Après une seconde quinzaine de septembre douce voire chaude, marquant quelques records décadaires de chaleur en fin de mois (notre article), début octobre s'est poursuivi sur la même lancée avec des records mensuels de douceur nocturne (notre article). La France et l'Europe Occidentale étaient alors privilégiés tandis qu'un froid précoce s'abattait sur l'Europe de l'Est (notre article), les premières neiges touchant Moscou (notre article) puis sévèrement la Roumanie (notre article). 

Ce déséquilibre entre l'Ouest et l'Est va prendre fin en seconde partie de semaine, du moins en France, au Royaume-Uni, au Benelux, sur l'Allemagne et sur la Suisse. 



Un talweg d'air froid et humide plongera en effet vers l'Ecosse et la Mer du Nord mercredi 9, puis sur la France jeudi 10. 



Ce talweg ne ferait pas que passer puisqu'il s'isolerait en goutte froide sur la France vendredi 11, tournoyant sur elle-même samedi 12. 



Cette goutte froide semble assez vigoureuse pour persister plusieurs jours plus ou moins loin de la France. 

Sur ces sorties de modèles, la teinte verte correspond à des températures légèrement négatives au niveau de pression 850 hPa qui, sous une telle goutte froide, se situe généralement vers 1300 / 1500 m. Ainsi, les précipitations se montreront neigeuses sur les massifs en-dessous de 1500 m pour la première fois de la saison, voire parfois en-dessous de 1000 m, tandis que la haute montagne renouera avec le grand froid. Cet air froid en altitude déstabilisera la masse d'air, par contraste avec les températures encore relativement clémentes en surface, d'où sans doute de fréquentes averses, voire des orages pouvant précipiter du grésil jusque sur les plaines. 

Bref, nous sentirons le changement et les montagnards doivent d'ores et déjà prévoir les équipements appropriés. Si nuits claires et déventées il y a, des gelées sous abri deviendront alors possibles sur les deux tiers Nord de la France (sauf, a priori, au coeur des îlots urbains). 

L'arrivée de telles conditions vers le 10 octobre n'est ni exceptionnelle, ni vraiment remarquable, juste un peu précoce. Nous avons connu bien pire par le passé, notamment du 9 au 14 octobre 1975 (neige mêlée à la pluie sous averse à Orly et Gourdon, neige seule à Nancy), lors du terrible octobre 1974 (où la neige était arrivée en début de mois en moyenne montagne et avait persisté jusqu'en novembre), ou encore en octobre 1936 (neige la plus précoce à Lyon, dès le 8 octobre où, par ailleurs, il avait fait -5,3°C à Bordeaux, record mensuel toujours en cours). 

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