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La vague de chaleur actuelle est-elle exceptionnelle pour un mois de juin ?

Cette semaine du 16 au 22 juin voit la première canicule de l'été 2025 se produire sur notre pays. Ce vendredi 20 juin, 16 départements de l'ouest et de l'est de la France ont en effet été placés en vigilance orange canicule, soit une précocité remarquable pour ce type d’événement.

Également, cette vague de chaleur est la cinquantième recensée par Météo-France depuis le début des relevés météorologiques.

Vagues de chaleur recensées en France depuis 1947 – Météo-France

 

Mais cette première période caniculaire de l'année 2025 est-elle exceptionnelle comparée aux autres vagues de chaleur recensées durant le mois de juin ?

 

Une canicule similaire à celle de juin 2022 ?

La situation s'était en montrée assez similaire à celle que nous observons cette année en juin 2022, à savoir une goutte froide située au large du Portugal faisant office de pompe à chaleur en advectant une masse d'air particulièrement chaude en altitude vers notre pays avec des valeurs dépassant les 20°C à 850 hPa (~1500m) sur quasiment tout le pays et franchissant les 25°C sur le sud-ouest, parfois plus de 26/28°C près des Pyrénées, des niveaux exceptionnellement élevés même en plein été.

Températures à 850 hPa sur l'Europe lors du pic caniculaire de la fin juin 2022 – ECMWF

 

En effet, les valeurs s'étaient montrées exceptionnellement élevées en juin 2022. Lors du pic caniculaire le 18 juin, plus de 90% de la France enregistrait des températures supérieures à 30°C, dont plus de 60% du territoire avec des valeurs supérieures à 35°C  et plus de 6% du territoire français franchissait le seuil des 40°C, du jamais vu si tôt dans la saison.

La température moyenne avait également atteint 37°C durant l'après-midi du 18 juin avec plus de 40°C jusque sur le centre et les Pays de la Loire. Certains records absolus sont même battus avec par exemple 42,9°C à Biarritz !

Part du territoire français concernée par les seuils 30°C / 35°C / 40°C du 10 au 19 juin 2025 - Météo Villes

 

Ainsi, la canicule de juin 2022 fut plus intense que celle que nous connaissons en ce mois de juin 2025 avec un pic exceptionnel en journée du 18. D'ailleurs, il est important de noter que celle-ci avait également débuté plus tôt, puisque la vigilance orange canicule avait été déclenchée dès le 16 juin avec un pic et une vigilance rouge (la plus précoce jamais déclenchée) entre le 17 et le 18 juin.

Carte de vigilance valable le samedi 18 juin 2022 - Météo France

 

Enfin, la canicule de 2022 avait également été plus longue, celle-ci perdurant du 16 au 22 juin, soit environ une semaine.

 

Canicule historique de la fin juin 2019

3 ans plus tôt, un autre période chaleur extrême avait concerné notre pays. Lors de la dernière semaine du mois de juin 2019, une canicule historique par son intensité et sa précocité a concerné de nombreuses régions françaises. Les 27 et 28 juin 2019, la masse d'air à 850 hPa (vers 1500m) au dessus de la France atteignait 25 à 28°C jusqu'en Bretagne !

La journée du 28 juin 2019 est l'une des plus chaudes de l'histoire dans les régions Méditerranéennes !  Le record absolu de chaleur en France est battu avec 45,9°C à Gallargues-le-Montueux (30) et même 46,0°C à Vérargues (Hérault), un nouveau record national absolu de chaleur.

Nouveau record national de chaleur le 28 juin 2029 - Météo-France

 

La chaleur fut telle que de nombreuses parcelles de vignes situées sur l'arrière-pays méditerranéen ont connu des dégâts considérables. Par endroits, les chaleurs records ont littéralement "grillé" les vignes et réduit à néant la production de certains pieds. Le vendredi 28 juin 2019, les services de Météo France avaient enclenché l'alerte rouge canicule sur les départements de l'Hérault, du Gard, du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône.

Sur le reste du pays, la situation s'était également montrée remarquable avec de nombreux records battus entre le 24 juin et le 1er juillet.

Canicule record et sécheresse fin juin 2019 - Météo-France

 

Là encore, la canicule de la fin du mois de juin 2019 s'était ainsi montrée bien plus intense et également plus durable, surtout sur le sud et l'est du pays. 

 

Vague de chaleur durable de juin 2017

Juin 2017 avait été marqué par une vague de chaleur véritablement durable. Durant 15 jours, entre le 9 et le 24 juin 2017, les températures étaient restées à des niveaux excessivement élevés pour la saison sur une grande partie de la France, particulièrement dans le sud où il n'y a eu quasiment aucun répit. Les températures de la masse d'air en altitude (vers 1500m) dépassaient ponctuellement les 20°C, ce qui est notable en cette période de l'année et de façon aussi durable.

Le miroir d'eau de Bordeaux sous 37°C le 21 juin 2017 - photo Laurent Theillet

 

Les températures diurnes dépassaient quotidiennement les 30°C durant de nombreuses régions avec plusieurs pics à plus de 35°C observés jusqu'au nord de la Loire. Les valeurs les plus élevées ont été enregistrées au début de la troisième décade de juin 2021 avec 37°C à Paris & Bordeaux le 21 et jusqu'à 38,3°C à Toulouse le 22. Si cette canicule fut moins intense que celle que nous connaissons cette semaine, celle-ci fut plus durable et la surmortalité liée à cette vague de chaleur durable (et donc éprouvante pour les organismes) fut estimée à 580 décès en France.

 

10 jours de chaleur estivale en juin 2005

Le mois de juin 2005 fut largement dominé par la chaleur en France. Une importante vague de chaleur a concerné le pays durant 10 jours entre le 18 et le 28 juin 2005. Les températures de la masse d'air dépassaient les 20°C à 850 hPa dans le sud de l'hexagone. Les températures atteignaient quotidiennement 34 à 38°C sur les régions de la moitié sud, particulièrement dans le sud-ouest et en vallée du Rhône.

Chaleur de la deuxième partie du mois de juin 2005 - analyse météo, températures minimales et maximales du 28 juin 2005 - Météo-Villes

 

À échelle de la France, juin 2005 s'était classé au troisième rang des mois de juin les plus chauds en France. En plus de cette chaleur, la sécheresse sévissait avec des restrictions d'eau dans de nombreuses régions. L'été 2005 fut moins arrosé que la normale, tout comme l'ensemble de l'année 2005 où le déficit annuel fut proche de 25%

 

Juin 2003 : le début d'un été exceptionnel

Le mois de juin 2003 fut remarquablement chaud sur la France, en lien avec la persistance durable de l'anticyclone des Açores sur l'ouest de l'Europe, dont notre pays. Si quelques fluctuations ont été observées, la masse d'air fut surchauffée durant les 3/4 du mois, voire dans sa totalité sur les régions du sud. Lors des journées les plus chaudes, la masse d'air vers 1500m dépassait les 25°C sur le sud du pays !

Températures maximales à Lyon au mois de juin 2003 - via infoclimat.fr

 

Certaines régions du sud ont connu une chaleur pesante durant la quasi-totalité du mois de juin 2003 ! Alors que la normale de Lyon est de 24°C en juin, aucun après-midi ne fut moins chaud que 27°C ! Plus impressionnant encore, 23 jours sur 30 ont dépassé les 30°C , dont 7 à plus de 35°C ! De plus, 15 des 30 nuits du mois n'ont pas connu de valeurs inférieures à 20°C !

À Lyon, la température moyenne du mois fut 7,7°C au dessus de la norme ! À ce jour, juin 2003 reste le mois de juin le plus chaud jamais observé en France (anomalie moyenne de +4 à +5°C) !

 

Qu'en est-il de juin 1976 ?

Avant juin 2003, le plus chaud jamais observé en France, c'est le mois de juin 1976 qui détenait la palme du mois de juin avec les températures moyennes les plus élevées jamais observées depuis le début des relevés météorologiques sur notre pays.

En effet, si une première et très précoce vague de chaleur avait été observée sur notre pays au début du mois de mai, une seconde, plus marquée et plus durable avait concerné la France entre le 6 et le 15 juin avec des températures estivales sur la majorité du pays, dépassant par exemple durant 6 jours les 30°C sur la moitié nord, parfois plus de 35°C sur la moitié sud.

Après une courte pause, la chaleur avait repris dès le 22 juin avec la survenue de la 3ème vague de chaleur de l'année. Pendant deux semaines consécutives (jusqu'au 7/8 juillet), les températures atteignent ou dépassent les 35°C sur le nord et le nord-ouest, se montrant un peu moins élevées sur le sud où l'instabilité est plus récurrente.

Chaleur et canicule : Températures maximales du 28 juin 1976 et minimales du 29 juin 1976 – Météo-Villes

 

Néanmoins, si cette chaleur se montre durable, il est important de noter que, outre le fait que celle-ci n'a concerné que le nord et le nord-ouest de la France, elle fut également moins intense que ce que nous observons en ce mois de juin 2025 et ce que nous avons connu en juin 2022. En effet, la valeur maximale observée en France durant cette 3ème vague de chaleur fut de 37°C.

Ce mois de juin 1976 se démarque surtout par la durée de la chaleur estivale, celle-ci ayant perduré quasiment tout au long du mois sur le nord de la France, sans jamais atteindre les niveaux de juin 2022 ou juin 2025 mais également pas la sécheresse exceptionnelle qui a accompagné cette chaleur.

Au delà de la chaleur, c'est surtout la sécheresse qui avait fait la une. Il ne tombe quasiment pas une goutte sur l'ensemble du mois de juin 1976 sur une large partie du nord de la France. À la fin du mois, la situation est si dramatique qu'on organise des prières pour faire revenir la pluie, tandis qu'on peut traverser le Rhône à pied sur certains tronçons ! Cette sécheresse historique de 1976 dura tout l'été.

Des prières pour la pluie dans le Médoc fin juin 1976 - Chronique Météo Villes

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Paris

Ce site a été créé par Guillaume Séchet, météorologiste et présentateur météo à BFMTV, ancien météorologiste à MeteoNews et ex-présentateur et météorologiste à La Chaîne Météo

 

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