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Quels phénomènes météo peut-on rencontrer en France au mois de mai ?

mardi 4 mai 2021

Cinquième mois de l'année, mai peut offrir une grande diversité de phénomènes météo en France : des premières grosses chaleurs aux orages en passant par une accentuation du risque de sécheresse et d'incendies.

 

Chaleur / canicule

 

La plage de Lacanau (Gironde) sous une chaleur estivale le 5 mai 2016

 

Le terme de "canicule" tel qu'il est défini en France par les autorités sanitaires ne peut pas encore être employé au cours du mois de mai. Cependant, mai est souvent le témoin des premières fortes chaleurs de la saison sur de nombreuses régions françaises. Les 30°C peuvent être atteints en toutes régions avant la fin du mois et les 35°C sont possibles localement dans le sud-ouest et sur l'arrière-pays méditerranéen.

 

Quand le flux s'oriente au secteur sud à sud-est, il est courant de voir des masses d'air très chaud remonter sur la France en mai, particulièrement au sud-ouest où ces épisodes peuvent être observés dès le début du mois de mai. En 2020, la station de Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques) avait atteint 35,4°C le 4 mai !

 

 

Sécheresse

 

La Loire à sec à Ancenis en mai 2011 - photo Franck Dubray / Ouest-France

 

Si les précipitations hivernales ont été inférieures à la normale et qu'il en a été de même pour le début du printemps, le mois de mai peut alors être le théâtre d'une sécheresse problématique. Avec un soleil de plus en plus puissant, l'évapotranspiration augmente et les sols s'assèchent de plus en plus rapidement en surface. Toute période durablement sèche pose problème, à une saison où les cultures sont en pleine croissance.

 

Les cas de sécheresse printanière au mois de mai sont nombreux, même si certaines années ont été plus marquantes que d'autres, telles que 1976, 1992 ou encore 2005. Plus récemment, la sécheresse observée au mois de mai 2011 avait atteint une ampleur dramatique sur une grande partie de la France, asséchant de nombreux cours d'eau (dont la Loire) et causant de très nombreuses restrictions d'eau. Elle était intervenue après un hiver et un début de printemps secs.

 

 

Gelées / froid

 

Gel sur la végétation avancée le 6 mai 2019 à Almenêches (Orne) - photo Jean-Jacques Kelner

 

Si les températures augmentent considérablement en mai, le risque de gel est toujours présent, en particulier en première quinzaine du mois. D'ailleurs, on se sert souvent des Saints de Glace (11, 12 & 13 mai) comme repère de dates à partir desquelles on peut semer sans trop craindre les méfaits du gel. En début de mois, on peut encore atteindre 0 à -5°C, sauf sur les régions bordant l'océan et la Méditerranée où le risque de gel devient très limité. Récemment, des gelées dommageables pour la végétation (0 à -3°C) avaient touché 50% de la France le 6 mai 2019.

 

Concernant la fraîcheur diurne, elle peut encore se montrer très nette durant le mois de mai lorsqu'une perturbation associée à de l'air froid stationne. Les valeurs maximales peuvent alors se maintenir sous la barre des 10°C quasiment en toutes régions, et même plafonner vers les 5°C dans certaines régions du nord-est.

 

 

Neige

 

Chutes de neige à Montbéliard (Doubs) le 4 mai 2019 - photo Jean-Mathieu Baudoin

 

Bien qu'en recul considérable, le risque neigeux est toujours présent en plaine en mai, à l'exception des régions méditerranéennes et des secteurs bordant l'Atlantique. Les flocons peuvent notamment être observés au début du mois lorsqu'un puissant flux de nord se met en place. Ils peuvent tomber sous un régime d'averses alimenté par de l'air froid en altitude ou par isothermie lorsqu'une perturbation active circule.

 

Le dernier cas en date de neige en plaine au mois de mai remonte au 4 mai 2019 où une perturbation active associée à de l'air froid en altitude avait engendré des précipitations neigeuses par isothermie entre les Ardennes et la Franche-Comté (flocons jusqu'en Île-de-France). Cette neige avait blanchi les sols dès 300 mètres. Au delà de la mi-mai, le risque devient très faible même si le 18 mai 1935 avait vu la neige tenir dans plusieurs régions du nord.

 

 

Tempête

 

Tempête à Wimereux (Pas-de-Calais) ce 4 mai 2021 avec plus de 130 km/h ! - photo Villa Sainte Marguerite

 

Au mois de mai, le risque de tempête décline considérablement car la circulation zonale décélère (contrastes thermiques moins nets qu'en hiver entre les latitudes nordiques et subtropicales). Il peut cependant arriver qu'une tempête semblable aux tempêtes hivernales se produise, comme le 28 mai 2000 où les vents avaient atteint 155 km/h dans l'embouchure de la Seine avec des dégâts conséquents de la Normandie à la Belgique. Plus récemment, on peut souligner les vents tempétueux de ce 4 mai 2021 en Manche avec jusqu'à 133 km/h à Boulogne-sur-Mer (62) !

 

En général, les vents les plus puissants au cours du mois de mai se produisent au passage de violents orages, susceptibles de générer des rafales localisées atteignant 100 à 150 km/h. Le sud-ouest de la France est davantage exposé à ce risque en mai. D'ailleurs, de puissants coups de galerne peuvent donner des rafales similaires sur le sud de l'Aquitaine (comme le 13 mai 2002) !

 

 

Fortes pluies / Inondations

 

Graves inondations vers le péage d'Orléans (Loiret) fin mai 2016

 

Certains mois de mai sont très arrosés. En région de plaine, les inondations au cours de ce mois nécessitent généralement un temps durablement perturbé, comme la persistance d'un flux zonal entraînant un défilé de perturbations. Toutefois, c'est lorsqu'une goutte froide vient se positionner au dessus du pays que les pluies sont les plus abondantes et que le risque de crues est le plus élevé. Il peut alors tomber de très importantes quantités de pluie sur des régions assez étendues, faisant déborder de nombreux cours d'eau.

 

Cette situation était arrivée fin mai 2016 avec des crues majeures dans le Centre et le bassin parisien. Le Loing avait été placé en alerte rouge, générant des inondations très importantes. Cet épisode avait conduit la Seine à dépasser les 6 mètres (crue récente la plus notable).

 

 

Inondations éclair

 

Inondation éclair dévastatrice à Sarcelles (Val-d'Oise) le 31 mai 1992

 

En mai, le risque d'inondations est également très lié aux orages, de plus en plus nombreux durant ce mois et susceptibles de déverser d'importantes quantités d'eau en peu de temps. Comme les cultures ne sont pas suffisamment avancées à cette saison, elles retiennent peu l'eau et d'importants ruissellements peuvent être observés. Notons aussi que certains cours d'eau de montagne peuvent subir des crues soudaines lorsqu'un brutal redoux s'associe à des pluies abondantes (fonte importante du manteau neigeux). Ces torrents de montagne peuvent être dévastateurs pour les vallées.

 

La situation d'inondations éclair la plus marquante remonte sans doute à la fin du mois de mai 1992 avec des orages donnant des pluies diluviennes et des torrents de boue dans la région de Riom (Puy-de-Dôme) ainsi qu'à Sarcelles (Val-d'Oise) où le centre de la ville se retrouve noyé sous près de 2 mètres d'eau ! On relève 192 mm de pluie en 24 heures, du jamais vu dans le secteur !

 

 

Orages

 

Impacts de foudre sur Paris le 28 mai 2018 - photos Bertrand Kulik

 

Le mois de mai est le témoin de fréquents orages car de nombreuses situations réunissent les conditions nécessaires à leur formation. Mai permet l'observation d'orages de masse d'air froid lorsque la température basse en altitude contraste avec le sol réchauffé par un soleil puissant à cette saison. De plus, ce mois peut aussi être le théâtre des premières dégradations "estivales" de la saison, engendrées par des conflits de masses d'air lorsque l'air chaud remonte par le sud et que l'air frais océanique le rencontre.

 

De virulentes dégradations orageuses peuvent ainsi être observées durant le mois de mai. Parmi les exemples récentes de mai orageux, le mois de 2018 sort du lot. L'activité orageuse avait été particulièrement marquée avec 586.537 éclairs recensés en France ! 2 jours sur 3 avaient connu des orages forts, produisant d'intenses pluies, des chutes de grêle et des rafales de vent.

 

 

Grêle

 

Grêlons géants à Raillencourt-Sainte-Olle (Nord) le 25 mai 2009 - photos Keraunos

 

Si le grésil ou la petite grêle peut être régulièrement observée sous les traînes alimentées par de l'air froid en altitude, le mois de mai est aussi le mois au cours duquel apparaissent les dégradations orageuses puissantes et génératrices de gros grêlons, en lien avec l'air chaud pouvant remonter par le sud et se heurter à l'air frais océanique. Le risque de rencontrer de la grêle est donc présent sur la totalité du territoire, même si le quart sud-ouest est le plus exposé en mai.

 

Parmi les exemples les plus marquants de grêle au cours du mois de mai, on peut notamment souligner l'épisode orageux du 25 mai 2009. À l'époque, une dégradation très virulente s'était mise en place du sud-ouest jusqu'à la Belgique en produisant de nombreuses supercellules grêligènes. Les plus gros grêlons jamais photographiés en France étaient alors tombés dans le sud du département du Nord, allant jusqu'à 12 cm de diamètre !

 

 

Tornades

 

Tornade du 18 mai 1999 à Villasavary dans l'Aude - photos via Keraunos

 

Bien qu'assez rares, les tornades sont possibles au cours du mois de mai. Elles peuvent à la fois être observées au passage des orages de masse d'air froid (préférentiellement sur les régions côtières où les trombes marines sont régulièrement observées) mais aussi et surtout au passage des orages de chaleur générés par d'importants conflits de masses d'air.

 

L'une des tornades notables observées au mois de mai est celle de Villasavary (près de Castelnaudary) dans l'Aude le 18 mai 1999. Elle est l'une des premières tornades françaises a avoir été photographiée par plusieurs personnes, à l'époque où les téléphones portables n'existaient pas. Elle avait causé des dégâts conséquents sur les 5 kilomètres de son trajet. Plus récemment, on peut également citer la tornade EF2 de Gerbépal dans les Vosges le 13 mai 2015.

 

 

Avalanches

 

Départs d'avalanches visibles au refuse des Écrins (Hautes-Alpes) le 2 mai 2021 - photo Damien Haxaire

 

Aux altitudes les plus modestes, le risque d'avalanches disparaît en mai, en même temps que le manteau neigeux. En revanche, ce risque est encore présent en moyenne montagne et peut même se montrer élevé en haute montagne, notamment lorsque des épisodes neigeux conséquents se produisent et qu'un net redoux suit - une situation régulièrement observée au cours du mois de mai.

 

Les derniers jours ont malheureusement prouvé que le risque d'avalanches est bel et bien marqué au mois de mai en haute montagne. Dans les Alpes, deux avalanches meurtrières ont coûté la vie à 5 personnes. On note trois décès dans les Hautes-Alpes et deux en Isère.

 

Vous pouvez également consulter les aléas climatiques pour tous les mois de l'année.

 

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