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Bilan météo et climatique de l'été 2021 : humide mais paradoxalement plus chaud que la moyenne

samedi 4 septembre 2021

Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un nouveau bilan climatologique. Place désormais au bilan cartographié de l’ ÉTÉ 2021 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*. Pour rappel, l'été météorologique comprends les mois de juin, juillet et d'août.

 

Un été bien maussade et souvent considéré comme frais en termes de ressenti... mais dans la réalité, la "fraîcheur" ne peut pas réellement décrire cet été météorologique 2021. Bien au contraire, puisque paradoxalement, cet été a été plus doux que la moyenne !
En effet, au regard de la moyenne 1981-2010 (période de référence), le bilan fait état d'une anomalie positive de +0.5°C.

 

Mais pourquoi un tel ressenti péjoratif sur cette saison écoulée ? Cette impression de fraîcheur relative peut s'expliquer en différents points. La toute première explication dans le fait que les +0.5°C sont portés en grande partie par deux premières décades de juin particulièrement chaudes et marquées par une vague de chaleur précoce. Le département du Rhône avait été placé en vigilance orange canicule dès le 16 juin, soit le déclenchement le plus hâtif depuis l'existence de cette vigilance canicule au milieu des années 2000. Le mois de juin (+2.0°C) se classait par ailleurs comme le 5e plus chaud depuis 1950.

 

La bascule s'est effectuée à partir du 21-22 juin, coïncidant avec le début de l'été calendaire (dont les dates diffèrent avec l'été météorologique). Depuis cette date, les périodes fraîches ont bien été bien plus fréquentes (fin juin, première moitié de juillet et première moitié d'août) et les séquences chaudes ont été limitées et surtout bien courtes (mi-juillet et mi-août).

 

Récapitulatif thermique des trois mois de l'été 2021
JUIN 2021 : +2.0°C (>>)
JUILLET 2021 : -0.1°C (>>)
AOÛT 2021 : -0.4°C (bilan à venir)

Graphique Infoclimat

 

Deuxième explication : les étés précédents ont été excessivement chauds ! Avec ces +0.5°C pour cet été 2021, il s'agit du 7e été consécutif avec des températures au dessus des normes saisonnières. Mais surtout, 4 des 5 été les plus chauds observés depuis 1950 se sont produits entre 2015 et 2020 : 2018 (2e), 2019 (3e), 2017 (4e), 2015 (5e). Une telle succession d'été très chauds a donné une impression de "normalité" qui a contrasté avec cet été 2021 bien plus frais que les précédents (il s'agit en effet de l'été le + frais en France depuis 2014).
 

Au regard des futures moyennes climatiques qui seront en place l'année prochaine (période 1991-2020), l'anomalie serait donc quasi-nulle, proche de 0.0°C.

Graphique Météo-France

 

Troisième explication : des matinées douces mais des après-midi plus fraîches. En effet, la nébulosité globale observée cet été (voir plus bas dans l'article) a permis aux températures matinales d'être globalement très douces : l'anomalie par rapport à la période 1981-2010 atteint +0.7°C. Mais ces nuages ont limité la hausse des températures en journée : de ce fait, l'anomalie des températures maximales ne s'élève plus qu'à +0.2°C seulement (elle est même négative au regard des normes climatiques 1991-2020 avec -0.3°C).

 

 

Au niveau de la répartition géographique, nous pouvons constater que les écarts aux moyennes sont bien plus limitées sur les régions de l'Ouest du pays. De la Normandie à l'Aquitaine, les températures ont été globalement proches des moyennes, voire même très localement en deçà (-0.3°C à Rennes, -0.1°C à Châteauroux, Bergerac ou encore Biarritz). Plus l'on se dirige vers l'Est, plus les températures ont été douces, avec des anomalies se rapprochant des +1°C dans le Grand-Est, voire les dépassant sur les Alpes où près de la mer Méditerranée (+1.0°C à Nîmes et Bourg-Saint-Maurice, +1.1°C à Perpignan, et un maximum sur notre panel de +1.3°C à Ajaccio). A Paris-Montsouris, la note est de +0.5°C, conforme au bilan national.

 

 

Si le bilan peu paraître étonnant niveau température, il ne l'est pas quant aux précipitations. En effet, le constat est implacable : cet été météorologique 2021 a été bien humide, puisque le bilan sur notre panel de stations montre un excédent de +17% à l'échelle nationale.

 

Cet été fait déjà suite à un printemps bien humide. Si le début de l'été a été très chaud, il a surtout été particulièrement instable avec de fréquentes dégradations orageuses parfois très actives au cours des deux premières décades de juin, apportant d'abondantes pluies dans l'Ouest du pays. Juillet, nettement plus maussade, a été le théâtre d'une succession de gouttes froides apportant de nouvelles pluies abondantes... et même des inondations dans le Nord-Est au milieu du mois de juillet (>>), en limite d'une véritable catastrophe ayant concerné la Belgique, l'Allemagne et l'Europe Centrale (>>) Seul ce mois d'Août a interrompu cette très longue séquence humide avec des conditions plus anticycloniques et bien plus sèches.

 

Récapitulatif pluviométrique des trois mois de l'été 2021
JUIN 2021 : +56% (>>)
JUILLET 2021 : +39% (>>)
AOÛT 2021 : -38% (bilan à venir)

 

Cet excédent pluviométrique national aurait pu être encore plus notable si les régions Méditerranéennes avaient récoltés quelques pluies... Car si l'humidité a été présente sur un bon nombre de régions, la sécheresse a été très importante en Provence ainsi qu'en Corse, avec un déficit assez extrême sur certaines villes : -53% à Marseille-Marignane, -54% à Nîmes, -76% à Hyères et même -94% à Ajaccio où il n'a presque pas plus sur l'ensemble de ces trois mois !


Hors Pyrénées, la totalité des autres régions françaises ont subi un excédent pluviométrique, se montrant parfois très important au nord de la Loire. Certains départements ont récoltés 50% de pluie en plus qu'un été dit "normal" : c'est le cas pour les villes de Colmar (+51%), Rouen (+55%), Lorient (+63%), Le Touquet (+63%), Tours (+64%), Cherbourg (+67%), Saint-Dizier (+69%), Charleville-Mézières (+69%), Strasbourg (+75%) et Rennes (+79%, maximum du panel). Pour la capitale, le bilan est également excédentaire avec +28% au parc Montsouris.

 

Traduit en cumul pluviométrique, ce sont donc des villes bordant la Méditerranée qui sont les seules à ne pas avoir atteint les 100mm (56mm à Nîmes, 53mm à Nice, 52mm à Perpignan, 31mm à Marseille, 15mm à Hyères). Sur la Corse occidentale, la sécheresse a été extrême puisque Ajaccio n'a récolté que 2.8mm sur l'ensemble de ces trois mois !

 

A l'inverse, ce sont les régions du Nord-Est qui ont observé les pluies les plus abondantes, portées principalement par les gouttes froides du mois de juillet. Sur ces secteurs, les précipitations cumulées dépassent par endroit les 300mm de la Haute-Normandie jusqu'aux montagnes du Jura : 307mm à Rouen, 311mm à Luxeuil, 346mm à Saint-Dizier, 361mm à Strasbourg, 364mm à Charleville-Mézières et un maxi sur notre panel de 393mm à Besançon. A Paris, le cumul a dépassé le seuil des 200mm (211mm))

 

 

S'ajoutant à l'humidité, la grisaille était également présente de façon assez fréquente au cours de cet été météorologique, renforçant cette impression d'été pourri. A l'échelle nationale, le déficit d'ensoleillement a atteint -7% sur notre panel de stations.  Si l'ensoleillement a été dans les moyennes en juin, le temps très perturbé du mois de juillet a pesé dans la balance lors de cet été. Si les pluies ont été beaucoup plus rares en août, le flux à composante tantôt océanique, tantôt septentrional a également apporté de nombreux nuages.

 

Récapitulatif d'ensoleillement des trois mois de l'été 2021
JUIN 2021 : 0% (>>)
JUILLET 2021 : -11% (>>)
AOÛT 2021 : -7% (bilan à venir)

 

Les villes s'en étant tirées d'affaire et ayant atteint leurs normes d'ensoleillement estivales sont bien rares, et se situent presques toutes en Occitanie et dans le Sud-Est (+1% à Nice, Nîmes et Perpignan, +2% à Marignane et Toulouse, +3% à Bastia et Montélimar, +4% à Montpellier et jusqu'à +7% à Carcassonne). La seule ville de la moitié Nord a avoir atteint sa moyenne se situe en Bretagne : Lorient (+1%).

 

Partout ailleurs, il s'agit bel et bien d'un déficit. Un soleil peu présent par rapport à un été normal notamment en Auvergne-Rhône-Alpes -15% à St-Etienne, -11% à Clermont-Ferrand et Mâcon), et du Bassin Parisien à la Franche-Comté (8% à Paris, -13% à Dijon et Troyes, -14% à Melun, -15% à Besançon, -16% à Beauvais). La station de Brest termine sur un bilan de -23%, mais cette valeur est soumise à caution en raison de problèmes de sondes en juillet et août.

 

Comme souvent en été, les seules villes à s'approcher ou même dépasser les 1000 heures de soleil durant ces trois mois de l'été météorologiques se situent dans l'extrême Sud-Est, près de la grande bleue. Deux stations de notre panel ont atteint ce seuil : il s'agit de Ajaccio (1010h), et de marseille-Marignane qui pointe en tête avec ses 1046 heures cumulées.

 

Un total bien moins glorieux sur les autres régions du pays, avec un ensoleillement divisé par deux près des Pyrénées ainsi qu'au nord de la Seine, qui ne parvient pas à dépasser les 600 heures : seulement 575h à Paris, 565h à Rennes, 537h à Beauvais, 535h à Charleville-Mézières, 528h à Tarbes et 513h du côté de Saint-Brieuc. Comme indiqué plus haut, la valeur de Brest (408h) est probablement erronée, et semblerait plus proche des 500 à 600h.

 

Récapitulatif : 

 

PANEL DE 73 STATIONS

Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourg-Saint-Maurice, Bourges, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Château-Arnoux-Saint-Auban, Châteauroux, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.

 

Température – pluviométrie (absence de données d’ensoleillement) :
Abbeville, Cherbourg, Hyères, Lille, Metz, Romorantin, Rouen.

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