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Dépression Patricia : coup de vent estival en France ce mercredi 2 août

mardi 1 août 2023

 

Un coup de vent marqué ce mercredi

 

Le ressenti est loin d'être digne d'un mois d'août sur une large partie de la France durant cette semaine du 31 juillet au 6 août 2023. Notre pays reste en effet sous l'influence d'un flux océanique dynamique pour cette première semaine d'août avec une succession de perturbations en marge de zones dépressionnaires circulant entre l'Atlantique, les îles britanniques et la Scandinavie.

 

A la faveur d'un courant jet assez fort pour la période dirigé vers l'Ouest de l'Europe, l'une de ces dépressions - nommée Patricia - va nettement se creuser en journée de mardi en s'approchant des îles britanniques, apportant un net renforcement du vent sur ce secteur mais également sur une large partie Nord de la France ce mercredi 2 août.

 

Animation des rafales de vent sur l'Ouest de l'Europe entre le 31 juillet et le 3 août 2023 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

 

 

Ainsi, la dépression Patricia va donner un coup de vent assez marqué pour la période sur toute une partie Nord de la France avec des rafales atteignant 60 à 80 km/h dans l'intérieur des terres. C'est notamment de la pointe bretonne aux côtes de la Manche que les rafales les plus fortes sont attendues avec des valeurs pouvant atteindre 90-100 km/h entre la fin de matinée de mercredi et la fin de journée, possiblement 110 km/h sur les caps exposés.

 

Carte des rafales maximales prévue ce mercredi 2 août 2023 – Météo Villes

 

 

 

Ce type de coup de vent est très inhabituel en cette période de l'année et peut s'avérer dangereux en raison notamment de l'influence touristique encore importante au début du mois d'août. D'autant plus que ces rafales de vent seront accompagnées d'une houle significative, notamment aux abords de la Bretagne où les vagues pourraient atteindre 5 à 6m sur les secteurs les plus exposés, induisant un risque de surcote et de submersion marine.

 

Houle maximale attendue durant la journée du mercredi 2 août sur le Nord-Ouest de la France – IFREMER

 

 

 

Météo France a placé le Finistère, les Côtes-d'Armor, l'Ille-et-Vilaine et la Manche en vigilance orange vagues-submersion et une large moitié nord en vigilance jaune au vent. Il conviendra donc de se montrer très prudents durant cette journée du mercredi, notamment sur les secteurs allant de la Bretagne aux côtes de la Manche. Les rafales de vent se calmeront ensuite en fin de journée et surtout nuit suivante avec l'éloignement de la dépression vers la Mer du Nord.

 

Vigilance vent & vagues-submersion ce mercredi 2 août 2023 - Météo France

 

 

 

 

Coup de vent ou tempête estivale, un phénomène rare mais pas inédit :

 

Les tempêtes estivales sont peu fréquentes sur l'Ouest de l'Europe et la France, les centres d'actions remontant en général vers le Nord durant cette saison, empêchant la mise en place d'un flux océanique durable et perturbé, celui-ci étant plutôt présent entre le Nord des îles britanniques et la Scandinavie.

 

Répartition mensuelle des tempêtes entre 1980 et 2020 sur la France - Météo-France 

 

Néanmoins, des coups de vent et tempêtes ont déjà concerné la France et certains pays de l'Ouest de l'Europe durant l'été dans le passé. Pas plus tard qu'au début du mois de juillet 2023, la tempête Polly a engendré de violentes rafales de vent du côté des Pays-Bas avec des valeurs s'approchant parfois des 150km/h. De nombreux dégâts ont été signalés et cette tempête estivale a également causé la mort de deux personnes.

Carte des rafales maximales relevées aux Pays-Bas ce mercredi 5 juillet 2023 – Carte : meteociel.fr 

 

D'autres tempêtes estivales encore plus puissantes ont toutefois été observées par le passé, également du côté de la France.

 

6 juillet 2021 : Tempête Zyprian en Bretagne

Les rafales sont particulièrement fortes sur le Finistère avec 146 km/h à la Pointe Saint-Mathieu (Plougonvelin), pulvérisant l'ancien record de juillet (112 km/h le 29/07/2019) ! Ouessant suivait de près avec 143 km/h (record mensuel de 119 km/h début juillet 2004) ! À Brest, les vents ont atteint 113 km/h alors que les 100 km/h n'avaient jamais été atteints en juillet ! Notre article >>

Arbre tombé sur la route à Brest dans le Finistère le 6 juillet 2021 - photo F. Malésieux / France Télévisions

 

30 juillet 2019 : La dépression Wolfgang se creuse au large de la Bretagne

Elle engendre des vents très forts entre la Bretagne et la Manche (104 km/h à la Pointe du Raz, 103 km/à Ouessant, 99 km/h à Brest....)

 

Analyse de la météo allemande du 30 juillet 2019

Vent fort entre Bretagne & Manche au passage de Wolfgang du 29 au 30 juillet 2019 >>

 

7 juin 2019 : forte tempête au début de l'été météorologique

 

Le 7 juin 2019, une dépression très creuse pour la période balaie une partie de l'Ouest et du Nord de la France. Nommée Miguel, elle avait conduit les services de Météo France à émettre une vigilance orange sur les départements du centre-ouest. Les vents avaient atteint 128 km/h sur l'Île d'Yeu en Vendée. Au large des Sables-d’Olonne, une vedette des sauveteurs en mer était partie au secours d'un pêcheur mais avait chaviré. Trois des secouristes avaient perdu la vie, en plus du pêcheur. 
 

Sauvetage des marins du bateau de la SNSM aux Sables-d’Olonne - vendredi 7 juin 2019 - AFP

Plus d'information sur notre chronique >>

 

Le 7 juillet 2004 : une tempête se déchaîne en Bretagne

Une dépression fermée 990 hpa circule au nord de cette région - les rafales de vents dépassent souvent les 100 km/h (130 km/h à l’île de Groix, 120 km/h à Ouessant, 83 km/h à Chateauroux, St Nazaire, 76 km/h à Rennes, 72 km/h à Paris).

Tempête, fortes pluies et fraîcheur en Bretagne, le 7 juillet 2004

 

9 août 1979 :  une violente tempête provoque des dégâts sur les régions du Nord-ouest.

Des centaines d’arbres sont déracinés en Haute Normandie où les rafales dépassent largement les 100 km/h.

 

 

6 juillet 1969 : Tempête meurtrière surprise sur le Nord du pays

 

Alors que la météo avait annoncé un temps calme, une dépression explosive se forme au large de la Bretagne, qu'elle atteint en fin de journée. En quelques minutes, les vents atteignent la force de l’ouragan sur la pointe du Finistère avec des rafales à 166 km/h à Brest, 157km/h à Penmarch, 156km/h sur l’île de Batz 151 km/h à Lanvéoc et 144 km/h à Cancale.


Cette tempête hors du commun en cette saison ravage ensuite toute la moitié Nord, des centaines de yachts chavirent en Manche alors que des campings sont entièrement dévastés en Bretagne et en Normandie. De nombreuses tentes sont soufflées, des caravanes sont couchées et des chalets sont endommagés. Dans tout le secteur, nombreux sont les arbres arrachés, les tuiles emportées et les lignes téléphoniques ou électriques arrachées. Le chapiteau du cirque Bouglione est soufflé à Audierne, les vitres du palais des festivals de Dinard explosent littéralement. À Granville la toiture de la chapelle Notre-Dame du Cap Lihou est sérieusement endommagée…

Tempête du 6 juillet 1969 : la une du journal "Le Télégramme" titrant "plus de 20 morts" !

 

Enfin étant donné la saison, de très nombreux plaisanciers et pêcheurs sont en mer au moment où la tempête se déclare : nombre d’entre eux disparaissent. On compte 30 morts.

Plus d'informations sur notre chronique >>

 

Dans la nuit du 28 au 29 juillet 1956, une tempête automnale cause de nombreux naufrages en Manche

Cette tempête se produit au cœur même de l'un des étés les plus frais enregistré au 20e siècle.

 

La tempête du 29 juillet 1956  - schéma extrait du livre de Météorologie Marine - R. Mayençon

 

 

1er et 2 juin 1938 : Tempête automnale au début du mois de juin

 

En matinée du 1er juin 1938, une vaste zone dépressionnaire positionnée sur l’Atlantique Nord engendre dans sa partie sud un minimum dépressionnaire au large de la pointe bretonne. Ce dernier se creuse pour la mi-journée en puis balaie l’Angleterre du sud-ouest au nord-est dans l’après-midi et la nuit suivante, générant des vents tempétueux sur le nord-ouest de la France.

 

Si peu de valeurs de vent officielles sont disponibles pour cette tempête, celle-ci engendre de nombreuses victimes du côté de la France, notamment en mer avec 12 personnes disparues près de l'île de Molène. 2 victimes sont également recensées à Paris en raison de chutes d'arbres.

Analyse de la situation de surface sur l'Ouest de l'Europe le 1er juin 1938 – Météo-France

 

Retrouvez d'autres événements tempétueux hors saison dans notre chronique depuis 1850 >>

 

 

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