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Banquise en Antarctique : un déficit exceptionnel et inédit des glaces à la mi-2023

dimanche 2 juillet 2023


Iceberg A-81 se détachant de la barrière de glace Brunt (Antarctique) - 02 février 2023 par le satellite Sentinel-2 - Copernicus

 

Depuis septembre 2021, la banquise en Antarctique est repassée en déficit. Mais la situation s'est malheureusement emballée en cette année 2023 avec une fonte accélérée, et des niveaux incroyablement bas, jamais vu pour la période en plus de 45 ans de mesures

 

Plus de 2.5 millions de km2 : un déficit en glace jamais observé

En 2023, les glaces de l'Antarctique sont mises à mal, battant quasi-continuellement des records absolus de basse étendue depuis le début de la série d'analyse satellitaire en 1979. Mais alors que l'Hémisphère Sud est actuellement plongé dans l'hiver, la glaciation annuelle des glaces ne s'est malheureusement pas passée comme prévu, avec un véritable décrochage constaté par rapport aux moyennes. Cette étendue de banquise vient en effet tout juste d'atteindre les 12 millions de km2 au 1er juillet, soit un mois de retard (une valeur habituellement constatée au tout début du mois de juin au regard de la moyenne de la période 1981-2010).

 

Mais le fait le plus marquant demeure l'écart par rapport aux 44 années précédentes : entre 1979 et 2022, l'étendue a toujours été comprise entre 13.5 et 16 millions de km2 environ. Le record absolu de faible extension des glaces au 1er juillet, datant... de l'an dernier, a donc été explosé de plus de 1.5 millions de km2, soit une fonte de 11% par rapport au record déjà historique de l'an dernier !


Étendue des glaces de la banquise en Antarctique au 30 juin 2023 (en millions de km2) - Zachary Labe

 

La quasi-totalité de la barrière de glace de l'Antarctique est concernée, et ceci de manière notable. Seule une portion sur l'Ouest de l'océan Austral (côté océan Pacifique) possède un léger excédent de glace en ce début de mois de juillet. Une situation qui n'est pas sans conséquences pour les années à venir : plus les glaces sont minces, plus elles se montrent vulnérables face à l'augmentation de la température mondiale. Une re-glaciation de ces zones perdues peut s'annoncer très compliquée dans cette tendance de fond au changement climatique, avec un point de non-retour de plus en plus proche...


Concentration des glaces de la banquise Antarctique et anomalie par rapport à la période 1981-2010 - NSIDC

 

Le bilan se montre dès lors catastrophique : le déficit en glaces par rapport à la moyenne de la période 1981-2010 s'élève au 1er juillet à environ 2.6 millions de km2. Il s'agit, ni plus ni moins, de l'anomalie la plus élevée jamais mesurée sur l'Antarctique, tous mois confondus !  Rattraper un tel retard s'annonce complexe voire impossible sans refroidissement notable aux abords du continent.


Anomalie de l'étendue des glaces de la banquise Antarctique au 30 juin 2023 (en millions de km2) - Zachary Labe

 

Tout un symbole de cette triste année 2023, l’Antarctique a observé le décrochage d’un très important bloc de glace le 22 janvier dernier. C’est en effet un bloc de plus de 1550km2 (15 fois la superficie de Paris) et d’environ 150m d’épaisseur qui s’est détaché de la barrière de glace de Brunt : un bloc portant le nom d’iceberg « A-81 » et qui dérive depuis plus de 5 mois...


Dérive de l'iceberg A-81 le long de la barrière de glace de Brunt (Antarctique) - de début février à la mi-juin 2023 - Satellite Sentinel-1 / Copernicus

 

Du côté de l'Arctique : un perpétuel déficit sur fond de réchauffement climatique

 

Si la situation n'est pas de la même ampleur de l'autre côté du globe, l'état de la banquise côté Arctique n'est pas des plus réjouissantes. En pleine fonte annuelle (été dans l'Hémisphère Nord), l'étendue des glaces de la banquise Arctique vient de chuter sous les 10 millions de km2 le 28 juin, avec 13 jours d'avance sur la moyenne 1981-2010.

Si contrairement à l'Antarctique les records ne sont actuellement pas battus, le constat est alarmant : l'étendue de ces glaces sur l'océan Arctique est perpétuellement sous ces moyennes depuis 20 ans ! Une fonte continue depuis plusieurs décennies s'étant accélérée au début des années 2000, et avec des anomalies de plus en plus extrêmes constatées depuis une dizaine d'années !


Anomalie de l'étendue des glaces de la banquise Arctique depuis 1979 (en millions de km2) - Zachary Labe

 

En combinant les valeurs extrêmes de l'Antarctique, et également déficitaires de l'Arctique, la banquise mondiale explose les records. L'anomalie cumulée approche les 4 millions de km2 en ce début juillet, soit la plus faible étendue mondiale jamais observée à cette période de l'année. Un tel écart aux moyennes n'avait été observée qu'une fois en 45 ans, au cours de la fin de l'année 2016 (anomalie maximale ayant atteint les 4.3 millions de km2).


Anomalie de l'étendue totale de la banquise mondiale (Arctique + Antarctique) au 30 juin 2023 (en millions de km2) - Zachary Labe

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