Bilan météo et climatique de septembre 2025 : un mois maussade, humide et gris !
Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un nouveau bilan climatologique. Place désormais au bilan cartographié de SEPTEMBRE 2025 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*. Les anomalies présentées sont calculées à partir des moyennes climatiques de la période de référence 1991-2020 sur l'ensemble des stations du panel.
C'est un fait assez rare pour être signalé... mais les températures sur l'ensemble de ce mois de septembre sont conformes aux moyennes de saison ! En effet, avec un indicateur thermique national d'environ 17.5°C, nous nous situons dans les normes de la période 1991-2020. Nous restions sur 11 mois consécutifs en excédent thermique, le dernier mois en-deça des moyennes remontant à septembre 2024 (-0.3°C). Un second mois consécutif de septembre sans excédent de température... bien loin de septembre 2023 qui reste le plus chaud observé en France (+3.6°C).
Indicateur thermique national pour septembre 2025 depuis l'après-guerre (1945) - Infoclimat
Et pourtant, septembre vous a paru particulièrement frais ? Ceci peut s'expliquer par un important contraste entre la première et la seconde partie du mois. Bien que fluctuantes, le thermomètre affichait encore régulièrement des valeurs estivales durant les deux premières décades (+0.9°C du 1er au 20 septembre), avec même un pic de fortes chaleurs les 18 et 19 septembre (jusqu'à 35.2°C à Bordeaux ou encore 30.4°C pour Paris >>).
A partir du 21 septembre, changement radical de conditions avec l'installation de températures automnales bien en-dessous des moyennes de saison (anomalie de -2.2°C du 21 au 30 septembre). Certains après-midi, les températures maximales étaient jusqu'à 10°C sous les moyennes de saison du Limousin au Grand-Est en passant par le bassin Parisien (seulement 10.9°C à Paris au meilleur de la journée le 24, ou encore 9.3°C à Limoges le 23). Quelques records de fraîcheur ont même été battus, phénomène rare ces dernières années (>>).
Évolution des températures quotidiennes en France durant septembre 2025 et écart à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat
Cette séquence fraîche de la fin de mois a pesé dans la balance. Une grande partie des régions terminent ce mois de septembre légèrement sous les moyennes (entre 0 et -0.5°C), notamment en Poitou-Charentes (-0.6°C à Niort), Limousin (-0.4°C à Limoges), Occitanie (-0.6°C à Toulouse), Bretagne (-0.5°C à Brest), en Provence (-0.6°C à Marseille-Marignane), ou encore en vallée du Rhône et val de Saône (-0.7°C à Montélimar, -0.5°C à Dijon). Sur le réseau secondaire, certaines villes chutent même sous -1°C d'anomalie avec -1.4°C à Faycelles (Lot), ainsi qu'à Mejannes-le-Clap (Gard) et à Laroque-Timbault (Lot-et-Garonne).
Quelques régions s'en sortent toutefois un peu mieux et permettent de compenser les régions ayant terminé dans le "bleu". C'est notamment le cas de l'extrême Sud-Est, avec un excédent de +0.5°C à +1.5°C sur la Côte-d'Azur et la Corse (+0.6°C à Nice, +1.4°C à Ajaccio), voire même +2.0°C à Valbonne (Alpes-Maritimes) sur le réseau secondaire. Le Grand-Est ainsi que les Hauts-de-France finissent aussi avec un léger excédent (+0.4°C à Strasbourg, +0.6°C à St-Quentin, +1.0°C à Charleville-Mézières).
Côté précipitations, ce mois de septembre est bien entré dans l'automne avec une humidité bien présente. Sur notre panel de station, nous terminons sur un bilan excédentaire de +22%.
Plusieurs séquences pluvieuses ont marqué ce mois de septembre, provoquant par endroit des inondations. Parmi les plus marquantes, notons l'épisode pluvieux du 8 septembre dans le Grand-Est (70 à 90mm en 24 heures en Moselle), du 11 au 13 septembre sur le Pas-de-Calais (>>), et le double épisode du 21 septembre : le premier dans les Côtes d'Armor avec localement plus de 150mm en 24h (>>) et le second du côté des côtes Provençales avec des orages diluviens dans le secteur de Marseille et de Toulon (60 à 80mm en 1h >>).
De ce fait, les régions cités précédemment trustent le haut du panier avec des excédents pluviométriques souvent supérieurs à +100% (soit deux fois le cumul mensuel habituel). C'est le cas pour Calais (+105%), Toulon (+113%), +179% à Nancy, +196% à St-Brieuc ou encore +198% à Langres. Quelques villes du réseau secondaire dépassent même les +200% dans le Nord-Est, avec un maximum de +248% à Neuilly-l'Evêque (Haute-Marne).
Malgré cette humidité globale, plusieurs localités ont été à l'inverse plutôt épargnées par les pluies. Si ces secteurs sont rares dans la moitié Nord, se limitant à la Normandie (-16% à Alençon, -50% à Rouen), ou dans le Nivernais (-15% à Nevers), les départements du quart Sud-Ouest ont vu des pluies bien plus disparates avec un déficit atteignant -39% à Bordeaux et Toulouse ou même -60% à Carcassonne. En dehors de la Provence, le pourtour Méditerranéen a également eu peu d'eau avec des déficits supérieurs à -70% sur le Languedoc (-83% à Montpellier), Côte d'Azur (-72% à Nice) et en Corse (-84% à Bastia).
Toutes les zones les plus arrosées ont récolté en règle général plus de 100mm au cours du mois. En dehors du nord de la Bretagne et sur le Pas-de-Calais, c'est toute la moitié Est de la France qui a vu le plus de précipitations durant le mois. Entre Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est, le cumul atteint même 170mm pour Nancy et 196mm pour Langres, et dépasse les 200mm sur une poignée de stations du réseau secondaire. Le maximum est pour une station d'altitude avec 310mm au Ballon-de-Servance (Haute-Saône).
A l'inverse, toutes les villes du bassin Parisien ou de la Normandie n'ont pas réussi à franchir le seuil des 50mm (seulement 40mm à Chartres ou encore 31mm à Rouen). Idem sur le val de Garonne, ou dans le Midi-Toulousain (49mm à Agen, 28mm à Toulouse). Pour les cumuls les plus faibles, ils se retrouvent dans le Languedoc-Roussillon, sur la Côte d'Azur ainsi qu'en Corse avec moins de 30mm (23mm à Nice, 20mm à Carcassonne, 16mm à Ajaccio, 15mm à Montpellier, 12mm à Ajaccio). Le minimum national est pour la ville Corse de Alistro (2.6mm).
Des températures fraîches en fin de mois, de l'humidité... et de la grisaille ! Un mois maussade qui voit un bilan déficitaire du côté de l'ensoleillement, avec -13% sur notre panel national.
Contrairement à la pluviométrie, le déficit d'ensoleillement est ici quasi-généralisé pour ce mois de septembre. Il atteint même de -20% à -30% sur une large bande allant du Sud-Ouest au Nord-Est (-21% à Bordeaux et Langres, -22% à Toulouse, -25% à Aurillac, -27% à Strasbourg, -28% à St-Girons, -29% à Brive et jusqu'à -34% à Limoges).
Pour observer des niveaux d'ensoleillement plus conformes aux normes, voire même en léger excédent, il fallait en septembre se rendre dans le Sud-Est. Sur le Languedoc, en région PACA ou encore en Corse, quelques villes ont anecdotiquement atteint leur moyenne avec +1% à St-Auban, +2% à Ajaccio, +4% à Montpellier, +6% à Ajaccio et un excédent maximal de +11% à Nice.
Un pourtour Méditerranéen qui reste donc le secteur le plus ensoleillé, avec plus de 200 voire même 250 heures de soleil au cours du mois écoulé (jusqu'à 255h à Marseille-Marignane, 256h à Montpellier, 275h à Ajaccio, 278h à Nice, et même 282h dans le Var sur l'île du Levant).
Partout ailleurs, la bérézina, avec un ensoleillement souvent bien loin des 200 heures. Si l'on arrive localement au-delà des 170h sur quelques localités de la moitié Nord (174h à Nantes et Orléans, 178h à Calais, 183h à Lorient), la barre des 150h de soleil cumulé n'a pas été franchie par endroit au pied des Pyrénées (139h à St-Girons), dans le Limousin (132h à Limoges) et surtout en région Grand-Est qui était la moins ensoleillé du mois (132h à Charleville, 131h à Nancy, 126h à Strasbourg).
Récapitulatif :
* PANEL DE 73 STATIONS
Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourges, Bourg-Saint-Maurice, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Château-Arnoux-Saint-Auban, Châteauroux, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.
Température – pluviométrie (absence de données d’ensoleillement) :
Abbeville, Hyères, Lille, Metz, Romorantin.