L'OMM confirme les records de douceur en Antarctique
mercredi 15 mars 2017
L'Organisation Météorologique Mondiale a vérifié et publié le 1er mars les records de douceur de référence pour la région Antarctique. La commission de climatologie de l'OMM tient à jour des archives mondiales de données concernant les extrêmes météorologiques et climatiques, dont les valeurs maximales et minimales de la température et de la hauteur de précipitation à l'échelle du globe, la masse du grêlon le plus lourd, la durée de la période sèche la plus longue, la vitesse de la plus forte rafale de vent, l'éclair le plus long jamais observé et la plus grande hauteur significative de vague jamais mesurée (>>).
D'une superficie de 14 millions de km², l'Antarctique est un continent froid, sec et venteux. La moyenne annuelle de la température varie entre -10°C environ sur le littoral et -60°C sur les régions les plus élevées de l'intérieur. L'immense nappe glaciaire mesure jusqu'à 4,8 km d'épaisseur et représente 90 % des réserves d'eau douce de la planète, assez pour faire monter d'une soixantaine de mètres le niveau des océans si elle devait fondre entièrement. La péninsule Antarctique, qui s'étend au nord-ouest du continent en direction de l'Amérique du Sud, fait partie des régions du monde où le réchauffement est le plus rapide, presque +3°C sur les 50 dernières années. Environ 87 % des glaciers de la côte occidentale de la péninsule sont en recul depuis 50 ans, processus qui s'est accéléré ces 12 dernières années pour la plupart d'entre eux.
La température la plus élevée en région antarctique (définie comme englobant toutes les terres et les glaces situées au sud du 60ème parallèle) fut de -19,8°C le 30 janvier 1982 à la station de recherche Signy (baie Borge, île Signy). Il a fait jusqu'à -17,5°C le 24 mars 2015 sur le continent antarctique (défini comme étant constitué de la masse continentale principale et des îles adjacentes) à la base de recherche argentine Esperanza située à l'extrémité nord de la péninsule Antarctique. Enfin, une valeur de -7,0°C a été relevée le 28 décembre 1989 sur le plateau antarctique par une station météorologique automatique située à l'intérieur des terres par rapport à la côte Adélie. À l'opposé, la température la plus basse jamais mesurée au sol dans la région antarctique (et sur le reste de la planète d'ailleurs) a été relevée à la station Vostok le 21 juillet 1983 (-89,2°C).
L'Arctique et l'Antarctique sont les parents pauvres des observations et des prévisions météorologiques alors que ces deux régions ont une influence prépondérante sur les régimes climatiques, les courants océaniques et la hausse du niveau de la mer. La vérification des maxima et des minima de température aide à brosser un tableau plus juste du temps et du climat aux frontières extrêmes de la planète. Soucieuse d'accroître les capacités de prévision météorologique et environnementale dans l'Arctique et l'Antarctique, l'OMM participe à l'organisation de l'année de la prévision polaire qui s'étendra du début du deuxième semestre 2017 à la fin du premier semestre 2019 (>>). Cette initiative concertée a pour objectif de développer et d'améliorer les capacités de recherche, d'observation et de modélisation dans ces régions.