écart à la normale de la température vers 1500m les 30 avril et 1er mai 2024 - via tropicaltidbits.com

 

 

La journée du mercredi 1er mai 2024 sera la plus contrastée à échelle de notre pays. Dans le quart nord-est de la France, les températures maximales atteindront souvent 21 à 24°C en après-midi de la Fête du travail et même 25 à 26°C en Alsace. À l'inverse, les températures plafonneront généralement entre 12 et 14°C dans toutes les régions de l'ouest et ne dépasseront pas 16 à 18°C en Méditerranée. Il y aura donc près de 15°C d'écart entre le sud-ouest et les frontières allemandes, d'où un fort risque orageux. Il faut s'attendre aussi à des pluies copieuses de la Méditerranée à la Normandie.

Prévisions météo et températures maximale pour le mercredi 1er mai 2024 - Météo Villes

 

 

Risques d'orages forts mardi et mercredi

En fin d'après-midi de ce mardi 30 avril 2024, des orages localement forts devraient se déclencher à partir de la Bourgogne avant de remonter vers la Champagne et la Belgique dans le courant de la soirée. Ils pourront circuler chez nos voisins belges jusqu'en cours de nuit de mardi à mercredi. Ces orages pourront être actifs, produisant d'intenses précipitations et des chutes de grêle par endroits. En marge, quelques averses orageuses pourront toucher une large bande centrale du territoire mais elles seront plus locales et moins virulentes.

Carte du risque orageux pour ce mardi 30 avril 2024 - Météo Villes

 

 

La menace orageuse augmentera ce mercredi 1er mai 2024. En fin d'après-midi, de puissantes cellules orageuses devraient s'initier à partir de la Bourgogne en s'accompagnant d'un risque de fortes chutes de grêle (grêlons de diamètre parfois important) ! Ces orages devraient ensuite remonter en direction de la Picardie et de la Haute-Normandie en passant par l'Île-de-France et le sud de la Champagne. Là encore, de la grêle, des pluies intenses et de puissantes rafales de vent (localement 80-100 km/h) seront possibles jusque tard le soir. On ne peut exclure une tornade localisée. Au sud-est, il s'agira surtout de coups de tonnerre locaux sous les pluies.

Carte du risque orageux pour ce mercredi 1er mai 2024 - Météo Villes

 

 

Comme l'illustre la carte ci-dessous, les orages attendus ces prochaines heures présenteront un potentiel grêligène notable. Ce sera particulièrement le cas en fin de journée du mercredi 1er mai 2024 dans le quart nord-est de la France où les probabilités d'observer des grêlons de 2 cm de diamètre ou plus atteignent souvent 30 à 40% dans un rayon de 40 kilomètres. Il s'agit de probabilités considérables, témoignant de l'intensité potentielle des cellules orageuses envisagées ce mercredi.

Probabilité de chutes de grêle en Europe ce mercredi 1er mai 2024 - carte ESSL

 

 

De nouvelles pluies copieuses

Outre la menace de forts orages, des précipitations copieuses vont également intéresser de nombreuses régions au cours des 36 prochaines heures. Entre l'après-midi du mardi 30 avril et la fin de journée du mercredi 1er mai 2024, il tombera en moyenne 20 à 40 mm de pluie des Pyrénées et du Languedoc-Roussillon en remontant jusqu'à la Normandie avec des pointes locales pouvant atteindre 50 voire 60 mm ! Des cumuls semblables concerneront les massifs frontaliers des Alpes (sous l'effet d'un retour d'est).

Cumuls de pluie les mardi 30 avril et mercredi 1er mai 2024 - via meteologix.com

 

Les conditions météorologiques resteront instables jusqu'à la fin de la semaine. Nous vous recommandons de consulter régulièrement notre bulletin national de prévisions >>>

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/risques-de-forts-orages-ce-30-avril-et-pour-le-1er-mai
<![CDATA[Pluie : record à Lyon et enfin de retour sur le Roussillon !]]> Sous l'influence d'un flux de Sud faisant remonter beaucoup d'humidité de Méditerranée, un épisode pluvieux conséquent concerne depuis le week-end les régions situées entre la Franche-Comté, l'Est du Massif Central et le Languedoc.

 

Entre le week-end et le début de semaine, on a ainsi pu relever plus de 150-200mm près des Cévennes, parfois plus de 80-90mm sur la région lyonnaise et également plus de 40-50mm entre l'Ain et le Jura.

 

Cumuls de précipitations entre le 26 et le 29 avril 2024 sur le Sud de la France – Via Infoclimat.fr

 

C'est notamment durant la journée de dimanche 28 avril que les précipitations les plus notables ont été observées, un front ondulant apportant des pluies parfois fortes et continues sur ces régions.

 

Pluies records sur la région lyonnaise en journée du 28 avril

Ce dimanche 28 avril, les pluies se sont donc montrées très abondantes sous l'influence du front ondulant des Cévennes au Jura. La région lyonnaise et la Loire/Haute-Loire furent particulièrement concernées avec des pluies débutant dès la nuit et persistant toute la journée, se montrant parfois fortes et apportant des cumuls très importants, parfois records.

 

Cumuls de pluie durant la journée du dimanche 28 avril 2024 sur le Centre-Est de la France – Fond de carte : infoclimat.fr

 

On a ainsi pu relever en 24h (de dimanche 28 avril 00h à lundi 29 avril 00h) :

  • 119,4mm à Saint-Sauveur-en-Rue (42)
  • 107,3mm à Bourg-Argental (42)
  • 99mm à Pilat Graix (42)
  • 98mm à Lyon-Bron (69)
  • 96,2mm à Tence (43)
  • 95,3mm à Lyon Tête d'Or (69)
  • 89,9mm aux Estables (43)
  • 88,4mm à Tarentaise (42)

 

Ainsi, les cumuls journaliers se sont montrés parfois records sur ces secteurs, comme à Lyon-Bron, qui relève 74,1mm sur la journée climatologique du 28 avril (6h TU – 6h TU), battant largement l'ancien record journalier de 56mm le 22 avril 1948, une valeur qui est également située au-dessus de la moyenne mensuelle de précipitations (69mm).

 

On peut également noter d'autres records journaliers de précipitations sur cette journée comme à Bourg-Argental (42) avec 68,6mm (ancien record de 52,5mm le 15/04/2005), Mazet-Volamont (43) avec 57,8mm (ancien record de 53,8mm le 28/04/2012) ou encore Saint-Romain-Lachalm (43) avec 54,8mm (ancien record de 52,5mm le 03/04/1987).

 

Ces importantes précipitations, se produisant sur des sols déjà saturés des pluies fréquentes de ces derniers mois se sont accompagnées de ruissellements parfois importants sur ces régions, engendrant des difficultés de circulation.

Importants ruissellements du côté de Feyzin (69) le 28 avril 2024 – Capture vidéo : Aissatou Naomi Aaron Stephen

 

Des réactions et débordements de cours d'eau secondaires ont également été observés, comme le l'Ozon à Sérézin-sur-Rhône dont le débit a rapidement augmenté durant la journée pour dépasser celui d'une crue quinquennale.

Évolution du débit de l'Ozon à Sérézin-sur-Rhône entre le 14 et le 28 avril 2024 – Hydroreel

 

Cumuls très importants près des Cévennes et retour de la pluie sur le Roussillon

Outre ces pluies abondantes sur le Centre-Est de la France, un nouvel épisode de fortes précipitations concerne également les abords des Cévennes depuis le week-end. Alors que la région a déjà été très touchée par des épisodes pluvieux conséquents ces derniers mois, les cumuls se montrent de nouveau très importants sur ces secteurs sur les dernières 72h.

Cumuls de précipitations en 72h sur le Sud de la France – Fond de carte : infoclimat.fr

 

On a ainsi pu relever jusqu'à :

  • 261,6mm à Barnas (07) - dont 200mm sur la seule journée de dimanche
  • 249mm à La Souche (07)
  • 237,4mm à Mayres (07)
  • 234,1mm à Villefort (48)
  • 212,2mm au Vigan (30)
  • 211mm au Mont-Aigoual (30)
  • 207mm à Bassurels (48)

 

Ces pluies abondantes ne sont d'ailleurs pas terminées et devraient se succéder jusqu'en milieu de semaine sur ces secteurs, le flux restant orienté au Sud/Sud-Est et apportant encore beaucoup d'humidité venue de Méditerranée.

 

Animation des cumuls de précipitations en 24h du 29 avril au 3 mai 2024 - Modèle Arpège via WX CHARTS

 

Ainsi, on devrait relever encore 80 à 100mm supplémentaires d'ici jeudi sur ces secteurs, localement plus du côté des Cévennes, des cumuls particulièrement importants s'ajoutant à ceux déjà tombés ces derniers jours. 

Alors que la région avait été largement épargnée par les épisodes pluvieux depuis de nombreux mois, la pluie fait également enfin son retour du côté du Roussillon. On attend en effet 50 à 70mm sur ce secteur d'ici le milieu de semaine, parfois plus près des reliefs pyrénéens.

 

Cumuls de précipitations du 29 avril au 2 mai 2024 sur le Sud de la France – Arpège via meteociel.fr

 

Une véritable aubaine pour ce secteur où la sécheresse ne cesse de s'accentuer depuis de nombreux mois, ce qui pourrait apporter un répit au moins temporaire d'ici l'été et permettre de recharger sensiblement les réserves en eau souterraines, qui sont actuellement au plus bas sur le Roussillon. 

 

Etat des réserves en eau souterraine sur le Sud de la France au 29 avril 2024 - Via Info-secheresse.fr 

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/pluie-record-a-lyon-et-enfin-de-retour-sur-le-roussillon
<![CDATA[Orages, fortes pluies et risque de crues : une fin avril sous forte agitation !]]>
Orage en approche de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) - après-midi du 27 avril 2024 - Twitter @Senpertar

 

Cette fin de mois d'avril promet d'être assez agitée, instable et humide. En effet, une dégradation a débuté ce samedi 27 avril sur l'Ouest du pays ainsi que sur les Cévennes, et cette agitation devrait perdurer durant plusieurs jours. Petit point sur la situation...

 

Des orages actifs dans l'Ouest ce samedi 27 avril

 

Les hostilités ont débuté dès la journée du samedi 27 avril, notamment dans l'Ouest et le Sud-Ouest du pays. Dès l'après-midi, une dégradation orageuse assez active s'est mise en place sur l'Aquitaine et le Nord-Ouest de l'Occitanie d'une part, mais également entre Poitou et Val-de-Loire de manière moins organisée d'autre part.

 

Au total, 14 114 éclairs ont été recensés sur cette seule journée du 27 avril. Les départements de la Dordogne (2111 éclairs), du Lot-et-Garonne (1454 éclairs), de la Gironde (1062 éclairs) et de l'Indre-et-Loire (1042 éclairs) ont été les plus concernés, comptabilisant plus de 1000 éclairs chacun.


Carte de l'activité électrique - journée du 27 avril 2024 - LightningMaps

 

C'est sur l'Aquitaine où ces orages ont été les plus actifs. Le département des Landes a notamment été touché en milieu d'après-midi par un fort orage de grêle (toutefois de petit diamètre), dans le secteur de Dax. Des dégâts mineurs dus à de fortes rafales de vent ont également été constatées dans cette ville. Sur le Limousin, jusqu'à 4000 foyers ont été privés d'électricité, principalement dans le département de la Corrèze, en raison de chute d'arbres ou de branches sur les lignes électriques.


Orage de grêle à Dax (Landes) - 27 avril 2024 - Véro Véro via Facebook

 

Des orages de grêle qui ont aussi concerné le Val-de-Loire durant ce même après-midi, comme ici du côté du Loir-et-Cher (des grêlons ne dépassant pas les 2cm de diamètre).


Orage de grêle sur la commune de Vallée-de-Ronsard (Loir-et-Cher) - 27 avril 2024 - Marie-France Boudoux via MeteoExpress

 

A noter que ces orages ont provoqué plusieurs phénomènes venteux et occasionné quelques dégâts. Certains chasseurs d'orages présents sur place ayant constaté une rotation des vents, il n'est pas exclu que ces dégâts soient liés à une (ou plusieurs) tornades, comme dans la région d'Angers.


Dégâts mineurs à Verrieres-en-Anjou (49) suite au passage d'une possible tornade de faible intensité - 27 avril 2024 - Forums d'Infoclimat

 

 

Prochains jours : moins d'orages mais plus de pluie avec un épisode cévenol et méditerranéen

Les prochains jours resteront bien agités et c'est donc toute la fin du mois qui demeurera humide, notamment dans un grand quart Sud-Est de la France. En cause, la présence d'une goutte froide plongeant sur la Péninsule Ibérique, ne se comblant que lentement et faisant du quasi-surplace jusqu'à mercredi voire jeudi.

 

A l'avant, entre un air chaud et sec venue de Tunisie/Libye d'un côté, et un air alimenté en humidité par la Méditerranée (et apportant du sable venu du Sahara), les secteurs Méditerranéens et les contreforts Cévenols sont soumis pour plusieurs jours encore à des pluies parfois très abondantes.


Situation générale prévue ces prochains jours - illustration pour la journée du mardi 30 avril 2024 - ECMWF


Cet épisode au caractère Cévenol mais aussi Méditerranéen durera jusqu'au mercredi 1er mai a minima, voire jusqu'au jeudi 2, avec des phases plus ou moins actives selon les moments :

 

  • Ce dimanche, tout le Languedoc, les Cévennes, la vallée du Rhône, le val de Saône et même la Franche-Comté sont les secteurs les plus visés ;
  • Pour lundi, les pluies devraient se décaler plus à l'Ouest, concernant le sud du Massif-Central, l'Ouest du Languedoc et le Roussillon ;
  • Mardi, l'activité pourrait temporairement faiblir avec des pluies touchant encore une partie du Languedoc (Hérault et Aude notamment) ;
  • Mercredi, un regain d'activité pourrait se présenter avec des pluies plus fortes et plus généralisées à tout le quart Sud-Est de la France ;
  • Jeudi, une incertitude demeure avec une divergence des modèles (poursuite des pluies méditerranéennes ou décalage des pluies vers les Alpes).


Animation des pluies prévues jusqu'au mercredi 1er mai inclus - Modèle Arpège via WxCHarts

 

Au total d'ici mercredi inclus, ce sont bien les reliefs cévenols qui devraient récolter les pluies les plus abondantes comme à l'accoutumée dans ce flux de Sud, avec des cumuls généralement compris entre 150 et 250mm (loc. plus de 300mm).

 

Une grande partie du Languedoc, de la vallée du Rhône et de la région Lyonnaise pourraient quant à eux recevoir entre 100 et 150mm cumulés en 4 jours. Les 80-100mm pourraient aussi être approchés dans le Val de Saône voire près de la Franche-Comté.


Prévision du cumul des pluies sur 4 jours - du dimanche 28 avril au mercredi 1er mai inclus - Météo-Villes

 

Du côté des points positifs : le retour de la pluie sur le Roussillon ! Cette région est soumise depuis deux ans à une sécheresse inquiétante et inédite (moins de 650mm relevés à Perpignan depuis janvier 2022 soit en 28 mois !) et ces pluies pourraient être les plus bénéfiques depuis bien longtemps sur ce secteur.

 

Les modèles restent toutefois divergents quant aux cumuls exacts prévus. Parmi les principaux modèles, la fourchette incertitude va d'une quarantaine de millimètres jusqu'à plus de 100mm sur Perpignan jusqu'à mercredi inclus. Quoi qu'il en soit, la pluie tombera enfin de manière significative sur le département.


Prévision des pluies à Perpignan - comparatif multi-modèles jusqu'au mercredi 1er mai 2024 - Meteologix

 

Du côté des points négatifs, il faudra surveiller le risque de crues sur la plupart des cours d'eaux cévenols. Après un hiver et un début de printemps historiquement humide sur cette zone, ayant déjà provoqué des inondations les 9-10 mars mais également au cours du week-end prolongé de Pâques, de nouvelles réactions hydrologiques devraient être observées compte tenu des cumuls attendus et des sols encore humides. Une situation à suivre attentivement d'ici le milieu de la semaine à venir !

Carte de vigilance crues (Vigicrues) du dimanche 28 avril 2024 à 10h

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https://www.meteo-paris.com/actualites/orages-fortes-pluies-et-risque-de-crues-un-fin-avril-sous-forte-agitation
<![CDATA[Des dizaines de tornades balayent le centre des Etats-Unis ce 26 avril 2024]]> Près de 80 tornades en une journée aux États-Unis

Nous entrons progressivement dans le cœur de la saison des tornades aux Etats-Unis. Et ce 26 avril 2024 l'a parfaitement démontré avec une série impressionnante de tornades ayant balayé les États du Nebraska et de l'Iowa notamment. Sur cette seule journée, ce ne sont pas moins de 78 reports de tornades qui ont été confirmés.


Reports de tornades (+ vent et grêle) aux Etats-Unis sur la journée du 26 avril 2024 - NOAA / NWS

 

 

D'importants dégâts ont été observés à Elkhorn (Nebraska) où des maisons ont perdu leur toit, ont vu leurs murs s'effondrer ou ont été complètement rasées. Une autre forte tornade a fait dérailler un train près de Lincoln (Nebraska), avant de s'écraser sur une autoroute.


Passage d'une tornade près de Lincoln (Nebraska) - 26 avril 2024 - Twitter @JordanHallWX

 


Habitations détruites dans la localité de Elkhorn (Nebraska) après une tornade ce 26 avril 2024 - The Weather Channel

 

Des tornades ont également été filmées dans l'Iowa à Tennant, dans la localité de Redding ou encore dans la ville de Minden où plusieurs maisons ont été totalement rasées par le passage de l'une de ces tornades. Si plusieurs personnes ont été blessées, aucun décès n'est fort heureusement à déplorer lors de cet épisode tornadique.


Tornade ce 26 avril 2024 près de Tennant (Iowa) - Twitter @adamorgler

 


Importants dégâts à Minden (Iowa) après le passage d'une tornade ce 26 avril 2024 - Twitter @Vega12991453

 

Malheureusement, les prochains jours resteront très sensibles avec un risque accrue de tornades sur les Grandes Plaines Américaines durant tout le week-end (notamment Texas, Oklahoma, Kansas, Iowa, Missouri...).


Probabilité de tornades pour la journée du 27 avril 2024 aux Etats-Unis - NOAA / NWS

 

 

Une saison 2024 jusqu'alors sans excès

Avant cet épisode de tornades, le début de saison est resté jusqu'alors sans excès aux Etats-Unis. Au 25 avril, 351 reports de tornades ont été signalés à travers le pays, pour une moyenne de 451 (période 2005-2015). Avec cet épisode, le total est porté désormais à 427, dont 26 reports de tornades de catégorie EF2 ou plus.


Nombre de reports de tornades aux Etats-Unis en 2024 (jusqu'au 27 avril) - NOAA / NWS

 


Nombre de report de tornades en 2024 (au 25 avril) et moyenne sur la période 2005-2015 - NOAA / NWS

 

A la fin avril, 5 personnes sont décédées depuis le début de l'année 2024 aux Etats-Unis suite au passage de tornades :

  • Une personne tuée dans le comté de Houston (Alabama) et une seconde décédée dans le comté de Catawba (Caroline du Nord) le 09 janvier ;
  • Trois personnes tuées au passage d'une tornade dans le comté de Logan (Ohio) le 14 mars dernier.


Dégâts après le passage d'une tornade à Fryburg (Ohio) le 14 mars 2024 - NWS Wilmington

 

Les États-Unis : un territoire très fortement propice au développement des tornades

Une tornade est un tourbillon de vents particulièrement violents, prenant naissance à la base d’un nuage convectif (cumulonimbus ou cumulus congestus) lorsque des vents de directions opposées se rencontrent entre le sol et une altitude comprise entre 2000 et 3000m. Dans un premier temps de l’air froid descend vers le sol au passage d’une ligne de grain puis l’air chaud remonte à l’avant du nuage et vient s’enrouler autour du couloir d’air froid descendant. L’ensemble génère un puissant tourbillon au pouvoir destructeur au m², plus important que celui d’un cyclone tropical (vent plus concentrés mais durée de vie plus faible).


Schéma du mécanisme de formation d’une tornade – Tiré du livre METEO-EXTREME (Guillaume Séchet)

 

Si des tornades peuvent se former sous un simple nuage convectif ou une averse, les plus puissantes sont engendrées par des orages supercellulaires. Ce type d’orage destructeur et particulièrement abouti peut en effet provoquer la formation de puissantes tornades durables dont les vents peuvent avoisiner les 500km/h.

 

  • La rafale de vent la plus importante jamais relevée au passage d'une tornade fut de 541km/h lors de la tornade d'El Reno (Oklahoma) le 31 mai 2013
  • La tornade la plus large jamais observée fut la tornade d'El Reno le 31 mai 2012 avec un diamètre de 4.2km
  • La tornade ayant parcouru le plus de distance fut la Tri-state Tornado du 18 mars 1925 avec un couloir de dégâts long de 378km 
  • Le nombre de tornade le plus important observé en 24h fut de 360 entre le 27 et le 28 avril 2011

 

Les tornades peuvent survenir sur la plupart des régions du monde, notamment là où les conflits de masse d’air entre air chaud et humide et air froid et sec sont les plus importants. Néanmoins c’est aux Etats-Unis que les situations atmosphériques les plus propices sont observées avec de ce fait plus de 800 à 1300 cas par an (contre 40 à 50 cas par an en France). Plus du tiers de ces tornades ont lieu dans la fameuse Tornado Alley.

Schéma d’une situation propice à la formation de tornades aux Etats-Unis – Tiré du livre METEO-EXTREME (Guillaume Séchet)

 

Les masse d’air sèches et froides descendant des montagnes rocheuses entrent en contact avec de l’air très chaud et humide remontant du Golfe du Mexique, le conflit de masse d’air engendre une très forte instabilité et l’orientation des vents près du sol et en altitude se montre favorable à la formation de supercellules, parfois productrices de tornades sur ces secteurs.

 

Néanmoins, si la Tornado Alley est la région favorable aux tornades la plus connue des Etats-Unis, d’autres secteurs y sont également particulièrement propices. La Dixie Alley est également un secteur très touché par ces phénomènes notamment en début de saison lorsque l’air est encore trop froid en altitude plus au Nord.


Différentes régions propices aux tornades aux Etats-Unis - Via The Weather Channel

 

Des zones à risque variant selon les saisons :

 

Le risque de phénomènes tourbillonnaires est présent toute l’année aux Etats-Unis. Toutefois, le pic d'activité se présente notamment au printemps, entre le mois d'avril et de juin. Cet épisode de nombreuses tornades ce 26 avril est donc malheureusement fréquent sur le continent Nord-Américain, et pourrait se reproduire à plusieurs reprises d'ici le début de l'été.


Nombre moyen de tornades par mois aux Etats-Unis – Via The Weather Channel

 

D’abord situé plutôt près du Golfe du Mexique durant le premier trimestre, ce risque remonte peu à peu vers le Nord des grandes plaines d’ici l’été, les centres d’actions se décalant eux-aussi vers le Nord et l’air tropical prenant le dessus sur le centre du pays.

En effet, les descentes d’air froid venues des montagnes rocheuses entrent en contact avec l’air tropical encore cantonné aux abords du Golfe du Mexique. Ce type de conflit remonte peu à peu plus au nord entre Avril et Juin en concernant plus franchement la fameuse Tornado Alley, puis les abords des grandes plaines canadiennes durant l’été.


Evolution du risque de tornade par mois aux Etats-Unis – Via The Weather Channel

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https://www.meteo-paris.com/actualites/des-dizaines-de-tornades-balayent-le-centre-des-etats-unis-ce-26-avril-2024
<![CDATA[Épisodes méditerranéens à venir : une situation inédite ?]]> Nouveau risque d'épisodes méditerranéens dans les prochains jours

Après un temps temporairement plus calme, des conditions plus dépressionnaires vont de nouveau s'imposer pour cette fin avril sur la France. Entre cette fin de semaine et la semaine prochaine, une zone dépressionnaire va en effet venir s'isoler sur l'Ouest du continent, entre la péninsule ibérique et les îles britanniques, en passant par l'Ouest de la France.

Animation des géopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 26 avril au 4 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Ce retour de conditions plus dépressionnaires va également rimer avec le retour de l'humidité sur notre pays. Plusieurs perturbations vont en effet se succéder entre ce week-end et la fin de semaine prochaine, se montrant plus actives sur le Sud du pays où de fortes précipitations successives sont attendues.

 

Animation des cumuls de pluie en 24h du 27 avril au 3 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

La situation sera en effet favorable aux fortes précipitations successives sur ces régions avec la mise en place d'un flux de Sud/Sud-Est faisant remonter beaucoup d'humidité de la Méditerranée vers le Sud de la France, une configuration engendrant la formation d'épisodes méditerranéens potentiellement très actifs.

Situation atmosphérique pour le début de semaine du 29 avril au 5 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Ainsi, c'est notamment sur le Sud et surtout sur le Sud-Est de la France que les cumuls de pluie les plus importants sont attendus, se montrant particulièrement marqués d'ici la fin de semaine prochaine des Pyrénées au Sud des Alpes en passant par le Massif Central. Les régions situées près des Cévennes semblent d'ailleurs les plus exposées aux plus forts cumuls.

Cumuls de pluie attendus sur la France d'ici la fin de semaine du 29 avril au 5 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Le Sud-Est s'apprête donc à subir plusieurs épisodes pluvieux successifs dans les prochains jours, le premier débutant dès ce dimanche 28 avril entre le Massif Central et le Languedoc, pouvant perdurer jusqu'en milieu de semaine prochaine en se décalant peu à peu vers l'Est, avant un second pouvant de nouveau toucher ces mêmes régions en seconde partie de semaine.

 

Une situation qu'il conviendra donc de surveiller attentivement sur ces secteurs, ceux-ci ayant été déjà très régulièrement touchés ces dernières semaines par des épisodes pluvieux parfois notables.

 

Une succession inédite d'épisodes méditerranéens en cette saison

En général, les épisodes de fortes pluies concernent le Sud-Est de la France dans le courant de l'automne, lorsque la mer est encore chaude et que des zones dépressionnaires viennent s'isoler près de la péninsule ibérique. Or, depuis le début du mois de mars, ces régions observent une succession d'épisodes pluvieux notables, ce qui est très inhabituel en cette période de l'année.

Occurrence et répartition des épisodes de pluies à plus de 200 mm en 24h en France – Météo-Villes

 

Si il est déjà arrivé par le passé que des épisodes méditerranéens se produisent entre la fin de l'hiver et le début du printemps, leur occurrence reste rare en cette saison. Statistiquement, cette période de l'année fait même partie des périodes les moins à risque à ce niveau sur le Sud-Est de la France.

Pourtant, les situations favorables à leur survenue se succèdent depuis le mois de février, si bien que l'épisode attendu dès cette fin de semaine sera le 7ème à toucher ces régions en seulement 3 mois !

Chronologie des épisodes méditerranéens ayant touché le Sud-Est de la France depuis le mois de février 2024 – Météo-Villes

 

Depuis le début des relevés météorologiques en France, jamais une telle succession d'épisodes pluvieux marqués n'avait été observée durant cette période de l'année, ce type de situation se retrouvant habituellement entre l'automne et le début de l'hiver.

Ainsi, il conviendra de surveiller le risque d'inondations sur les régions citées précédemment, les sols étant encore saturés d'eau entre les Cévennes et le Sud des Alpes notamment. Pour rappel, les précédents épisodes avaient entraîné des réactions de cours d'eau parfois significatives sur ces secteurs, notamment durant le mois de mars.

Crue de l'Ardèche à Saint-Martin-d'Ardèche le dimanche 10 mars 2024 - photo Élisabeth Goussard

 

Quelques incertitudes persistent néanmoins pour le moment. Si les cumuls les plus importants seront observées aux abords du Massif Central et notamment près des Cévennes, la région PACA et le Roussillon pourraient être également très touchés, bien que les principaux modèles de prévisions ne soient pas encore totalement en accord pour ces secteurs. Tout dépendra du placement exact des centres d'actions. 

 

Comparaison des cumuls de pluie attendus du 26 avril au 5 mai 2024 - Scénarios des modèles GFS et ECMWF - via WX CHARTS

 

Du côté du Roussillon, le retour de pluies potentiellement notables est dans tous les cas une très bonne nouvelle (même si il conviendra de surveiller leur intensité), pouvant permettre de diminuer sensiblement le risque de sécheresse historique d'ici l'été.

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/episodes-mediterraneens-a-venir-une-situation-inedite
<![CDATA[Pourquoi la fraîcheur en avril est-elle si mal perçue ?]]>

Depuis dix jours, des conditions très fraîches dominent en France. Un temps qui occasionne des frustrations de plus en plus grandes. Pourquoi cette météo nous irrite-t-elle autant ?

 

Une mauvaise compréhension du printemps

Pour beaucoup, qui dit printemps dit soleil et températures douces. Or, cette perception très réductrice de ce qu'est la saison printanière en France est fausse. Sous notre climat tempéré, le printemps a toujours été une saison de transition et de contrastes thermiques. En cette saison, il est normal d'assister à une alternance de périodes de douceur et de coups de fraîcheur (voire de froid). Ce yoyo des températures est une caractéristique majeure du printemps. Or, certains ont tendance à l'oublier et ont des exigences qui ne sont pas en adéquation avec notre climat.

La météo contrastée est une caractéristique du printemps français - photo Freepik

 

 

Une chaleur précoce en trompe-l'œil

Il faut dire que le fait que le printemps soit une saison contrastée s'est particulièrement vérifié cette année. Nous avons vécu une première quinzaine d'avril remarquablement chaude avec des températures atteignant des niveaux records et dignes du cœur de l'été ! Les 13 et 14 avril 2024, le thermomètre dépassé les 30°C dans plusieurs régions du sud - de Dax à Grenoble en passant par Mont-de-Marsan et Albi - et les plages étaient prises d'assaut. Il est donc d'autant plus difficile de retourner à des températures très fraîches et inférieures aux normales après avoir eu un avant-goût de printemps. Certains avaient rangé les vêtement d'hiver un peu trop tôt...

Chaleur d'été à Saint-Jean-de-Luz (64) le samedi 13 avril 2024 - webcam Viewsurf

 

 

Un ras-le-bol après plusieurs mois humides et peu ensoleillés

Lorsque que vient le printemps et que nous avons passé la majeure partie de notre temps en intérieur durant la saison hivernale, nous avons légitimement envie de passer du temps en extérieur. Cette donne est particulièrement vraie cette année car l'hiver et la première partie du printemps ont été marqués par des conditions très arrosées et par des taux d'ensoleillement sous la normale. Il y a donc une attente décuplée vers des journées sèches et ensoleillées. Une attente que partagent aussi certains producteurs qui ne voudraient pas que l'humidité soit trop présente dans le temps, au risque de faciliter les maladies.

Écart à la normale de la pluviométrie en mars 2024 - carte Météo France

 

 

Les chauffages collectifs sont coupés

Dans de nombreux immeubles, le chauffage collectif est généralement coupé à la mi-avril. Par conséquent, l'épisode de fraîcheur des 10 derniers jours se déroule sans chauffage pour un certain nombre de français. À températures extérieures égales, celles des habitations sont donc plus basses qu'en hiver. Ce facteur est important et rend la fraîcheur printanière plus pénible à vivre. Récemment, certains habitants concernés par le chauffage collectif indiquent avoir dû employer des chauffages d'appoint pour pallier aux températures trop basses dans leurs logements.

Le chauffage collectif est souvent coupé après la mi-avril - photo d'illustration

 

 

Des jours plus longs qui invitent à sortir

Un facteur qui n'est pas à négliger est la durée du jour. Le passage à l'heure d'été s'ajoute à une augmentation considérable de la durée du jour au cours du mois d'avril. À Paris, elle passe de 12h52 le 1er avril à 14h31 le 30 avril, soit une augmentation de quasiment 1h40 en un mois. Fin avril, le soleil se couche vers 21 heures et cette clarté qui nous accompagne jusque tard donne envie de sortir, de prendre un verre en terrasse ou de dîner en extérieur. La fraîcheur d'avril constitue donc une véritable frustration, contrairement aux soirées d'hiver où la nuit tombe tôt et incite plutôt à rentrer au chaud chez soi.

Heure de lever et coucher de soleil et durée du jour à Paris au cours de l'année

 

 

Le réchauffement modifie nos repères

Par ailleurs, il faut ajouter que le réchauffement climatique a totalement bouleversé notre perception de ce qu'est un mois d'avril "normal". En France, avril est le mois de l'année qui s'est le plus réchauffé depuis le début du siècle. Depuis 2007, nous avons assisté à plusieurs mois d'avril remarquablement chauds : avril 2007, avril 2011, avril 2018, avril 2020. De plus, les coups de chaleur précoces en avril ont été nombreux au cours des dernières années, faisant parfois tomber des records. À force de vivre des journées estivales précoces, nous finissons par croire qu'elles sont la norme, et nous nous étonnons lorsque le temps est très frais à cette période de l'année.

Anomalie thermique en France lors du mois d'avril de 1972 à 2021 - Météo France

 

 

Ressenti et perception environnementale

Enfin, d'autres facteurs pourraient être cités. On peut notamment souligner que le soleil d'avril tape nettement plus fort qu'en hiver. À la moindre éclaircie, il fait meilleur et dès lors que les nuages reviennent, la différence de température est plus importante qu’avec le pâle soleil de l'hiver. L'environnement qui nous entoure joue également un rôle. Nous avons tendance à associer le retour des fleurs et des arbres à des températures clémentes. Or, c'est loin d'être toujours le cas et les producteurs de fruits en font malheureusement les frais ces derniers printemps...

La végétation florissante s'accompagne d'envies de profiter de l'extérieur - photo d'illustration

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/pourquoi-la-fraicheur-en-avril-est-elle-si-mal-percue
<![CDATA[À quand le retour du beau temps sur la France ?]]>

Nous vivons un printemps décidément bien chaotique avec des conditions fréquemment humides et une fraîcheur sensible depuis une dizaine de jours. À quand le retour des beaux jours ? Éléments de réponse.

 

Fin de semaine moins fraîche mais instable

Une chose est certaine : le retour des beaux jours ne sera pas pour la suite de cette semaine. Les nuages domineront largement les débats ce jeudi 25 avril 2024 avec des averses circulant notamment au sud-ouest (quelques unes au nord-est en matinée). L'instabilité va croître en fin de semaine avec une multiplication des averses vendredi, localement orageuses dans le nord-ouest et le sud-est. Le week-end promet d'être agité. Si l'est profitera d'un samedi calme, averses et orages éclateront sur une large moitié ouest et les Cévennes puis cette humidité gagnera l'est dimanche, liée à une dépression remontant du golfe de Gascogne vers la Manche.

Prévisions du temps du jeudi 25 au dimanche 28 avril 2024 - Météo Villes

 

 

La seule bonne nouvelle des prochains jours viendra de la remontée des températures, en raison de la bascule du flux au secteur sud à partir du vendredi 26 avril 2024. Après un jeudi encore bien frais, le mercure gagnera un à deux degrés vendredi avant une hausse plus nette samedi. Ce redoux sera plus franc dans la partie est de la France - grâce à un temps plus calme - avec des maximales atteignant souvent 18 à 20°C. Dans l'ouest, l'instabilité ne permettra pas véritablement d'en profiter. Dès dimanche, les températures deviendront homogènes, le plus souvent comprises entre 15 et 18°C en après-midi, des niveaux proches des normales (malgré quelques différences régionales).

Prévisions des températures maximales du jeudi 25 au dimanche 28 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Semaine prochaine : l'instabilité continue

Aucune amélioration n'est à prévoir au cours de la semaine prochaine, bien au contraire. En effet, plusieurs anomalies dépressionnaires devraient circuler sur les Îles Britanniques et le golfe de Gascogne tout en s'étendant vers le proche-méditerranéen. Exposée aux basses pressions, la France va vivre une semaine du 29 avril au 5 mai 2024 très instable avec plusieurs salves pluvio-orageuses, plus ou moins actives selon les jours et les régions (au gré de la localisation des anomalies dépressionnaires).

Situation météo dominante en Europe en semaine du 29 avril au 5 mai 2024 - Météo Villes

 

 

Ainsi, la France devrait être l'épicentre de l'anomalie humide au cours de la semaine du lundi 29 avril au dimanche 5 mai 2024. De forts signaux vers une météo très arrosée sont visibles sur la plupart des modèles. Ci-dessous, le modèle européen met en évidence une pluviométrie nettement supérieure à la normale, particulièrement dans le sud de la France où l'agitation serait la plus marquée.

Anomalie pluviométrique en Europe en semaine du 29 avril au 5 mai 2024 - via ECMWF

 

 

Ainsi, c'est la partie sud de la France qui devrait être la plus arrosée, car située au plus près des anomalies dépressionnaires qui devraient glisser en Méditerranée. S'il est trop tôt pour détailler les régions les plus arrosées et les quantités de pluie, de nombreux scénarios modélisent des cumuls pouvant atteindre les 100 mm vers les Pyrénées et en Occitanie et parfois les 200 mm dans les Cévennes d'ici à la fin de la semaine prochaine !

Modélisation des cumuls de précipitations jusqu'au samedi 4 mai 2024 (modèle européen) - via meteologix.com

 

 

À quand une véritable amélioration ?

Si le maintien d'un temps instable au cours des 10 prochains jours semble acquis, on décèle quelques signaux vers un possible changement à plus long terme. Comme l'illustre la carte ci-dessous, la pluviométrie pourrait nettement reculer sur l'Europe de l'Ouest et le bassin méditerranéen au cours de la semaine du 6 au 12 mai 2024, selon le modèle européen. Cependant, cette tendance est à prendre avec des pincettes car les incertitudes à cette échéance sont encore considérables.

Anomalie pluviométrique en Europe en semaine du 6 au 12 mai 2024 - via ECMWF

 

 

Le diagramme ci-dessous montre les différents scénarios de pression atmosphérique pour Paris jusqu'au 10 mai prochain. Il permet de mesurer l'ampleur des incertitudes quant à l'évolution du temps à une échéance de 10 jours. Si l'on note une petite hausse de la pression moyenne, les scénarios divergent très fortement avec des modélisations anticycloniques s'opposant à des modélisations dépressionnaires. La faute aux petites anomalies dépressionnaires (gouttes froides) qui pourraient encore traîner dans les parages de l'Europe de l'Ouest et dont la circulation est très difficile à anticiper pour les modèles.

Différents scénarios de pression à Paris du 24 avril au 10 mai 2024 - via meteociel.fr

 

Conclusion : Il n'est pour le moment pas possible de donner une date fiable pour le retour de conditions anticycloniques et ensoleillées en France. La seule certitude est que la météo va rester instable lors des 10 prochains jours. Au delà, la fiabilité apparaît très limitée et invite à la prudence. Il faudra donc encore prendre votre mal en patience si vous rêvez de longues journées ensoleillées...

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/a-quand-le-retour-du-beau-temps-sur-la-france
<![CDATA[Nouvelle année de gel printanier dommageable pour la végétation]]>

Bougies allumées dans les vignes de Chassagne-Montrachet (21) - photo Aymeric Magnabal-Tonot

 

Les gelées étaient fréquentes ces deux dernières nuits avec localement jusqu'à -5°C, endommageant les cultures dans plusieurs régions. Un scénario qui se répète ces dernières années...

 

De nombreuses gelées ces 22 et 23 avril

Déjà fréquemment négatives du sud-ouest au nord-est de la France à l'aube du lundi 22 avril 2024, les températures sont encore descendues d'un cran cette nuit du mardi 23 avril. Au petit matin, le thermomètre a plongé jusqu'à -5,3°C à Chaumont dans le département de la Haute-Marne, -4,6°C à Buhl-Lorraine en Moselle et -4,4°C à Livernon dans le Lot ! On a noté également -3,5°C à Guéret dans la Creuse, -3°C à Dauphin dans les Alpes-de-Haute-Provence, -2,4°C à Tanques dans l'Orne ou encore -1,9°C à Peyrolles-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône.

Gelées notables enregistrées ce mardi 23 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Les deux dernières nuits de gel ont fait des dégâts dans plusieurs régions. Les producteurs de fruits ont tenté par tous les moyens de limiter l'ampleur des dégâts liés au gel, allumant des bougies sur leurs parcelles ou utilisant l'aspersion (envoyer de l'eau sur les cultures pour former un cocon de glace protecteur autour des bourgeons). Ces méthodes ont un coût que ne peuvent assumer tous les producteurs. Ceux qui n'ont pas pu les employer constatent des dégâts parfois importants, comme le montre la photo ci-dessous dans les vignes de Rians dans le Var, où le thermomètre est descendu entre -1 et -2°C. Des pertes sont aussi signalées entre le Massif Central et le nord-est de la France.

Vignes brûlées par le gel à Rians (Var) ce mardi 23 avril 2024 - photo Château Pigoudet

 

 

Gel dommageable d'avril : une répétition problématique

C'est une statistique qui pose problème : avec le gel de ce mois d'avril 2024, ce sont désormais 5 des 7 derniers printemps qui ont connu des épisodes de gelées tardives et dommageables en France (à des degrés variables en fonction des années) ! Seuls 2018 et 2020 ont échappé à la règle. En 2019, des gelées dommageables étaient survenues les 13 et 14 avril. La situation avait été véritablement dramatique en 2017 avec des gelées très étendues entre le 19 et le 22 avril. On avait mesuré -4°C à Troyes (10) et Pontoise (95), -5°C à Reims (51) et -7°C à Charleville-Mézières (08), causant des pertes conséquentes pour les producteurs de fruits.

Braseros dans les vignes de Chablis (Yonne) le 6 avril 2021 - photo Titouan Rimbault

 

 

Après un répit au printemps 2020, nous sommes sur la quatrième année consécutive de gel printanier problématique. Assez limités en avril 2023, les dégâts avaient été plus importants en 2021 et en 2022 du fait d'une végétation très avancée. En 2021, de nombreux records de froid étaient tombés entre le 5 et le 8 avril. Il avait fait -8,0°C à Rueil (28), -7,8°C à Auberive (52), -7,4°C à Saint-Étienne et -6,9°C à Beauvais ! Nous avions perdu 50 à 60% des prunes et des cerises et 30% des vignes. Certaines parcelles étaient détruites à 100% ! Il y en avait eu pour 4 milliards d'euros de dégâts...

Records de froid du 5 au 8 avril 2021 et neige à Rouen le 7 avril 2021 - Chronique Météo Villes

 

 

Gelées : une menace présente jusqu'en mai

Le gel est encore fréquent au mois d'avril, sauf sur les régions bordant l'océan et la Méditerranée où les dernières gelées sont plutôt observées fin mars. Du sud-ouest au Nord, il peut généralement geler jusqu'à la fin du mois d'avril. Des valeurs négatives peuvent encore être observées en première quinzaine de mai du Massif Central au nord-est. En plaine, le risque devient très limité à la mi-mai. C'est la raison pour laquelle les Saints de Glace - les 11, 12 & 13 mai, sont souvent utilisés en guise de repère temporel. On estime qu'au delà de ces dates, les jardiniers peuvent mettre en terre les plantes qui craignent le gel, car le risque devient minime.

Date des dernières gelées en France - Météo Villes

 

 

Il est important de rappeler qu'il a toujours gelé en avril mais que les conséquences de ces gelées augmentent à cause du changement climatique. En effet, avec des hivers de plus en plus doux, la végétation se réveille de plus en plus tôt et devient donc de plus en plus vulnérable aux gelées printanières. Selon les projections climatiques, cela ne risque pas de s'arranger car la date de début de végétation devrait avancer plus vite que celle de la dernière gelée... Au siècle dernier, on parlait beaucoup moins des gelées d'avril car les bourgeons étaient encore fermés lorsqu'elles survenaient et il n'y avait donc que très peu de perte.

Projection de la date de début de végétation de la vigne (en vert) et celle de la dernière gelée (en bleu) jusqu'en 2100 - via DRIAS

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/nouvelle-annee-de-gel-printanier-dommageable-pour-la-vegetation
<![CDATA[Épisode de froid marqué en France, et ailleurs ?]]> Un temps très frais voire froid pour la période ces derniers jours

 

Après un début du mois d'avril particulièrement doux et même chaud sur la majorité de la France, un temps très frais à pris le relais sur notre pays ces derniers jours. Depuis la mi-avril, les températures sont en effet repassées sous les normales de la période et cette fraîcheur hors-saison pourrait d'ailleurs persister jusqu'à la fin du mois même si une remontée des températures est attendue d'ici la fin de semaine.

Animation des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 22 au 30 avril 2024 – Via TropicalTidBits

 

L'impression est donc loin d'être printanière pour cette dernière décade d'avril sur la France avec un ressenti plutôt digne d'un début mars. Toutefois, même si les températures, minimales ou maximales, sont particulièrement basses, celles-ci n'atteignent pas les records de la période, et ce malgré un ressenti parfois bien hivernal.

 

Cette impression vraiment froide vient en partie du fait que les températures sont globalement bien plus douces que les moyennes depuis le début de l'année sur la France. Si on excepte une période plus froide durant le mois de janvier, c'est en effet la douceur qui règne depuis le 1er janvier avec même les premières sensations de chaleur estivale entre la fin du mois de mars et le début du mois d'avril.

Évolution de l'indicateur thermique national depuis le 1er janvier 2024 sur la France – Via Infoclimat.fr

 

Ce temps très frais voire assez froid vient donc nous rappeler le fameux dicton « en avril, ne te découvre pas d'un fil ». Les épisodes de fraîcheur ne sont en effet pas exceptionnels en cette période de l'année, même si ceux-ci se produisent en général durant la première quinzaine.

Record de froid pour la dernière décade d'avril pour nos villes expertisées - Météo-Villes

 

Ce qui est plus exceptionnel, c'est notamment la durée de cette fraîcheur, qui devrait encore perdurer durant au moins une semaine on le rappelle, soit un total de près de 2 semaines de températures sous les normales de saison. Ce type d'épisode est devenu relativement rare depuis la fin de l'année 2021 où ce sont au contraire les températures anormalement élevées qui ont largement dominé sur notre pays.

Évolution de l'indicateur thermique national depuis le début de l'année 2021 – Via Infoclimat.fr

 

Cette période de fraîcheur durable semble donc apparaître comme une anomalie dans la tendance observée depuis maintenant plus de deux ans. Outre des températures dignes d'une fin d'hiver, c'est notamment la durée de cette fraîcheur qui est relativement exceptionnelle, notamment en se basant sur les températures moyennes observées ces 3 dernières années sur notre pays.

 

La France est-elle la seule région concernée ?

Les températures sont donc bien plus basses que la moyenne sur notre pays, mais ce cas est-il isolé comparé au reste du monde ?

La fraîcheur est actuellement assez marquée pour la période sur une large partie de l'Europe de l'Ouest et de l'Europe du Nord de façon similaire à la France avec des températures situées largement sous les normales sur ces régions. Celles-ci se retrouvent en effet, comme notre pays, influencées par un flux à dominante Nord/Nord-Est apportant de l'air particulièrement frais voire froid pour la période.

Anomalies de températures à 2m ce 22 avril 2024 à travers le monde – Via Climate Reanalyzer

 

Le constat est le même sur une large partie de l'Amérique du Nord, notamment entre l'Est et le Sud des États-Unis et plus particulièrement sur l'Est du Canada, qui observe les anomalies de températures les plus basses actuellement.

Toutefois, ces anomalies froides ne sont pas véritablement exceptionnelles sur ces régions et sont engendrées par la circulation atmosphérique, on peut d'ailleurs noter que celles-ci sont bordées d'anomalies bien plus douces voire chaudes, caractéristiques d'un courant d'altitude ondulant.

Situation atmosphérique entre l'Europe et l'Atlantique pour le milieu de semaine du 22 au 28 avril 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

A l'échelle du globe, ce sont au contraire les anomalies douces voire chaudes qui dominent, se montrant même particulièrement marquées près de l'Arctique, du Sud de la Russie, sur une large partie de l'Afrique ou encore entre l'Asie, l'Ouest des États-Unis et le Sud de l'Amérique.

Les températures moyennes mondiales sont d'ailleurs situées au-dessus des précédents records actuellement, ce qui est très régulièrement le cas depuis plus de 10 mois.

 


Évolution des températures moyennes mondiales depuis le 1er janvier
– Via ClimateReanalyzer

 

Ce temps très frais durable que nous connaissons en cette seconde quinzaine d'avril 2024 sur la France n'est donc pas représentatif du reste du monde où la tendance reste anormalement chaude depuis maintenant plusieurs mois.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/episode-de-froid-marque-en-france-et-ailleurs
<![CDATA[Le froid actuel est-il si exceptionnel ?]]> Nous sommes fin avril, et les températures peinent à dépasser les +10°C en plaine. Durant ces prochains jours, les températures pourraient atteindre des valeurs situées 8 à 10°C sous les normes.

Ce froid peut paraître difficilement supportable à la sortie de l'hiver... Un hiver encore une fois très doux qui n'aide pas à faire la différence entre les saisons qui passent. Il renforce cette sensation de "froid qui s'éternise".

 

 

Des coups de froid réguliers au printemps

 

 

Le printemps 2023 ne fut marqué que par un bref épisode de gel en avril. Il faut donc remonter à 2022 pour retrouver des valeurs très froides au printemps.

 

En 2022, l'indicateur thermique national avait atteint -1.5°C pour les températures minimales soit la nuit d'avril la plus froide depuis 1947 !

 

 

Indicateur thermique national du 4 avril 2022 - Météo-Villes

 

 

 

En 2021 le phénomène de coup de froid et de gelées tardives s'était déjà produit produisant l'une des plus grandes catastrophes agricoles de l'histoire du pays. Sur le vignoble, les pertes se sont élevées à entre 50 et 80%, et les pertes arboricoles se sont également montrées extrêmement importante, avec une inflation du prix des fruits français.

PhotoLive, la météo en photos, en temps réel.

Lutte contre les fortes gelées sur les pommiers en fleur le 8 avril 2021 - Infoclimat

 

 

 

PhotoLive, la météo en photos, en temps réel.

Chute de neige en plaine le matin du 7 avril 2021 dans l'Ain (231m d'altitude) - Infoclimat

 

 

En 2019, la France avait également subi d'importantes coulées d'air froid au printemps, avec des températures descendant jusqu'à -7°C sur les parcelles de vignes bourguignonnes. Des moyens colossaux ont été déployés cette année là pour lutter contre le gel, les parcelles se sont couvertes de bougies ou d'arroseurs entraînant une pollution importante aux fumées. Des cas d'utilisation d'hélicoptères pour brasser l'air plus doux situé en hauteur ont également été reportés.

 

 

Bougies de lutte contre le gel dans les vignobles de Bourgogne - 14 avril 2019 - Vincent Dancer

 

 

 

D'autres épisodes de gel tardif ont également été reportés en avril 2017, entre fin avril et début mai 2016.

 

 

Un phénomène qui existe depuis... Toujours !

 

 

Nous pouvons voir que, depuis 2016, soit 8 ans, le phénomène se serait déjà produit 6 fois comptant cette année. Une récurrence particulièrement importante qui interroge. Et pourtant, les coups de froid et la neige en avril ont toujours existé en France, souvent même jusqu'au mois de mai (les fameux "Saints de Glaces").

 

En regardant plus loin dans les archives, nous pouvons retrouver de nombreux cas de descentes froides, et souvent même beaucoup plus froides qu'actuellement.

 

En 1991, la neige a engendré de nombreux problèmes dans le pays le 20 avril avec une circulation rendue chaotique suite à des averses de neige abondantes concernant tout le quart Nord-Est. Le froid concernait tout le pays jusqu'aux régions Méditerranéennes et même... La Corse! La neige ayant recouvert Bastia.

 

 

Chutes de neige en Seine-et-Marne et à Bastia les 20 et 21 avril 1991 - Chronique Météo Villes

 

 

 

Températures minimales (gel tardif) des 21 et 22 avril 1991 - Météo France

 

 

 

En 1989, le mois d'avril fut marqué par une importante descente froide entrainant de nombreuses chutes de neige jusqu'en plaine. Les coupures de journaux de l'époque ne sont pas sans rappeler nos calamités actuelles: Ce coup de froid tardif suivait l'hiver 1988-1989... un hiver doux et sans neige!

 

 

 

Coupure de presse évoquant la neige dans le nord de la France le 4 avril 1989 - Chronique Météo Villes

 

 

 

Le cas d'avril 1976 présente également des parallèles intéressants. L'hiver fut excessivement doux et sec avec la présence d'un vaste anticyclone durant toute la saison froide limitant considérablement les chutes de neige jusqu'en haute montagne. 1976 est aussi connu pour sa sécheresse et ses vagues de chaleur qui ont traumatisé l'agriculture française.

Du 23 au 24 avril 1976, de fortes chutes de neige ont concerné tout le Nord et l'Est du pays. C'est plus particulièrement dans le Centre-Est qu'elles auront entrainé des dégâts importants avec une couche de neige lourde sur les arbres en feuilles.

 

 

 

Coupure de presse montrant la neige dans les Alpes et à Grenoble 1989 le 24 avril 1976 - Chronique Météo Villes

 

 

Pourquoi une telle médiatisation aujourd'hui ?

 

 

Comme nous venons de le voir, la neige, le gel et le froid d'une manière générale ont toujours été un sujet dans notre pays en avril. Le ressenti actuel vient probablement de deux facteurs principaux:

 

 

La saison végétative s'étend

 

Depuis 1950, une augmentation de la durée de la saison végétative de 10 à 15 jours a été observée ce constat s'établit sur des études phénologiques du renecofor en France. Il y a donc plus de chances pour que la végétation, en avance, rencontre des périodes de froid tardif en mars ou en avril. Sa sensibilité est d'autant plus forte que l'avancement phénologique des plantes est important.

Des dégâts importants entraînent des coûts importants et une couverture médiatique en réponse à l'évènement.

 

Un exemple célèbre de ce recul de la date de débourrement des arbres est celle du jour de floraison complète des cerisiers au japon, notée depuis l'an 812.

Date de floraison complète des cerisiers à Kyoto - Serge Zaka

 

 

 

La population française est majoritairement citadine

 

L'exode rural est un phénomène bien connu en démographie. Il a touché la France au 20ème siècle et s'est accéléré au cours des années 60. Aux chiffres de 2021, le taux de ruraux atteint 18.5% contre 81.5% de citadins.

La population est donc maintenant déconnectée de la nature depuis 1 à 2 générations... Ce qui est amplement suffisant pour oublier! Qui ne se préoccupe pas ce qui l'entoure (par là, au point d'en dépendre pour sa vie) ne peut que découvrir le phénomène dans le tard quand vient l'intérêt pour l'information.

 

 

Exode rural en France - Observatoire des Territoires

 

 

Ce froid n'est donc pas exceptionnel, et même plutôt modéré comparé à des épisodes du passé, même proche... Nous souffrons probablement un peu d'amnésie environnementale collective, ainsi que des conséquences de plus en plus visibles du changement climatique!

 

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/le-froid-actuel-est-il-si-exceptionnel
<![CDATA[Pourquoi les pluies records à Dubaï mercredi dernier?]]> Mercredi dernier, des pluies impressionnantes ont touché Dubaï entraînant dans inondations dans une ville au climat désertique... Retour sur ce phénomène.

 

Le Monde découvre avec stupeur qu'il pleut dans le désert

 

 

Ce 17 avril, Dubaï comme une partie de la Péninsule Arabique fut touchée par une série orageuse remarquable pour la saison. Les Emirats et plus particulièrement Dubaï ont fait la une de l'actualité avec une pluviométrie exceptionnelle de 160mm sur l'aéroport entrainant des inondations majeures dans une ville plate et sans système d'évacuation des eaux efficace.

 

 

Inondations sur fond de Burj Khalifa - Dubaï 17 avril 2024

 

 

Les orages ont été provoqués par la descente d'une goutte froide sur l'une des mers les plus chaudes du monde (le Golfe Persique est la zone maritime la plus chaude au monde avec la Mer Rouge). C'est la rencontre entre ces deux caractéristiques antagoniques qui a provoqué l'instabilité de la masse d'air et cet épisode orageux intense.

 

 

Localisation de l'orage de Dubaï et sa goutte froide associée - MeteoSat IR du 17 avril 2024

 

 

 

Un désert particulier

 

 

Un désert peut se former de plusieurs façons permettant de limiter considérablement les précipitations avec par exemple: le désert d'abri (chaîne de montagne contre les vents dominants - comme le désert de Gobi), le désert d'origine météorologique (renouvellement permanent de cellules anticycloniques - comme le Sahara) ou encore les déserts dus à la présence de courants océaniques froids à proximité (qui limitent l'évaporation et donc les pluies - comme le désert de Namibie).

 

Le Burj Khalifa absorbé par un rideau de pluie orageux le 14 mars 2014 - YouTube

 

Le désert Arabique présente plusieurs de ces caractéristique à savoir le désert d'origine météorologique en partie (présence de cellules anticycloniques tropicales). Mais il s'agit aussi et surtout d'un désert d'abri, coincé entre d'autres déserts sur d'immenses masses continentales.

Ces masses continentales contiennent de petites mers (Mer d'Arabie, Golfe Persique, Mer Rouge) qui, entre les masses continentales ne voient que très peu de courants circuler... Limitant les échanges de chaleur avec le reste du monde... Exactement comme la mer Méditerranée en été qui surchauffe comparativement à l'Atlantique à la même latitude par manque d'échanges. Il y a donc accumulation de chaleur humide avec la saison chaude... Un carburant parfait pour les orages.

 

Prévision d'une goutte froide pouvant entraîner une forte dégradation orageuse sur le Golfe Persique et les Emirats en octobre 2023 - Storm_ae

 

 

Des orages remarquables... pour la saison !

 

 

Ces orages ne sont pas commun de part la saison à laquelle ils se sont produits, mais pas par leur intensité. En effet, une saison orageuse existe sur le Golfe Persique. Elle se produit à peu près au même moment que dans les régions du Bassin Méditerranéen Oriental, à savoir en Novembre - Décembre. A cette saison, les eaux surchauffées libèrent une grande quantité de chaleur humide qui vont interagir avec des gouttes froides descendant du Nord. La présence de reliefs sur le péninsule d'Oman accentue encore le phénomène (comme lors d'un épisode cévenol ! ).

 

 

 

Densité des impacts de foudre en Novembre, le Golfe Persique apparaît en forte activité à la manière de la Méditerranée Orientale - Copernicus DOI 10.5194/essd-13-3219-2021

 

 

En avril, le phénomène est moins fréquent. La température de l'eau est moins chaude et l'anticyclone tropical commence à regonfler... Mais ces phénomènes sont encore possibles.

 

 

Des orages fréquents et violents aux Emirats

 

 

Les orages et les pluies diluviennes qui leur sont associées ne sont donc pas rares aux Emirats. Elles font même partie du climat local. Avec le développement accéléré de cette région du Monde, et les importantes richesses, des activités comme la chasse à l'orage deviennent possibles. Des chasseurs d'orages parcourent cette région et permettent de découvrir des phénomènes impressionnants d'inondations et de tapis de grêle dans le désert, plusieurs fois par mois au pic d'activité de la saison !

Il est même possible d'y observer des orages supercellulaires producteurs de tornades et de grêlons larges comme la paume de la main.

 

 

Orage supercellulaire arrivant à Dubaï et chute de foudre sur le Burj Khalifa en octobre 2023 - IG Storm_ae

 

 

Base en rotation rapide (orage supercellulaire) sur le désert émirati en janvier 2023 - Twitter

 

 

Inondations et chute de grosse grêle dans le désert d'Oman le 12 février 2024 - Storm_ae

 

 

 

Pourquoi les Émirats sont-ils un désert si les inondations et les orages y sont fréquents ?

 

 

Pour devenir un désert, la quantité de pluie tombé en un instant T ne compte pas réellement. S'il pleut l'équivalent d'un an de pluie en France sur une seule journée, il y aura un jour de violentes inondations, suivi de 364 jours d'aridité totale. Il s'agit d'une version extrême du climat méditerranéen qui est caractérisé par des périodes sèches entrecoupées de pluies violentes. Les origines (mer chaude libérant de la chaleur humide déstabilisée par des poches d'air froid en altitude...) sont les mêmes... La latitude est simplement plus basse.

Ceci entraîne une chaleur humide plus importante, donc des phénomènes orageux plus violents... Mais aussi plus rares et dispersés car l'air froid a plus de mal à pénétrer sous ces latitudes.

 

 

Passage de cellules orageuses violentes mais isolées le 05 Novembre 2023 - NCM UAE

 

Théorie complotistes et géo-ingénierie - Un fantasme médiatique sur lit de  ̶d̶é̶b̶i̶ ... crédulité

 

Des complotistes de la modification climatique par les chemtrails aux journaux sérieux comme La Tribune de Genève ou d'autres plus douteux comme Korii, cet épisode pluvieux "exceptionnel" déchaîne les passions sur internet... Et satisfait des ambitions aux conclusions fallacieuses.

 

Internet au lendemain d'un orage dans le désert des Emirats - 2024

 

Pour reprendre quelques uns de ces arguments, voici ce que nous pouvons en dire avec un peu de réflexion:

 

Complotisme: "Ils l'avouent, ils trafiquent les nuages pour contrôler la météo". >>> Les techniques d'ensemencement à l'iodure d'argent principalement sont étudiées... et publiques depuis 1946 un clic sur wikipédia. Oui, vous le disiez... Mais c'est connu de tous depuis avant votre naissance, certainement.

 

Journalistes à sensations, étude de l'efficacité de la méthode: "7 avions ont décollé pour ensemencer les nuages, il a plu: l'ensemencement a fonctionné". >>> Non. Un ensemencement de nuages consiste en la pulvérisation d'aérosols artificiels pour supporter la formation de gouttes de pluie.

...Sauf preuve du contraire, une tempête survolant un désert de sable soulève des quantités considérables d'aérosols... Rendant les quantités relâchées pour l'ensemencement des nuages ridicules et ses effets indifférenciés d'un bruit de fond statistique. On ne peut pas parler de victoire ni d'effet mesurable.

 

 

Cette valeur de 160mm est-elle vraiment significative?

 

Nous arrivons à présent au cœur de la raison de cette envolée médiatique et complotiste. Il est tombé 160mm dans le désert Emirati. Est-ce vraiment exceptionnel ?

Oui si l'on se place dans le référentiel d'un point unique. En climat désertique, même dans le Golfe Persique, les orages et les précipitations violentes sont rares sur un point précis. Il est indéniable que c'est la première fois qu'il tombe 160mm d'un coup sur le pluviomètre de l'aéroport de Dubaï

Non car c'est oublier le biais statistique suivant: La région est désertique, elle ne comporte donc qu'un réseau de stations météo extrêmement ténu et de nombreux orages passent entre les mailles. Il ne faut pas oublier également que les orages sont des phénomènes isolés, et leur cœur de précipitations intenses l'est encore plus. Ainsi, ces précipitations intenses peuvent passer juste à côté d'un pluviomètre positionné sur un réseau déjà faiblement pourvu.

 

Pour s'en rendre compte... Les dernières inondations à Dubaï remontent au 17 novembre 2023 soit à peine 5 mois avant ce 17 avril 2024. Le cœur de l'orage n'est tout simplement pas passé sur ce pluviomètre spécifique.

 

 

Prise d'écran de TikTok concernant les inondations du 17 novembre 2023 à Dubaï - TikTok

 

 

Vers une humidification du climat du Golfe Persique avec le Réchauffement Climatique

 

Les pluies devraient augmenter dans cette région avec le Réchauffement Climatique. En effet, les températures en hausse auront pour effet de forcer encore d'avantage le réchauffement de la mer et donc la libération de chaleur humide et par remontée des pluies de mousson de l'Océan Indien. Les pluies pourront donc être plus fréquentes et plus violentes comme nous pouvons le lires dans différentes études.

 

Projection de modification des précipitations mensuelles (+/- x mm/mois) - ResearchGate DOI:10.20944/preprints202309.0153.v1

 

La région peut même subir des cyclones tropicaux. Bien que le Golfe Persique soit assez protégé de ce phénomène (petite taille, montagnes...), Oman verrait probablement sa climatologie de cyclone tropicaux augmenter significativement avec le Réchauffement Climatique. La MJO (Oscillation de Madden-Julian) dans un contexte d'eaux plus chaudes serait plus à même de produire des cyclones, ou des cyclones plus violents.

 

Dégâts du Cyclone Shaheen à Oman en octobre 2021 - AFP

 

Le Cyclone Shaheen entre Oman et l'Iran, en mer d'Arabie à proximité du Golfe Persique - NOAA

 

Le cyclone Gonu dans le Golfe d'Oman en 2007 - NASA Images

 

 

Nous n'avons pas fini de voir la pluie tomber sur Dubaï et les Émirats !

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/pourquoi-les-pluies-records-a-dubai-mercredi-dernier
<![CDATA[Gelées, neige et persistance du froid dans les prochains jours]]> Une fraîcheur marquée avec le retour des gelées jusqu'en plaine

Après un début avril particulièrement doux et même parfois chaud pour la période, les températures ont chuté cette semaine sur la France, repassant même largement sous les moyennes de saison.

 

Un flux de Nord/Nord-Ouest très frais s'est en effet mis en place en bordure de l'anticyclone présent sur l'Atlantique, apportant des températures bien inférieures au normales au sol comme en altitude.

Situation du vendredi 19 avril 2024 sur l'Europe – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Le ressenti est donc bien plus frais que ce que nous avons pu connaître ces dernières semaine depuis maintenant plusieurs jours avec même le retour de gelées jusqu'en plaine, se montrant parfois marquées ce matin du 19 avril sur le Sud et l'Est de la France.

Températures minimales relevées ce 19 avril 2024 sur la France – Météo-Villes

 

Avec la persistance de ce flux à dominante Nord, les températures vont rester largement en-dessous des normales de saison sur la France dans les prochains jours avec des matinées parfois froides et des après-midi restant fraîches sur la majorité du pays.

Évolution des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 19 au 26 avril 2024 – Via TropicalTidBits

 

Le risque de gel nocturne, particulièrement problématique pour la végétation déjà très avancée pour la période, dépendra quant à lui de la couverture nuageuse nocturne. Si les nuits claires favoriseront les gelées jusqu'en plaine, les nuits plus nuageuses devraient quant à elles le limiter.

 

D'ici le milieu de semaine prochaine, c'est notamment entre le Centre et l'Est de la France que le risque de gelées jusqu'en plaine sera le plus marqué, de façon similaire à ce que nous avons pu connaître ce matin du 19 avril.

Évolution du risque de gel sur la France du 20 au 25 avril 2024 – Via Wofrance.fr

 

Ces basses températures devraient persister au moins jusqu'en fin de semaine prochaine, la situation n'évoluant que très peu en altitude.

Anomalies de températures à 2m sur l'Europe durant la semaine du 22 au 28 avril 2024 - ECMWF

 

Retour de la neige jusqu'à basse altitude

La baisse des températures s'est également accompagnée d'un retour de la neige en montagne ces derniers jours, tombant même jusqu'à basse voire très basse altitude en journée du 18 avril.

Neige dès 400m d'altitude au matin du 18 avril à Aiguebelette-le-Lac (Savoie) – Via Viewsurf

 

Plus en altitude, ces chutes de neige se sont montrées bien plus importantes ces derniers jours, notamment sur les massifs de l'Est et du Nord-Est où on a parfois pu relever plus de 10 voire 20cm d'or blanc alors que la douceur y régnait encore le week-end précédent.

20cm de neige aux Fourgs (25), 1150m d'altitude au matin du 18 avril 2024 – Via Twitter @Meteo_FC

 

Sous l'influence de petits creux dépressionnaires, le risque de neige va persister dans les prochains jours sur nos reliefs et ce dès la basse altitude. Les flocons pourront en effet tomber dès 700-800m sur les reliefs de l'Est durant le week-end, sensiblement plus haut par la suite.

 

Ainsi, les quantités de neige seront parfois notables une nouvelle fois dès la moyenne montagne d'ici la fin de semaine prochaine, apportant un ressenti de nouveau très hivernal en pleines vacances de printemps.

Quantité de neige attendues sur les reliefs français entre le 19 et le 26 avril 2024 – Via Skipass

 

Vers la persistance de la fraîcheur jusqu'au début du mois de mai ?

D'après les dernières modélisations, il semblerait d'ailleurs que ce temps frais voire très frais persiste au moins jusqu'à la fin du mois d'avril voire jusqu'au début du mois de mai. Le modèle européen ECMWF n'envisage en effet aucune anomalie douce pour la première semaine de mai sur la France et une partie de l'Ouest de l'Europe, induisant donc des températures restant fraîches pour la période de façon durable, contrairement à ce que nous avons pu connaître depuis le début de l'année.

Anomalies de températures à 2m sur l'Europe pour la semaine du 29 avril au 5 mai – ECMWF

 

Un radoucissement pourrait ensuite s'opérer autour de la fin de la première décade du mois de mai, bien que les températures ne s'avéreraient pas particulièrement douces pour autant, notamment sur l'Est du pays. Une tendance qu'il conviendra de confirmer d'ici la fin du mois d'avril.

 

Anomalies de températures à 2m sur l'Europe pour la semaine du 6 au 12 mai – ECMWF

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/gelees-neige-et-persistance-du-froid-dans-les-prochains-jours
<![CDATA[Retour sur les épisodes de neige tardive au mois d’avril]]>

Ce 18 avril 2024, des flocons de neige ont été observés jusque dans certaines régions de plaine. Météo Villes vous propose un retour sur les épisodes neigeux marquants survenus au mois d'avril.

 

Des flocons en plaine ce 18 avril

En présence d’une masse d’air très froid en altitude, les averses qui ont circulé ce jeudi 18 avril 2024 se sont accompagnées de neige jusqu’aux altitudes les plus basses dans certaines régions. Ce fut notamment le cas au nord des Alpes en début de journée. Les images ci-dessous ont été tournées en début de matinée à Aiguebelette-le-Lac en Savoie, à seulement 400 mètres d’altitude ! Un saupoudrage temporaire a été observé dans ce secteur avec une température ayant chuté entre 0 et +1°C.

Neige à Aiguebelette-le-Lac (73) à 400m ce jeudi 18 avril 2024 - webcam skaping

 

 

Les régions du Massif Central ont également été concernées. Dans les départements de la Creuse, de l'Allier, du Puy-de-Dôme ou encore de la Loire, des averses neigeuses ont été observées dès 300 à 400 mètres d'altitude en cours de matinée de jeudi. Les images ci-dessous ont été tournées à Vertaizon dans le Puy-de-Dôme à seulement 350 mètres d'altitude. Notons que pluie et neige mêlées ont été observées jusque dans le centre-ville de Clermont-Ferrand.

Neige à Vertaizon (63) à 350m ce jeudi 18 avril 2024 - webcam skaping

 

 

Neige en avril : quelques épisodes notables

 

Début avril 2022

Les 1er et 2 avril 2022 : La seule offensive de la neige en plaine de la saison froide (désormais terminée !). Le 1er avril 2022, la neige s'invite de la Belgique aux Hauts-de-France, Ile de France, Centre, Massif-central. Des gelées presque généralisées et destructrices se produisent les jours qui suivent.

La neige à Paris, le 1er avril 2022 (pour la première fois de la saison froide).

 

 

Avril 2021

Le début du mois d'avril 2021 est surtout réputé pour ses gelées dévastatrices. Les températures étaient alors descendues à des niveaux records, plongeant jusqu'à -7,4°C à Saint-Étienne, -6,9°C à Beauvais, -5,4°C à Orléans ou encore -4,2°C à Avignon. Toutefois, la neige s'était aussi invitée en plaine dans le nord, le centre et l'est de la France. Dans la nuit du 6 au 7 avril 2021, certains secteurs des Hauts-de-France, d'Île-de-France, du Grand-Est, du Centre, de la Bourgogne-Franche-Comté ainsi que du nord et de l'est de Rhône-Alpes ont été blanchis. Sur la photo ci-dessous, Rouen se réveillait sous 2 à 3 cm de neige par une température de -3,8°C !

Réveil sous la neige à Rouen le 7 avril 2021 par une température de -3,8°C ! - photo Stéphanie Boutin

 

 

Avril 2013

En 2013, la France avait vécu un premier semestre épouvantable. De janvier à mai, un temps très humide et marqué par des températures basses pour la saison avait largement dominé. Si l'on se souvient de la tempête de neige des 11 et 12 mars 2013 dans le nord-ouest de la France, un épisode neigeux avait touché les mêmes régions quatre semaines plus tard. Le 5 avril 2013, une partie de la Normandie se retrouve alors sous la neige et on mesure jusqu'à 5 cm au sol dans l'Eure !

Plusieurs centimètres de neige à Canappeville (Eure) le 5 avril 2013 - photo Fabien Brumard

 

 

Avril 2008

Entre la fin mars et le début avril 2008, la France avait subi plusieurs coulées d'air polaire. L'une d'elle s'était accompagnée d'un minimum dépressionnaire qui s'était creusé sur l'extrême nord de la France durant la nuit du 6 au 7 avril 2008. Une perturbation était alors restée bloquée tout au long de la nuit sur le Boulonnais (Pas-de-Calais). Débutée au soir du 6, la neige n'avait cessé qu'au matin du 7. Il était alors tombé 30 à 40 centimètres de neige dans la région de Boulogne-sur-Mer, qui s'était retrouvée paralysée avec 28.000 foyers privés d'électricité !

Plus de 30 cm de neige à La Capelle-lès-Boulogne dans le Pas-de-Calais le 7 avril 2008 - photo Infoclimat

 

 

Avril 1991

Si les exemples ci-dessus sont issus des premières décades d'avril, l'année 1991 avait été marquée par une offensive hivernale particulièrement tardive. Après une chaleur précoce, une coulée d'air polaire atteint le pays au début de la dernière décade du mois. Ce froid est associé à de l'instabilité. Le 20 avril 1991, le nord-est de la France subit de fréquentes averses de neige et la circulation est fortement perturbée en Seine-et-Marne. Des giboulées neigeuses se déclenchent jusqu'en Corse comme à Bastia où le grésil et la neige roulée tapissent les sols le 21 avril 1991 !

Chutes de neige en Seine-et-Marne et à Bastia les 20 et 21 avril 1991 - Chronique Météo Villes

 

 

Avril 1989

Tandis que l'on parlait de chaleur précoce dès la fin du mois de mars 1989, la France avait subi une coulée d'air polaire dès le début du mois d'avril. Le 4 avril 1989, il se met à neiger sur toutes les régions du nord de l'hexagone. Les flocons tombent de la Bretagne à la frontière belge et tiennent parfois au sol. 4 centimètres de neige sont mesurés en région parisienne. Ironie du sort, il s'agissait souvent des premières neiges de la saison car l'hiver 1988-1989 fut globalement très doux et marqué par une quasi-absence de neige en plaine !

Coupure de presse évoquant la neige dans le nord de la France le 4 avril 1989 - Chronique Météo Villes

 

 

4 avril 1983

Les températures sont très basses pour la saison et de la neige réapparaît en Bretagne, Normandie, sur les Pays de la Loire, le Centre, l’Ile de France et la Picardie - toutes ces régions sont recouvertes d’un tapis blanc de 2 à 5 cm.

 

 

23 au 26 avril 1981

C’est le retour de l’hiver notamment sur les Iles britanniques où il neige abondamment. De la neige est également signalée dans le Nord-ouest de la France, et végétation qui a pris de l’avance avec les chaleurs de la mi-avril, souffre terriblement. Le 25 avril 1981, Privas (à 400m d’altitude, dans l’Ardèche) se retrouve sous 22cm de neige.

 

 

Avril 1976

Après un hiver 1975-1976 très peu neigeux, un épisode hivernal particulièrement tardif s'était produit lors de la dernière décade du mois d'avril ! Les 23 et 24 avril 1976, il neige jusqu'en plaine sur le nord et l'est de la France. Cette neige - lourde et collante - tient parfois au sol. C'est notamment le cas dans les régions de Lyon et Grenoble où le poids de la neige provoque de gros dégâts comme le montrent les images d'archive ci-dessous. Cet épisode neigeux reste l'un des plus marquants en plaine aussi tard dans la saison.

Coupure de presse montrant la neige dans les Alpes et à Grenoble 1989 le 24 avril 1976 - Chronique Météo Villes

 

 

Avril 1975

Un an plus tôt, un épisode neigeux tardif avait également marqué le mois d'avril 1975. Durant la première décade du mois, les températures sont hivernales et de fréquentes averses de neige surviennent jusqu'en plaine. Elles sont véritablement remarquables le 10 avril 1975, notamment à Grenoble où il tombe 18 cm ! On mesure aussi 12 centimètres de neige à Lille, 2 cm à La Rochelle en bordure de l'Atlantique et les flocons atteignent même Nice où il s’agit de l’une des chutes de neige les plus tardives !

Descente d'air froid et Lille sous 12 cm de neige le 10 avril 1975 - Chronique Météo Villes

 

 

Avril 1973

L'hiver 1972-1973 avait été marqué par son absence de neige en plaine. Finalement, l'hiver s'était décidé à débarquer au mois d'avril ! Les 9 et 10 avril 1973, la neige recouvre les villes de Lyon, Grenoble et Mâcon où la température ne dépasse pas 1°C l’après-midi ! Dans le quart sud-est, les quantités sont parfois exceptionnelles : on mesure 23 cm de neige à Privas (à 400 m d’altitude en Ardèche). Saint-Étienne est particulièrement touchée avec une couche de 20 à 25 centimètres !

Neige abondante à Saint-Étienne le 10 avril 1973 - Chronique Météo Villes

 

 

Cette liste est non-exhaustive. Dans le passé, de nombreux épisodes neigeux tardifs ont été observés au cours du mois d'avril. Ils tendent à devenir de plus en plus rares à l'ère du réchauffement, bien que plusieurs aient été observés ces dernières années. N'hésitez pas à vous plonger dans notre chronique pour (re)découvrir les événements météo marquants du passé >>> 

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/retour-sur-les-episodes-de-neige-tardive-au-mois-d-avril
<![CDATA[Tendances météo pour l'été 2024 : à quoi s'attendre en juin, juillet et août ?]]>

Alors que nous vivons actuellement une période de temps frais, certains rêvent déjà à l'été prochain. Quelles sont les premières projections pour la saison estivale 2024 ? Météo Villes fait le point.

 

Températures : un été plus chaud que la normale ?

Les modélisations pour l'été 2024 vont toute dans le sens d'un nouvel été plus chaud que la normale en France. Le scénario du modèle européen ci-dessous montre des valeurs globalement supérieures aux normales sur l'ensemble du trio juin-juillet-août. L'anomalie serait proche de +1°C dans le nord du territoire mais dépasserait cette valeur dans le sud, qui connaîtrait les conditions les plus chaudes. Cette projection envisage notamment un duo juillet-août assez nettement supérieur à la normale dans le sud-est et notamment en Méditerranée.

Anomalies thermiques modélisées durant l'été 2024 selon le modèle européen - via ECMWF

 

 

Le modèle américain tend à suivre les projections de son homologue européen. Il envisage également des températures supérieures à la normale lors des trois mois de l'été 2024. Toutefois, c'est au cours du mois de juin 2024 qu'il projette la plus forte anomalie chaude avec des valeurs souvent 1 à 2°C au dessus des normales. Les valeurs seraient plutôt 1°C au dessus de la normale en juillet et en août avec une chaleur un peu moins excessive. Quoiqu'il en soit, le bilan de l'été serait chaud si ces projections s'avèrent exactes.

Anomalies thermiques modélisées durant l'été 2024 selon le modèle américain - via NOAA

 

 

Précipitations : un été assez classique ?

Alors que nous avons connu de nombreuses séquences pluvieuses depuis l'automne 2023, faut-il s'attendre à un été humide ? Le modèle européen envisage un mois de juin 2024 assez classique avec une alternance de périodes sèches et de séquences orageuses, résultant d'une pluviométrie proche de la normale. En revanche, il envisage des conditions plus sèches durant les mois de juillet et août 2024, notamment dans le sud et l'est de la France. Si ces projections se vérifiaient, cet été 2024 pourrait donc enrayer la séquence humide qui se prolonge depuis l'automne dernier.

Anomalies pluviométriques modélisées durant l'été 2024 selon le modèle européen - via ECMWF

 

 

Le modèle américain est quelque peu différent de son homologue européen. Il envisage un mois de juin 2024 orageux et donc arrosé dans la partie sud de la France, tandis qu'un temps plus sec concernerait le nord-est. Le mois de juillet 2024 serait ensuite plus sec, en dehors d'orages vers les reliefs du sud. Puis, la tendance orageuse pourrait se réaffirmer en août 2024, notamment dans les régions du sud. Si cette modélisation venait à se vérifier, la pluviométrie de l'été 2024 pourrait être assez proche des normales, voire excédentaire dans le sud où le modèle envisage de fréquentes séquences orageuses.

Anomalies pluviométriques modélisées durant l'été 2024 selon le modèle américain - via NOAA

 

En résumé : Les dernières projections pour l'été 2024 misent sur une saison plus chaude que la normale en France. En revanche, les incertitudes sont plus importantes pour la pluviométrie avec des scénarios allant d'un été plutôt sec à un été orageux. Gardons à l'esprit que ces tendances sont lissées et ne donnent que les grandes lignes. Elles ne peuvent pas déceler les épisodes de courte durée, tels une semaine très fraîche et arrosée.

 

 

Faut-il craindre la canicule cet été ?

Si l'on se penche sur la période 2013-2023 en France, on constate que la chaleur a largement dominé les débats. En 2023, juin fut excessivement chaud avant un duo juillet-août un peu moins excessif. L'été 2022 fut bouillant dans son intégralité avec de multiples canicules et des anomalies mensuelles ayant excédé les +2°C durant les trois mois estivaux ! Les étés 2018 et 2019 avaient été également très chauds durant les trois mois. L'été 2021 fut la dernière exception. Après un mois de juin très chaud, le duo juillet-août avait été légèrement plus frais que la normale. Depuis 2015, seul cet été 2021 n'a connu aucun épisode caniculaire en France...

Anomalies thermiques mensuelles lors des été de 2013 à 2023 - Météo Villes

 

 

Entre 1947 et 2023, on a recensé 47 vagues de chaleur en France, dont la moitié (23) rien qu'entre 2010 et 2023 ! Il y a eu 4 fois plus de vagues de chaleur ces 38 dernières années que les 38 précédentes et le nombre de jours de vagues de chaleur a été multiplié par 9 ! Depuis 2009, seuls deux étés n'ont connu aucune vague de chaleur : l'été 2014 et l'été 2021. De plus, la moitié de ces étés ont connu au moins deux vagues de chaleur distinctes. Les étés 2017 et 2022 ont même été le théâtre de 4 vagues de chaleur différentes ! De nos jours, vivre un été sans vague de chaleur devient de moins en moins probable...

Nombre de vagues de chaleur par an en France de 1947 à 2023 - Météo Villes

 

En résumé : Avec des tendances saisonnières plus chaudes que la normale, le risque de canicule est évidemment présent pour cet été 2024, bien qu'il ne soit nullement possible de faire des affirmations à ce sujet. Dans un climat qui se réchauffe, ce risque est statistiquement de plus en plus important et les chiffres ci-dessus le prouvent. Le fait que seul l'été 2021 ait été dépourvu de canicule depuis 2015 nous montre qu'il devient difficile d'échapper à une canicule à un moment ou un autre de l'été...

 

 

Un été 2024 sans sécheresse ?

La sécheresse avait rythmé l'année 2023 avec un manque d'eau durable dans de nombreuses régions françaises jusqu'à la mi-octobre. Depuis, la donne a bien changé. Au cours des 6 derniers mois, le temps a été très pluvieux sur une grande partie de la France, permettant une excellente saison de recharge des nappes phréatiques. Au 1er avril 2024, 58% des nappes du pays se situaient au dessus de la norme, 15% dans les normales et 27% en dessous. C'est un bilan radicalement plus favorable qu'à la même époque en 2023, où une grande partie des nappes étaient sous la norme. Seules les nappes du Roussillon, de l'Aude et de l'ouest de l'Hérault affichent encore des niveaux bas, à cause de pluies nettement plus discrètes que dans le reste du pays.

Niveau des nappes phréatiques par rapport à la normale au 1er avril en 2023 et en 2024 - via BRGM

 

En résumé : On devrait beaucoup moins parler de sécheresse au cours de la saison estivale 2024, sauf entre le Roussillon, l'Aude et une partie de l'Hérault, grâce à une excellente saison de recharge depuis l'automne dernier. Cependant, cela n'exclut pas une possible sécheresse superficielle des sols (en surface) en cas de séquences sèches et chaudes au cours de l'été à venir. Les sols en surface peuvent s'assécher bien plus vite qu'en profondeur.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/tendances-meteo-pour-l-ete-2024-a-quoi-s-attendre-en-juin-juillet-et-aout
<![CDATA[Retour de la fraîcheur en France : jusqu'à quand ?]]>

Après une première quinzaine d'avril marquée par une chaleur précoce et parfois record, les températures ont chuté sur la France et repassent sous les normales. Cette fraîcheur semble partie pour durer.

 

Fraîcheur sensible cette semaine

Exit la chaleur précoce ! La France a renoué avec des températures sensiblement plus fraîches, sous l'effet d'un flux de nord-ouest. Il advecte un air venu du nord de l'Atlantique et fait plafonner le thermomètre plusieurs degrés sous les normales saisonnières. Cette semaine du 15 au 21 avril 2024 affichera un déficit thermique de 1 à 3°C dans le sud et l'ouest de la France et de 3 à 4°C dans le quart nord-est, où la fraîcheur sera la plus marquée. Cet épisode frais intervient après une première quinzaine d'avril remarquablement chaude (+3,5°C en France).

Écart à la normale des températures du lundi 15 au dimanche 21 avril 2024 - via ECMWF

 

 

Les températures diurnes ont chuté sur l'ensemble de la France au cours des dernières heures mais le pic de fraîcheur sera atteint durant les après-midi du mercredi 17 et du jeudi 18 avril 2024 dans le nord et l'est du territoire où les températures maximales vont plafonner entre 9 et 12°C. Dans l'ouest et le sud, nous aurons plutôt 13 à 16°C, parfois un peu plus en Méditerranée. Le thermomètre remontera quelque peu vendredi 19 avril, sauf au nord-est où il ne fera pas plus de 9 à 12°C. Une légère remontée devrait intervenir durant le week-end, mais nous ne retrouverons pas les normales pour autant avec une fraîcheur restant sensible sur le nord et l'ouest (moins dans le sud et l'ouest).

Températures maximales prévues du mardi 16 au dimanche 21 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Le pic de fraîcheur sera sans doute atteindre jeudi 18 avril 2024 dans l'est de la France. Dans le nord-est du territoire, la masse d'air d'altitude promet d'être très froide avec des valeurs s'abaissant vers -35°C à 500 hPa (soit vers 5500 mètres). De tels niveaux garantissent de l'instabilité avec le déclenchement d'averses prenant la forme de giboulées. Par isothermie, la neige devrait s'inviter dès 300 à 500 mètres jeudi matin sur le nord-est de la France, entre Vosges, Jura et Morvan. Il n'est pas impossible qu'une neige fondante soit observée jusqu'en plaine sous les averses les plus actives.

Températures à 500 hPa (vers 5500 mètres) ce jeudi 18 avril 2024 - via meteociel.fr

 

 

Concernant le risque de gel, il sera limité par le ciel souvent nébuleux. C'est la matinée du vendredi 19 avril 2024 qui s'annonce la plus froide, à la faveur d'éclaircies nocturnes plus larges. On attend de fréquentes gelées de l'Occitanie à la Bourgogne-Franche-Comté et aux Vosges avec des valeurs minimales souvent comprises entre -3 et +1°C (les plus basses sur les hauteurs et dans certains fonds de vallées). D'autres petites gelées pourront être observées dans le centre et l'est de la France durant le week-end et en début de semaine prochaine (à préciser d'ici là).

Températures minimales prévues le vendredi 19 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Semaine prochaine : la fraîcheur continue ?

Selon les tendances à long terme, la configuration générale devrait assez peu évoluer au cours de la semaine prochaine. En effet, la plupart des scénarios maintiennent une zone de basses pressions sur l'Europe Centrale et la Mer Baltique tandis que l'anticyclone resterait positionné sur l'Atlantique en s'étendant vers l'Islande. Dans cette configuration, un flux de nord à nord-est dominerait sur la France, continuant d'amener de l'air frais sur notre territoire. De l'instabilité sera parfois présente, surtout à l'est au plus près des basses pressions (plus sec vers l'océan).

Situation dominante en semaine du lundi 22 au dimanche 28 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Avec ce flux de nord à nord-est, l'anomalie fraîche devrait donc se prolonger au cours de la semaine prochaine. Les projections envisagent des températures en moyenne 1 à 3°C sous les normales saisonnières durant la semaine du lundi 22 au dimanche 28 avril 2024. Encore une fois, c'est en allant vers l'est que la fraîcheur serait la plus marquée. En Méditerranée, mistral et tramontane pourraient souffler de façon récurrente.

Écart à la normale des températures du lundi 22 au dimanche 28 avril 2024 - via ECMWF

 

 

Du mieux début mai ?...

Selon les projections à long terme, la véritable remontée des températures ne se ferait qu'au début du mois de mai 2024 avec une anomalie fraîche se résorbant dès les premières journées du mois. La première décade de mai serait proche des normales, c'est à dire avec un temps plus doux sur la France. Des anomalies chaudes sont ensuite modélisées à partir de la mi-mai mais l'échéance lointaine invite à la prudence. Quoiqu'il en soit, il semblerait que nous allons vivre une deuxième quinzaine d'avril radicalement plus fraîche que la première...

Écart à la normale des températures du 29 avril au 5 mai et du 6 au 12 mai 2024 - via ECMWF

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/retour-de-la-fraicheur-en-france-jusqu-a-quand
<![CDATA[Retour de la Niña dans les prochains mois : quelles conséquences ?]]> Le climat de la planète est influencé par les flux atmosphériques mais également par les océans et leur température. Ces phénomènes couplés océan/atmosphère régulent en effet le climat de façon cyclique, c'est ce que l'on appelle les cycles « ENSO », qui dépendent principalement de la température des eaux de surface de l'océan Pacifique, notamment sa partie Est.

 

En temps normal, les eaux situées au large du Pérou sont plus froides que celles situées à l'Ouest, à cause des alizés soufflant de l'Est vers l'Ouest et ramenant les eaux plus chaudes dans cette direction. De façon cyclique, la situation s'inverse et les températures de ces eaux deviennent plus élevées qu'à l'accoutumée, comme cela a pu être observé depuis l'année dernière, avec des conséquences importantes sur le climat des régions bordant le Pacifique mais également au niveau mondial, c'est ce qu'on appelle le phénomène climatique El Niño.

Conséquences planétaires du phénomène El Niño – Via France Bleu

 

Ces derniers mois, c'est donc le phénomène El Niño qui a influencé le climat mondial avec notamment comme conséquence des températures records sur la quasi totalité du globe mais également au niveau des océans.

 

Vers la fin d'El Niño dans les prochains mois ?

Si des prémices de sa mise en place ont pu être observés dès le début de l'année 2023, El Niño a véritablement été officialisé au début du mois de juillet par l'organisation météorologique mondiale (WMO). Celui-ci s'est ensuite rapidement renforcé, atteignant une intensité modérée dès le mois de septembre puis un pic entre la fin d'année 2023 et le début d'année 2024.

Anomalies de températures des eaux de surface du Pacifique en juillet 2023 – NOAA

 

Celui-ci a eu des conséquences parfois notables sur le climat mondial, notamment, comme évoqué précédemment, au niveau des températures mais également au niveau des conditions météorologiques sur certaines régions. La Californie a par exemple connu une succession d'épisodes pluvieux extrêmes durant de longs mois, entraînant des inondations parfois catastrophiques, une conséquence reconnue de la mise en place du phénomène planétaire El Niño.

Conséquences d'importantes inondations en Californie en janvier 2024 – Via Twitter @DisasterTrackHQ

 

En général, ce phénomène climatique est temporaire, ne durant que quelques mois, jusqu'à 1 voire 2 ans pour les plus longs. Actuellement, le phénomène El Niño que nous avons connu ces derniers mois est en atténuation rapide après avoir atteint son pic entre la fin d'année 2023 et le début d'année 2024.

Les données indiquent en effet un refroidissement progressif des eaux de surface de l'Est du Pacifique, ce qui veut dire que nous allons retrouver des conditions plus neutres après un épisode El Niño relativement rapide, mais marqué.

Évolution de la température des eaux du Pacifique entre février et avril 2024 – NOAA

 

Les épisodes El Niño sont généralement suivis d'épisodes La Niña de façon cyclique, en moyenne tous les 3 à 7 ans. Cependant, on a observé ces dernières décennies que les périodes de transitions (conditions neutres) entre ces deux phénomènes étaient de plus en plus rapides et intenses, une conséquence possible du réchauffement climatique qui reste encore à être approfondie.

 

Vers le retour rapide de la Niña ?

Cette année ne devrait pas déroger à la règle. Les conditions « normales » attendues durant le printemps pourraient rapidement laisser place au retour de La Niña d'après les dernières prévisions des organismes spécialisés.

Evolution de la probabilité de mise en place de la Niña dans les prochains mois – NOAA

 

D'après la NOAA, La Niña pourrait donc rapidement se mettre en place dans les prochains mois, l'organisme envisageant une probabilité de 80% que ce phénomène climatique se développe dès cet été. Les eaux de l'Est du Pacifique se refroidissent en effet rapidement, ce qui diminue les chances qu'une période neutre durable se mette en place.

 

D'après certains scénarios, l'anomalie de température pourrait atteindre -1 à -1,5°C sur les eaux de surface du Pacifique d'ici l'automne, ce qui équivaudrait à la mise en place d'un épisode de La Niña modéré.

 

Quelles conséquences sur le climat mondial ?

Lors d'un épisode "La Niña", les courants marins sont modifiés et la donne climatique est bouleversée en plusieurs lieux du Globe. Par exemple, il est possible d'observer :

  • Un temps plus chaud et sec que la normale dans le Sud des États-Unis.
  • Des températures plus froides sur le Nord-Ouest du continent nord-Américain (Alaska, une partie du Canada) ainsi que sur une partie du Brésil.
  • Une zone fraîche et sèche en Afrique centrale et orientale ainsi que sur les îles intertropicales du Pacifique.
  • Des précipitations fréquentes dans la partie sud de l'Afrique, en Amérique Centrale, en Asie du Sud, ou encore le Nord et l'Ouest de l'Australie.

Conséquences de La Niña à travers le monde – Via Ocean Wiki

 

Ce type d'épisode a également pour conséquence d'engendrer une légère baisse des températures moyennes mondiales, tant au niveau de l'atmosphère que des océans, une bonne nouvelle après de nombreux mois records à ce niveau. Toutefois, La Niña est un phénomène climatique moins marqué qu'El Niño, ce qui pourrait dire que le rafraîchissement attendu pourrait rester relativement limité.

L'une des conséquences les plus notables est néanmoins observée sur l'activité cyclonique dans le bassin Atlantique Nord, qui est en général bien plus active durant les périodes de La Niña en raison de conditions atmosphériques plus favorables à leur formation et leur renforcement.

Impacts de La Niña sur l'activité cyclonique en Atlantique Nord – NOAA

 

Or, d'après les prévisions, ce phénomène climatique devrait nettement se renforcer au moment de la haute saison des cyclones sur ce bassin, ce qui pourrait apporter bien plus de phénomène tropicaux que la normale, notamment si l'on considère les températures océaniques anormalement élevées sur cette région du monde ces derniers mois, qui offrent un carburant supplémentaire au renforcement des ouragans.

C'est en tout cas ce qu'envisagent les prévisions des organismes spécialisés avec une saison 2024 envisagée bien plus active que la moyenne sur ce bassin.



Prévisions de l'activité cyclonique 2024 sur le bassin Atlantique – Colorado State University

 

En Europe, les conséquences d'un phénomène La Niña sont beaucoup plus délicates voire impossibles à déterminer du côté de l'Europe. En effet, aucune modification globale du temps n'a réellement été constatée jusqu'alors sur le vieux continent depuis le début de l'analyse du phénomène au milieu du XXe siècle.

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/retour-de-la-nina-dans-les-prochains-mois-quelles-consequences
<![CDATA[L'été avant l'heure : une chaleur estivale record en ce week-end du 13-14 avril 2024]]>
Plage bondée à Hossegor (Landes) sous une chaleur typiquement estivale ce 13 avril 2024 - Webcam Viewsurf

 

Le thermomètre joue au yoyo en cette première partie du mois d'avril. Après un week-end dernier déjà historique (jusqu'à 33.9°C à Navarrenx, record national de chaleur en France en avril) et des températures plus basses cette semaine, c'est une nouvelle bouffée de chaleur qui a concerné notre pays ce week-end.

 

Et les deux journées des 13 et 14 avril ont à nouveau d'atteindre des sommets : il n'avait jamais fait aussi chaud en France depuis le début des relevés météorologiques avant un 15 avril ! En effet, avec un indicateur thermique national de 17.88°C ce samedi 13 avril, ceci bat la journée du ... 6 avril dernier et ses 17.58°C. Avec une telle température, nous nous situons +6.7°C au-dessus des moyennes de saison (par rapport à la période 1991-2020), soit des températures plutôt conformes à une première décade de juin. Le dimanche 14 avril, cet indicateur bien qu'un peu en deçà de la veille, a atteint 16.99°C (anomalie de +5.8°C).


Températures maximales observées - après-midi du samedi 13 et du dimanche 14 avril 2024 - Météo-Villes

 

Contrairement au week-end dernier, ce coup de chaleur très hâtif a été nettement plus étendu : 69% des stations métropolitaines ont atteint le seuil de chaleur (25°C) en ce 13 avril puis 52% le 14 avril, contre 26% lors du pic du 6 avril. 6% ont même réussi à dépasser la barre fatidique des 30°C ce samedi (seuil de la forte chaleur), un fait rare aussi tôt dans l'année !

 

Un après-midi invraisemblable : la moyenne de l'indicateur thermique pour les températures maximales a atteint 26.4°C ce samedi, soit 10.1°C supérieur aux normes (pour un 13 avril, la température moyenne l'après-midi n'est "que" de 16.3°C). Ceci correspond aux valeurs habituellement attendues l'après-midi ... d'une mi-juillet ! Nous venons donc de vivre un après-midi à ne rien envier au plein été.


Part du territoire français concernée par la chaleur (25°C) ou la forte chaleur (30°C) jusqu'au 14 avril 2024 - Météo-Villes

 

Lors de cet après-midi du 13 avril, une centaine de stations ont dépassé les 30°C (6% du réseau). Localement entre les Landes ou encore dans l'Aude, le thermomètre est parvenu à atteindre les 32°C : jusqu'à 32.4°C à Sabres (Landes) et 32.1°C à Arques (Aude), à moins de 2°C du record national atteint seulement il y a une semaine.


Températures maximales observées les 13 et 14 avril en France (réseau principal et secondaire) - Météo-Villes

 

Une chaleur toute aussi remarquable du côté des stations dites "principales", où les 30°C ont également été dépassés en cette fin de semaine entre la Provence, les Corbières, les Landes ou encore dans la cuvette Grenobloise : notons par exemple jusqu'à 31.3°C à Carcassonne, 30.7°C à Dax, 30.5°C au Luc, 30.4°C à Mont-de-Marsan,  30.2°C à Grenoble-Versoud, 30.1°C à Albi ou encore 30.0°C à Orange... Bordeaux ou Agen sont passés tout près de ce seuil avec 29.9°C.


Températures maximales observées du 12 au 14 avril en France - réseau des stations principales - Météo-Villes

 

Ces deux journées resteront donc dans les annales climatologiques puisque plus d'une trentaine de départements ont vu une ou plusieurs de leurs stations battre leur record pour un mois d'avril. Des records nombreux en val de Durance, dans les Corbières, le midi-Toulousain, mais surtout une très grande partie du Massif-Central et des Alpes où ces records ont été dépassés en nombre ces 13 et 14 avril.


Localisation des records mensuels de chaleur égalés ou battus - après-midi du 13 avril 2024 - Météociel

 


Localisation des records mensuels de chaleur égalés ou battus - après-midi du 14 avril 2024 - Météociel

Plus de 120 stations mesurant la température continument depuis 30 ans (avril 1994 a minima) ont battu leur record mensuel de douceur/chaleur lors de ces deux journées des 13 et 14 avril. Parmi certaines d'entre-elles, nous retrouvons des stations principales anciennes et historiques :

  • 31.3°C à Carcassonne, battant les 31.0°C du 13/04/1949 (mesures depuis 1948)
  • 30.5°C au Luc, battant les 30.2°C du 19/04/1949 (mesures depuis 1946)
  • 30.1°C à Albi, battant les 29.9°C du 30/04/2005 (mesures depuis 1977)
  • 29.7°C à Ambérieu, battant les 29.1°C du 21/04/2018 (mesures depuis 1941)
  • 29.0°C à Lyon - St-Exupéry, battant les 29.8°C du 30/04/2005 (mesures depuis 1975)
  • 28.9°C à Aix-en-Provence, battant les 28.2°C du 08/04/2011 (mesures depuis 1956)
  • 27.9°C à Millau, battant les 27.0°C du 09/04/2011 (mesures depuis 1964)
  • 26.6°C à Rodez, battant les 26.5°C du 28/04/2023 (mesures depuis 1972)
  • 26.3°C à Bastia, battant les 25.4°C du 21/04/2018 (mesures depuis 1947)

 

Pour d'autres stations, c'est l'ampleur du record par rapport au précédent qui interpelle, avec un gap parfois supérieur à 3°C pour les records observés ce week-end du 13-14 avril :

  • 24.2°C à Superbesse (63), battant de 3.3°C l'ancien record (20.9°C - mesures depuis 1976)
  • 32.6°C à Tiranges (43), battant de 3.2°C l'ancien record (29.4°C - mesures depuis 1983)
  • 24.9°C à Issalnlas-Mezeyrac (07), battant de 3.2°C l'ancien record (21.7°C - mesures depuis 1952)
  • 25.9°C à Grandrieu (48), battant de 3.1°C l'ancien record (22.8°C - mesures depuis 1988)


Liste complète des records mensuels battus ces 13 et 14 avril (stations mesurant depuis au moins avril 1994 soit 30 ans) - Météo-Villes

 

Cette chaleur ne va toutefois pas durer avec l'arrivée d'un air plus frais par les côtes de la Manche. Un air frais qui va envahir la totalité du pays pour la semaine prochaine, avec une bascule sous les moyennes de saison... et possiblement de façon durable ! (voir notre article dédié >>)

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https://www.meteo-paris.com/actualites/l-ete-avant-l-heure-une-chaleur-estivale-record-en-ce-week-end-du-13-14-avril-2024