Un point sur l'ampleur du réchauffement en cartes et graphiques
Depuis le milieu des années 80, le thème du réchauffement climatique est de plus en plus présent dans les médias.
Tout cela est mesurable, mais on a parfois du mal à se le représenter. Voici des cartes et graphiques qui vous aideront sans doute à y voir plus clair.
Le tournant de l'hiver 1987-1988 en France et en Europe de l'Ouest
En Europe de l’Ouest, si le réchauffement climatique est détecté dès la fin de la révolution industrielle, c’est surtout à partir du milieu des années 80 et notamment de janvier 1988, que la hausse a pris une ascension inédite.
Les températures ont commencé à s’affoler après l’hiver 1987 qui fut particulièrement rigoureux. Janvier 1988 est au contraire sec et très doux, notamment au mois de janvier - à tel point que les stations de sports d'hiver manquent de neige en pleine saison de ski.
Deux ans plus tard, l’hiver 1990 bat tous les records de douceur et donnera le ton des décennies qui suivront avec des hivers de plus en plus absents.
En moyenne sur la planète, le réchauffement a réellement pris de l’ampleur un peu plus tôt, dès le début des années 80 (car ce sont surtout les régions septentrionales qui ont commencé à se réchauffer plus rapidement).
Un réchauffement flagrant en quelques décennies
Lorsque l’on compare les anomalies thermique planétaires au niveau régional (et en avril, tous les 20 ans depuis 1965 sur la même période de référence), le constat est sans appel…! Les cartes rougissent de plus en plus, car l’écart à la moyenne des températures sur ces 30 années de référence est de plus en plus grand !
Ce type de cartes est d’ailleurs intéressant car il indique des disparités régionales et prouve bien que ce n’est pas parce que le temps est froid chez vous (ou dans un autre lieu), que le reste de la planète ne se réchauffe pas… On ne croit souvent que ce que l'on voit, mais on a tord !!
La différence entre avril 1965 et avril 2025 est tellement flagrante que les températures d’avril 2025 sont presque toutes supérieures à celles d’avril 1965 !
En terme de chaleur, 2025 jalonne quasiment 2024
Comme les continents sont plus étendus dans l’hémisphère Nord que dans l’hémisphère Sud, l'été y est également plus chaud que dans le sud de la planète. Il est donc logique qu'en moyenne sur le globe, les journées les plus froides ont été enregistrées au mois de décembre ou au mois de janvier. La journée la plus froide enregistrée depuis 1940 sur la planète est le 15 janvier 1972.
Mais depuis il est désormais impossible d’atteindre cette valeur car le réchauffement ne le permet plus. Les valeurs actuelles (13 mai 2025) comparées à celles qui sont observées en cette période de l’année sont les deuxième les plus élevées après 2024.
Des simulations très inquiétantes
La simulation la plus optimiste qui avait été réalisé, il y a quelques années était trop optimiste, de quelques dixièmes de degré pour 2024.
Et si l’on en croit cette simulation d’ici 2100, la température pourrait encore augmenter de 1,2 à 1,5°C si et seulement si l'on arrête toute production supplémentaire de gaz à effet de serre (neutralité carbone) - mais cette simulation n'est évidemment pas possible… Les plus pessimistes envisagent même plus de 5°C supplémentaires en cas de croissance économique rapide alimentée par les énergies fossiles. A titre de comparaison, en plein ère glaciaire (il y a 20 000 ans), il faisait 9°C de moins qu'actuellement. Mais la hausse des températures qui a suivi s'est étalée sur plusieurs milliers d'années !
Et l'influence du réchauffement sur la température de l'eau de mer ?
Le réchauffement de la planète a évidemment un effet sur les océans et en avril 2025, les surfaces où les températures de la mer était plus élevées que la normale 1951-1980 étaient de très loin, majoritaire.
Depuis le début du réchauffement des années 80, on note une hausse d’environ 0,6 ou 0,7° de la température de la surface des océans
Après avoir atteint un pic lié à El Nino entre 2023 et 2024, les températures sont redescendue de 0,2°, ce qui ne signifie pas un refroidissement durable.
À propos des océans, on ne connaît pas encore très précisément leurs capacités à absorber ce réchauffement planétaire et le phénomène d’inertie qui en résulte.
A lire >>> À quoi ressemblait le dernier âge glaciaire et cela peut-il se reproduire ? >>>