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Bilan météo et climatique de l'année 2022 : la plus chaude jamais mesurée en France et une sécheresse marquée

samedi 31 décembre 2022

Toute l'équipe de Météo-Villes vous souhaite une très bonne année 2023 ! Et pour débuter cette nouvelle année, il est l'heure de faire les comptes de l'année écoulée. Place donc au bilan météorologique et climatique complet de cette ANNÉE 2022 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*.

 

L'année 2021 n'était donc qu'un simple leurre. Après une année 2020 historique (indicateur thermique de 14.07°C soit une anomalie de +1.11°C), 2021 était entrée dans le rang en étant plus conforme aux nouvelles moyennes climatiques (indicateur de 12.92°C, anomalie de -0.04°C).

 

La dynamique infernale de ces dernières années à malheureusement repris son cours pour cette année 2022, dont le bilan est implacable. Le record de 2020 n'a donc tenu que très peu de temps : l'année 2022 devient à son tour l'année la plus chaude jamais observée en France depuis le début de la série statistique en 1900 ! Avec un indicateur national de 14.51°C, nous sommes donc +1.55°C au-delà des moyennes de la période de référence (1991-2020), explosant de plus de quatre dixièmes le record de 2020.


Anomalies annuelles de températures en France entre 1900 et 2022 - écarts à la moyenne de la période 1991-2020 - Météo-France / Etienne Kapikian

 

 

Le mois de janvier s'était pourtant bouclé sur un déficit thermique (-0.5°C). Il s'agissait malheureusement du seul et unique mois dans le bleu : aucun mois depuis février 2022 n'a été plus frais que la moyenne, soit une série en cours de 11 mois consécutifs chauds ! Pire encore, 6 mois sur les 12 de cette année possèdent une anomalie supérieure à +2°C. Si, à première vue, les épisodes caniculaires de l'été ont paru les plus marquants, c'est bel et bien le mois d'octobre qui s'est avéré le plus exceptionnel (+3.5°C).

 

Au final, les mois de mai (+2.4°C) et d'octobre (+3.5°C) ont été les plus chauds depuis le début du XXe siècle. Juin (+2.3°C) et Août (+2.6°C) se classent eux au second rang des plus chauds en France.


Anomalies mensuelles de température en France sur l'année 2022 - écarts à la moyenne de la période 1991-2020

 

Au total, nous sommes resté au delà des moyennes de saisons durant les 3/4 du temps (77%), puisque nous décomptons seulement 83 jours plus frais au cours de cette année (contre 282 jours dans le rouge). Ces périodes sous les moyennes se sont principalement produites au cours du mois de janvier, lors de l'épisode de gel tardif du début avril, tout début juillet, en 2e partie de septembre et enfin lors de cette première moitié de décembre. Elles ne permettent pas du tout de compenser les incroyables séries chaudes du printemps, les 3 canicules estivales, et les excessives périodes de douceur d'octobre, novembre ou encore de la fin décembre.


Indicateur thermique national (température moyenne) sur l'année 2022 et écarts à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat

 

 

Avec un tel bilan, l'intégralité des villes de notre panel a bouclé cette année 2022 avec une anomalie supérieure ou égale à +1°C. Les anomalies les moins fortes se situent de la Bretagne aux Hauts-de-France (+1.0°C à Lorient, Caen ou encore Beauvais), ou plus localement sur la Corse (+1.0°C à Bastia).

Cette année aura été tout bonnement exceptionnelle dans le Sud-Ouest, notamment sur l'Occitanie et l'ex-région Limousin où cette anomalie dépasse par endroit les +2.0°C : c'est le cas de Toulouse (+2.0°C), Albi (+2.0°C), Millau (+2.1°C) ou encore Brive (+2.1°C).

 

Sur la capitale, le bilan suit la moyenne nationale à Paris avec un excédent thermique de +1.5°C au parc Montsouris.

 

 

Si l'année a été historiquement chaude, la sécheresse a également fait parler d'elle à de nombreuses reprises en 2022. Le bilan est en effet peu réjouissant puisque largement déficitaire de -22% à l'échelle nationale sur notre panel de stations. Ceci s'est expliqué par une récurrence bien anomale de conditions anticycloniques sur notre pays, et l'absence de flux océaniques humides au cours de la période hivernale et printanière.

 

Il aura fallu attendre le mois de juin pour observer le tout premier mois excédentaire de l'année (au profit d'orages peu bénéfiques pour la végétation). Et nous n'avons observé que 3 petits mois au dessus des moyennes pluviométriques : il s'agit de juin (+29%), de septembre (+19%) et de novembre (+11%). Deux mois ont à l'inverse marqué les esprits par leur aridité : il s'agit de mai (-62%, mois de mai le plus sec depuis le début des mesures en 1959), et surtout cet incroyable mois de juillet (-84%, 2e mois le plus sec jamais mesuré en 63 ans de mesures derrière mai 1961).


Anomalies mensuelles de pluviométrie en France sur l'année 2022 - écarts à la moyenne de la période 1991-2020

 

Sur cette échelle nationale, la sécheresse se montre généralisée. Aucune région n'y échappe, si ce n'est deux petites exceptions sur notre panel de stations : Cherbourg (+6%) et Calais (+7%) sont ici les seules villes à avoir atteint leur norme annuelle pluviométrique.

 

De la Picardie au quart Sud-Ouest, sur la région Rhône-Alpes, sur la Côte d'Azur ou encore la Haute-Corse, cette année est parmi les plus sèches observées avec un déficit atteignant -30 à 40% (soit un tiers des pluies manquantes). Les déficits les plus marqués sont à mettre au titre des villes de Niort (-39%), Nice (-41%), Perpignan (-47%) et de Bastia (-57%) qui n'a donc même pas récolté la moitié des pluies attendues pour une année dite "normale".

 

La capitale a fini cette année elle aussi sur une note négative avec un déficit de -14% au parc Montsouris. En Ile-de-France, Melun a toutefois approché sa moyenne annuelle avec un déficit presque anecdotique de -3%.

 

Traduit en termes d'accumulation des pluies, la moitié des villes de notre panel n'ont pas dépassé les 600mm au cours de cette année 2022 (543mm à Paris). Les secteurs les plus secs se situent principalement dans les régions centrales (Centre-Val-de-Loire, Est des Pays-de-la-Loire, Poitou), en Picardie, Bourgogne, Alsace, dans le Massif-Central, en Occitanie et aux abords de la Méditerranée, où il s'agit de l'année la plus sèche jamais observée sur certaines villes. Quatre villes du panel n'ont pas franchi les 400mm : il s'agit de Toulouse (397.5mm, record), Bastia (354mm), Marignane (353.4mm) et Perpignan (306.9mm, record).

 

Les Pyrénées, le Finistère, la Manche, le Pas-de-Calais, la Franche-Comté, le Nord des Alpes ou encore les Cévennes ont bénéficié de pluies plus fréquentes. Des secteurs plus arrosés ayant permis de dépasser les 800mm pour cette année 2022. Trois villes du panel ont approché ou dépassé la barre des 1000mm : 996mm à Cherbourg, 1066mm à Brest, et un maximum à mettre à l'actif de la ville de Biarritz (1158mm), secteur considéré climatologique comme l'un des plus arrosés de plaine en France.

 

 

Chaud, sec... et bien évidemment très ensoleillé, le combo d'une année tout sauf normale. Cette année 2022 a été en effet marquée par de fréquentes périodes anticycloniques et ensoleillées ayant fortement pesé dans la balance : le bilan sur notre panel de stations atteint un excédent de +16% à l'échelle nationale.

 

Les 8 premiers mois de l'année 2022 ont même été exceptionnellement ensoleillées (+21%) avec en point d'orgue un historique mois de juillet (+40%). Seuls les mois de septembre (-3%) et le tout récent mois de décembre (-13%) ont été plus gris que la moyenne.


Anomalies mensuelles d'ensoleillement en France sur l'année 2022 - écarts à la moyenne de la période 1991-2020

 

Nous pouvons toutefois noter des écarts importants entre le Nord et le Sud. Cet excédent d'ensoleillement se montre en effet moins marqué en se dirigeant vers les régions méridionales et notamment au pied des Pyrénées et dans le quart Sud-Est, compris entre 0 et +10% (+4% à Perpignan et Ajaccio, +3% à Montpellier, +2% à Tarbes, +1% à Nîmes et pile dans les moyennes avec 0% à Embrun).

 

A contrario, les régions septentrionales ont vécu une année sous le signe du soleil avec des excédents particulièrement marqués. Dans un grand quart Nord-Est et sur le bassin Parisien, le taux d'ensoleillement s'est élevé à +20 voire +30% au dessus des moyennes annuelles. Notons jusqu'à +27% à Paris et Langres, +30% à Charleville-Mézières, +31% à Nancy et un maximum sur notre panel atteignant +32% pour la ville de Rouen.

 

 

Alors que ceci n'est que rarement dépassé au nord de la Loire, la barre des 2000 heures d'ensoleillement cumulée a été franchie cette année sur la quasi-totalité du territoire (jusqu'aux Hauts-de-France et Ardennes, habituellement parmi les régions les moins ensoleillées de France). La capitale atteint même une valeur de 2185 heures de soleil, et la ville de Colmar pointe à 2355 heures (max sur la moitié Nord). Seuls le nord de la Bretagne ainsi que la pointe du Cotentin ne sont pas parvenu à dépasser cette barre fatidique : 1985h à Cherbourg, 1894h à Saint-Brieuc et un ensoleillement minimal de 1801h pour la ville de Brest.

 

Hormis au pied des Pyrénées (2000 à 2100h), la moitié Sud reste toutefois plus ensoleillées encore. Comme à l'accoutumée, le quart Sud-Est et notamment les régions bordant la Méditerranée ont profité de l'ensoleillement le plus généreux avec 2700 à 3000 heures. Sur notre panel de stations, une seule est parvenue à dépasser les 3000 heures : il s'agit de Marseille-Marignane qui comme souvent (secteur le plus ensoleillé du pays) truste le podium avec 3037 heures.

 

Récapitulatif : 

 

Les bilans mensuels : (bilans par rapport aux anciennes moyennes 1981-2010 jusqu'au mois de mai inclus, 1991-2020 dès le mois de juin)
Janvier >>
Février >>
Mars >>
Avril >>
Mai >>
Juin >>
Juillet >>
Août >>
Septembre >>
Octobre >>
Novembre >>
Décembre (à venir prochainement)

 

Les bilans saisonniers : (bilans par rapport aux anciennes moyennes 1981-2010 pour hiver et printemps, 1991-2020 pour été et automne)
Hiver (décembre 2021 / janvier 2022 / février 2022) >>
Printemps (mars / avril / mai) >>
Été (juin / juillet / août) >>
Automne (septembre / octobre / novembre) >>



Les évènements les plus marquants de 2022 en France : >>

 

 

PANEL DE 73 STATIONS

Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bourges, Brest, Brive, Caen, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Château-Arnoux-Saint-Auban, Châteauroux, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Rouen, Saint-Brieuc, Saint-Dizier, Saint-Etienne, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Strasbourg, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.

 

Température – pluviométrie (pas de mesure ou absence d'une série de données complète d’ensoleillement) :
Abbeville, Bordeaux, Bourg-Saint-Maurice, Calais, Hyères, Lille, Metz, Romorantin, Saint-Quentin.

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