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Sécheresse hivernale inquiétante au sud-est : faut-il redouter une année 2022 difficile ?

jeudi 24 février 2022

À l'image de la péninsule ibérique, le sud-est de la France subit un manque de pluie particulièrement important au cours de cet hiver 2021-2022, à tel point que des incendies ont été observés ces derniers jours. Faut-il s'inquiéter pour la suite de l'année ?

 

Un cruel manque d'eau au sud-est

 

D'une manière générale, rares sont les régions à enregistrer un excédent pluviométrique durant cet hiver 2021-2022. C'est surtout le cas des départements pyrénéens et de certains secteurs du nord des Alpes. Sur le quart nord-ouest de la France, les déficits atteignent souvent 20 à 30% sur 3 mois (localement 40% en Bretagne) mais c'est sur les régions méditerranéennes qu'ils sont les plus inquiétants. Le sud des Alpes, le Var, le Languedoc et l'est de la Corse ont été les moins arrosés avec des déficits de 50 à 80% sur le trimestre hivernal !

 

Rapport à la normale de la pluviométrie au cours de l'hiver 2021-2022 - via Météo France

 

 

 

Dans le détail, les cumuls pluviométrique de l'hiver sont particulièrement inquiétants dans le Languedoc. Il n'est tombé que 25 mm à Sète (34) depuis le 1er décembre 2021, alors que la normale de l'hiver est de 167 mm ! De même, Montpellier n'a reçu que 32 mm contre 175 mm en temps normal. C'est à peine mieux à Nîmes avec 52 mm contre 178 mm habituellement. L'est de la Corse subit également une sécheresse remarquable. Il n'est tombé que 57 mm à Bastia contre 217 mm lors d'un hiver normal et à peine 23 mm à Solenzara où la normale est de 233 mm (déficit de 90%) !

 

Pluviométrie de l'hiver météo 2021-2022 par rapport à la normale dans le sud-est de la France - Météo Villes

 

 

Pour nombre de ces stations, les cumuls de la carte ci-dessus seront sans doute les cumuls définitifs de l'hiver car les derniers jours de février 2022 seront secs, à l'exception de petites ondées en Corse dans la nuit du 25 au 26 février.

 

 

 

 

Des sols très secs et déjà des incendies !

 

Conséquence de cet hiver 2021-2022 plus sec que la normale, on constate des déficits en eau au niveau du sol en surface. La carte ci-dessus montre que les régions pyrénéennes, le nord-est de la France et les reliefs de l'est (hors sud des Alpes) s'en sortent relativement bien. En revanche, les sols sont relativement secs du nord-ouest au centre de la France. C'est vers le Languedoc, la Provence et la Corse que les sols en surface contiennent le moins d'eau.

 

Quantités d'eau dans les deux premiers mètres du sol au 24 février 2022 - via wxmaps.org

 

 

 

Avec l'est de la Corse, le département de l'Hérault est sans doute le secteur le plus durement touché par cette sécheresse hivernale. La pluie n'y est quasiment pas tombée depuis le début de l'année 2022 avec un cumul misérable de 0,8 mm depuis le 1er janvier à Sète. Par conséquent, l'indice d'humidité des sols ne fait que baisse et se trouve désormais tout proche des records bas ! En cette fin février, l'humidité des sols dans le Languedoc est digne d'une fin mai !...

 

Indice d'humidité des sols sur le département de l'Hérault du 1er janvier au 23 février 2022 - via Météo France

 

 

 

En plus du manque d'eau, les épisodes venteux ont été fréquents durant cet hiver, favorisant l'assèchement de la végétation. Ce mardi 22 février 2022, l'indice du risque d'incendies a atteint des niveaux très élevés aux abords du golfe du Lion mais aussi sur une bonne partie de la péninsule ibérique, un fait très rare au cours d'une saison hivernale !

 

Risque d'incendie observé le mardi 22 février 2022 - via EFFIS

 

 

 

Entre cruel manque de pluie et vents violents, trois incendies bien distincts se sont déclenchés durant l'après-midi du lundi 21 février 2022 dans le département de l'Hérault, sur les communes de Saint-Thibéry, Cessenon-sur-Orb et Marseillan. S'ils ont été assez rapidement maîtrisés par les pompiers, une écurie est partie en fumée à Saint-Thibéry, causant la mort de deux chevaux.

 

Incendie à Marseillan dans l'Hérault le lundi 22 février 2022 - "Niko Las" sur Facebook

 

 

 

Le vent soufflait également de l'autre côté de la frontière. À Roses en Catalogne, un important brasier s'est déclenché en soirée du lundi 21 février 2022. Les flammes ont ravagé 400 à 500 hectares durant toute la nuit, circulant à proximité des habitations (heureusement sans les atteindre). Il est rare d'observer des incendies d'une telle ampleur durant la saison hivernale...

 

Incendie majeur à Roses en Catalogne (Espagne) en nuit du 21 au 22 février 2022 - via Nord Media

 

 

 

 

Printemps et été 2022 à redouter ?

 

Incertitudes pour la semaine prochaine

 

Les modèles sont actuellement en train de patauger quant à l'évolution du temps en France pour la semaine prochaine. Certains scénarios, comme celui du modèle européen, envisagent la circulation d'anomalies instables dans les parages de notre pays, ce qui pourrait conduire à des précipitations bénéfiques jusqu'aux régions méditerranéennes au début du mois de mars 2022, comme l'illustre la carte ci-dessous.

 

Projection des cumuls de pluie jusqu'au samedi 6 mars 2022 via le modèle européen - via wxcharts.com

 

 

 

Toutefois, ce scénario humide pour le début du mois de mars proposé par le modèle européen est très loin de faire l'unanimité. D'autes envisagent une domination plus franche des hautes pressions avec très peu de précipitations à la clé et la poursuite de l'anomalie sèche sur le pays, à l'image de la dernière actualisation du modèle américain ci-dessous.

 

Projection des cumuls de pluie jusqu'au samedi 6 mars 2022 via le modèle américain - via wxcharts.com

 

 

 

Tendances saisonnières peu rassurantes

 

Lorsqu'on s'intéresse aux projections des modèles saisonniers, la tendance est clair chez l'ensemble d'entre-eux : le printemps 2022 (mois de mars, avril & mai) semble s'annoncer plus anticyclonique que la normale sur une bonne partie de l'Europe et notamment sur la France et le bassin méditerranéen. Cela n'empêcherait pas quelques séquences perturbées mais cela sous-entendrait que les périodes anticycloniques seraient majoritaires au cours du printemps, conduisant vers une prolongation du déficit pluviométrique.

 

Probabilités de pressions inférieures (en bleu) ou supérieures (en orange) à la normale au printemps 2022 - via ECMWF

 

 

Si ces projections se vérifient, il conviendra de surveiller avec attention l'évolution de la sécheresse dans les mois à venir. Un déficit pluviométrique printanier suivi d'un déficit hivernal déjà notable pourrait notamment perturber les cultures qui rencontreraient des difficultés à se développer dans certaines régions (et notamment au sud-est).

 

 

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