Douceur record en novembre : de multiples conséquences néfastes

Une grande partie de la France a enregistré des températures comprises entre 20 et 30°C ces derniers jours ! De telles températures au mois de novembre ne sont pas sans conséquences. Certaines donc d'ailleurs très néfastes.
Une végétation déboussolée
Une douceur exceptionnelle en novembre bouleverse profondément le rythme naturel des saisons. Les températures anormalement élevées maintiennent une activité végétale qui devrait normalement ralentir avec le refroidissement. Ainsi, les arbres continuent de produire de la sève et certaines plantes reprennent leur croissance. Il n'est pas rare de voir certaines espèces fleurir, comme si nous étions au printemps ! Ce sursaut végétatif peut s'avérer très néfaste. Les fleurs sont vouées à geler et tomber quand le froid arrivera et la période de dormance des végétaux s'en trouve raccourcie. Cela affaiblit les plantes et augmente leur mortalité sur le long terme.

Avec la douceur record, certains arbres fleurissent comme au printemps !
Des animaux désorientés
Une douceur record en novembre perturbe également la faune sauvage, dont le comportement est intimement lié à la température et à la durée du jour. En temps normal, le refroidissement progressif de l'automne signale aux animaux qu'il est temps de migrer ou d'entrer en hibernation. Lorsqu'une douceur record survient en novembre, ces signaux naturels se brouillent. Certains oiseaux migrateurs retardent leur départ tandis que d'autres espèces, comme les hérissons ou les chauves-souris, repoussent leur sommeil hivernal. Ce dérèglement peut s'avérer fatal : un retour soudain du froid, fréquent en fin d'automne, peut alors surprendre des animaux insuffisamment préparés, sans réserves ni abri adéquat.

Les animaux qui hibernent, comme les hérissons, retardent leur sommeil du fait de la douceur
Les nuisibles comme les moustiques s'éternisent
Cette douceur tardive perturbe aussi les insectes, dont l'activité repose sur la température. Certaines espèces nuisibles, comme les moustiques, les tiques ou les chenilles processionnaires, qui devraient entrer en dormance, restent actives plus tardivement. Par conséquent, on peut assister à une prolifération inhabituelle de nuisibles à une période de l'année où la nature devrait être au repos. Cela peut avoir des conséquences sanitaires, avec un risque accru de piqûres ou de transmission de maladies, mais aussi écologiques, car certains prédateurs naturels ne sont plus présents pour réguler ces populations.

Parmi les nuisibles, les moustiques font de la résistance grâce à cette douceur automnale
L'agriculture peut également en pâtir
Une douceur anormale en novembre favorise aussi la persistance et la progression de nombreuses maladies agricoles qui, en temps normal, sont stoppées ou fortement ralenties par le froid. Champignons, bactéries et parasites continuent de se multiplier sur les cultures alors qu’ils devraient être en phase de repos. C'est par exemple le cas des pucerons. Si la douceur s'accompagne d'humidité, cela peut aussi favoriser le développement de maladies fongiques (mildiou, rouille ou oïdium). Ces maladies peuvent s'installer durablement, compromettant la croissance future des plantes. Pour les agriculteurs, cette douceur tardive allonge la période de vulnérabilité des plantations, obligeant parfois à traiter à une saison où les premiers frimas devraient s'en charger.

Les maladies agricoles comme le mildiou apprécient la douceur couplée à l'humidité de l'automne
En apparence agréable, cette douceur exceptionnelle de novembre est en réalité le symptôme d'un climat qui se dérègle. Elle perturbe les cycles naturels, fragilise les écosystèmes et prépare une année suivante potentiellement plus difficile sur le plan environnemental.
Auteur : Alexandre Slowik

